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Tous les chemins mènent à Rome : mais celui de Zemmour est quand même un peu tortueux...
©JOEL SAGET / AFP

Ave Zemmour !

L'auteur de "Un suicide français" a trouvé une machine à remonter le temps. Mais à force de chercher si loin, il se perd en route.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Macron et les siens dénoncent à l'envi, et en permanence, le populisme. C'est l'ennemi, la bête à abattre. Les bien-pensants, qui pensent si bruyamment, reprennent en chœur ce "vade retro satanas". C'est pour le moins énervant. On est donc tenté, par réaction, de dire du bien du populisme.

Tel est le cas, et on le comprend, de Zemmour. Mais il oublie que dans "populisme", il y a non seulement "peuple" mais aussi "populace". Le peuple prend la Bastille en 1789 : la populace massacre en septembre 1792. Le peuple se soulève pendant l’insurrection parisienne de juin 1944 : la populace, cette même année, tond les femmes coupables d'avoir couché avec les Allemands.

Tout à sa passion (elle rend souvent aveugle), Zemmour encense dans le Figaro le livre de Raphaël Doan Quand Rome inventait le populisme. Nous voilà 2000 ans en arrière et le polémiste savoure son bonheur. Il aime que les Gracques, tribuns du peuple, se soient insurgés contre les patriciens romains.

Ce qui préfigure, à ses yeux, le soulèvement du peuple aujourd'hui contre les élites contemporaines. Ce faisant, il néglige totalement ce qu'était la plèbe romaine qu'il idéalise. Une populace qu'on distrayait avec "panem et circenses". Et qui baissait le pouce pour signifier la mise à mort des gladiateurs malchanceux.

A suivre les élans passionnels de Zemmour, on pourrait dire que le premier populiste de l'Histoire s’appelait Jésus Christ. Il détestait les riches et aimait les pauvres. Il se rebellait contre les pharisiens juifs, l'élite de l'époque. Et il chassait les marchands (riches) du Temple. Jésus Christ superstar du populisme ! Nous suggérons à Zemmour de revenir au plus vite en 2019.

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