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Le bobo en proie à d'indicibles tourments : des écolos (un peu plus radicaux que lui) détruisent les trottinettes électriques qui lui sont chères !
©KENZO TRIBOUILLARD / AFP

Adieu ma trotro bien-aimée

En sanglotant il s'écrie en latin (pour ceux qui le connaissent): "tu quoque Brutus !"

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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La trottinette électrique est bien autre chose qu'un moyen de locomotion. Un symbole, un drapeau, un marqueur identitaire. Elle est au bobo ce que la trompe est à l'éléphant, ce que les plumes, qui lui permettent de faire la roue, sont au paon, ce que le bâton est au berger. 

En outre elle est, comme son nom l'indique électrique. Et donc apparemment pure de toute émanation de CO2. Le bobo mange vegan, se bat pour le climat, et se dévoue sans compter pour sauver la planète. La trottinette électrique est donc pour lui la pierre sur laquelle il entend bâtir l'église bio du futur. Et puis, horreur, ce beau rêve d'un avenir pur et non-pollué vient de s'effondrer. En effet, selon un adage bien connu, un pur trouve toujours un plus pur que lui qui l'épure. Nous allons donc vous conter cette douloureuse histoire baignant dans le sang et dans les larmes. 

En ce jour de grève des transports, la RATP voulant bien faire avait demandé à une entreprise de mettre à la disposition des usagers des trottinettes électriques supplémentaires. Un geste généreux et d'utilité publique. On allait enfin pouvoir se déplacer sans polluer et faire la nique aux syndicalistes de la CGT. 

Hélas, hélas, les écologistes d'Extinction Rebellion, un peu plus écolos que le bobo moyen, ont aussitôt vu le crime. Et leurs militants ont, selon leur communiqué de victoire, mis hors service 3.600 trottinettes électriques à Paris, Lyon et Bordeaux, des engins diaboliques qualifiées par eux "d'énergivores".

Contemplant ce pathétique cimetière de trottinettes électrique le bobo se sent désemparé et orphelin. Il croyait être dans le camp du bien : le voilà relégué dans le camp du mal. Pourtant l'équipée maritime de Greta Thunberg aurait dû lui faire prendre conscience de son péché.

Le bateau de Sainte Greta, en effet, n'est pas mû à l'électricité. C'est le vent, et seulement le vent, qui le fait avancer. Depuis ce jeudi noir du 5 décembre, les bobos ont commencé à acheter des chars à voile. 

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