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Gestion de la Ville de Paris : je veux que les Parisiens en aient pour leur argent !
©Reuters

Hidalgexit

La maire du 7ème arrondissement publie en exclusivité une tribune sur la dégradation des conditions de vie des parisiens.

Rachida Dati

Rachida Dati

Rachida Dati est une femme politique française.

Porte-parole de Nicolas Sarkozy lors de la campagne de 2007, elle occupe la fonction de ministre de la Justice au sein des gouvernements François Fillon I et Fillon II jusqu'au 23 juin 2009.

Elle est également maire du 7e arrondissement de Paris depuis le 29 mars 2008 et députée européenne depuis le 14 juillet 2009.

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Paris est une ville où les conditions de vie ne cessent de se dégrader

Depuis des mois, les Parisiens me décrivent leur quotidien et leurs exaspérations : des rues laissées à l’abandon, des trottoirs jonchés de déchets, du mobilier urbain détérioré, des barrières de travaux qui s’éternisent sur les trottoirs. Ils me parlent du prix élevé de la cantine, des difficultés pour leurs enfants à avoir des activités de loisirs, de leur déception de n’avoir pas accès au conservatoire. Ils me parlent aussi de leurs logements sociaux dégradés, des ascenseurs cassés, des espaces communs sans éclairages, des escaliers tagués, de mises aux normes tardives, de travaux interminables effectués sans aucun respect des résidents.

Pourtant, ils payent leurs loyers et leurs charges, leurs taxes et leurs impôts. Ils payent leurs places de stationnement, inutilisables parfois comme j’ai pu le constater Porte de la Chapelle, lorsque ces places sont squattées de manière ostentatoire par des taxis clandestins.

Et, quand ils rendent visite à des amis ou à des proches de l’autre côté du périphérique, en petite ou grande couronne, ils s’étonnent de tous les services, de toutes les facilités et de tout le soutien souvent apportés par leurs communes... pourtant bien moins riches que Paris !

Le plus gros budget des villes de France… 

Avec 8,6 milliards d’euros de recettes prévues pour 2020, Paris peut compter sur le plus gros budget des villes de France. La majorité de gauche, qui se targue de se battre contre la hausse du prix de l’immobilier, en a été la première bénéficiaire, sans le dire !  Sans qu’elle n’ait rien à faire, les droits de mutation ont constitué une manne venant augmenter d’années en années le budget de la ville. Malgré cela, le contribuable parisien a été lourdement ponctionné. La taxe foncière a augmenté de 80% entre 2008 et 2018 selon l’union nationale des propriétaires immobiliers, le coût de l’accès au conservatoire a doublé pour la tranche la plus élevée, certains droits de scolarité ayant atteint 1324 euros par an ! Le prix des cantines augmente tendanciellement depuis 10 ans au gré de l’inventivité de l’exécutif en place : création d’une grille en 2010 permettant de faire augmenter le tarif des cantines pour 30% des familles, grille à 10 tarifs en 2015, augmentant le coût du repas jusqu’à 7 euros pour la dernière tranche…

Des tarifs municipaux à la fiscalité locale, en passant par les "forfaits post-stationnement", tous les leviers financiers ont été utilisés pour ponctionner les Parisiens. Si seulement cette politique avait permis d’éviter l’endettement... Même pas ! Le montant de la dette de Paris est passé de 1 milliard en 2001 à 6,14 milliards aujourd’hui. La dernière mandature en est largement responsable.

… mais pour quoi faire ? 

Aujourd’hui, malgré l’augmentation considérable du budget de la Ville, les Parisiens n’ont pas le sentiment de vivre dans une ville aux finances si abondantes, où ils pourraient bénéficier au quotidien du produit de leurs impôts. Ils n’ont pas le sentiment que la masse salariale qui a littéralement explosé ces dix dernières années se soit traduite par de meilleurs services, une plus grande proximité. C’est tout le contraire qui se passe, et dans le plus grand flou.

Cela est complètement anormal. La Ville se dégrade, et plus elle se dégrade plus on oppose les habitants de l’Est à ceux de l’Ouest, les piétons aux automobilistes, les jeunes aux seniors, en renonçant à conduire une politique pour tous. Une majorité de gauche qui se targue d’écologie se retrouve aujourd’hui aux commandes d’une ville fracturée, aux arrondissements repliés sur eux-mêmes, qui n’a jamais été aussi embouteillée et où le nombre de maladies respiratoires a explosé, notamment dans les quartiers du Nord et de l’Est.  

Les collectifs de riverains qui ont été créés en grand nombre depuis dix ans portent systématiquement une contestation des projets municipaux. Les propositions d’amélioration exprimées par les Parisiens sont invariablement écartées, toujours avec une bonne raison. Excédés, méfiants, ils sont entrés dans une logique de résistance à l’égard de leur mairie.                                                                                         

La Ville a engagé en parallèle des projets pharaoniques, toujours réévalués en cours de route. C’est un Chantier des Halles dont le coût s’est élevé à plus d’un milliard d’euros. C’est une augmentation constante des subventions aux associations sans retour sur leur efficacité ou leur utilité. Ce sont 150 millions d’euros en moyenne qui sont dépensés chaque année pour transformer des logements privés déjà occupés en logements sociaux, sans créer un seul logement supplémentaire. Sur la promenade plantée sous le métro à La Chapelle, qui a coûté plus de 8 millions d’euros, une marelle sert de point de rendez-vous aux dealers, les jardinières toutes neuves sont devenues des urinoirs. Avec pas moins de 417 agents, la communication de la Mairie de Paris est une entreprise au cœur de l’Hôtel de Ville. L’addition finale est énorme, cela en valait-il la peine ? Non, car cela n’a rien changé à la vie des Parisiens ou alors en pire !

Je veux que les Parisiens en aient pour leur argent ! 

Je veux réorienter l’action de la ville en direction des Parisiens. Je le dis clairement, je veux qu’ils en aient pour leur argent ! Comme maire de Paris, je renouerai avec des principes simples de bonne gestion des deniers publics. 

Je m’engage ainsi à stabiliser la dette dès mon élection et amorcer sa décrue sur l’ensemble de la mandature. Chaque euro économisé sera redistribué au bénéfice des Parisiens, de tous les Parisiens. 

Je m’engage donc à diminuer l’ensemble des tarifs des services publics municipaux, à commencer par le tarif des cantines dont le prix passera à 3,50 euros maximum contre 7 euros aujourd’hui, dès la rentrée 2020. J’instaurerai une aide directe aux familles pour qu’elles puissent conserver un logement à Paris quand elles s’agrandissent. Je mettrai un moratoire sur la création de nouveaux logements sociaux tant que le parc existant ne répondra pas à des critères satisfaisants en matière de sécurité, de qualité du bâti ou de cadre de vie. Je développerai des activités pour rompre l’isolement et améliorer le bien-être de nos aînés. Je ferai en sorte que les étudiants puissent se voir offrir de meilleures conditions de logement, aient accès à beaucoup plus de lieux de vie et de structures sportives.

Je m’attacherai tout simplement à ce que les Parisiens retrouvent la Ville à laquelle ils sont attachés, parce qu’ils y sont nés ou parce qu’ils l’ont choisie. Parce que l’effort doit être récompensé, je veux que ceux des Parisiens soient valorisés par des services municipaux adaptés, nombreux, accessibles.

Je veux un budget qui prépare l’avenir au lieu de le compromettre. C’est la qualité de vie des Parisiens et leur désir de rester dans la capitale et d'y élever leurs enfants qui sont en jeu. À travers un budget assaini et maîtrisé, nous pourrons relancer l’attractivité de Paris, dont les Parisiens sont les premiers ambassadeurs.

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