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Bruges - PSG : 0-5, Avec un Mbappé fulgurant, le PSG caracole en tête de son groupe
©KENZO TRIBOUILLARD / AFP

Ligue des Champions

En maître incontesté des phases de poules, Paris a, dans les grandes largeurs, consolidé hier soir sa place de leader du groupe A. Un doublé d'Icardi (7e et 63e) et un triplé de l'ouragan Mbappé (61e, 79e et 83e) donnent désormais aux Parisiens cinq points d'avance sur le Real Madrid, vainqueur à Galatasaray.

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez est entraîneur de tennis et préparateur physique. Il a coaché des sportifs de haut niveau en tennis. 
 
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Le football est un peu comme l'armée, parfois, faut pas chercher à comprendre. Parce que franchement, bien peu auraient parié sur une situation telle que celle-là à l'orée de la troisième journée des phases de poules. Bon, que le PSG joue pour remporter un troisième match de rang, dans une compétition aussi déséquilibrée, c'était presque dans la logique des choses... mais que le dauphin du groupe soit le FC Bruges... et que les joueurs du Real Madrid jouent déjà leur survie en essayant de sauver la tête de leur entraîneur, avouez que tout cela était difficilement prévisible. Mais en football en général, et en Ligue des Champions en particulier, les surprises ont souvent une espérance de vie très courte. Et la logique sportive, ou si vous préférez, le poids économique, ramènent bien souvent à la réalité les rêveurs et les utopistes.

Côté Parisien, malgré une victoire (très large) et une qualification à portée de main, il n'y a paradoxalement pas de quoi pavoiser. Et oui, on peut gagner 5/0 à l'extérieur et susciter des doutes, des questionnements. Pourtant, en ouvrant rapidement  le score et en dominant totalement le premier quart d'heure, l'équipe avait tout fait pour se faciliter les choses. Oui, tout allait bien jusqu'à ce que Di Maria rate l'occasion de knockouter les Belges. Parce qu'à partir de là, la magie des grands soirs a disparu, pour laisser la place à la fébrilité, aux approximations et à l'absence de pressing. Jusqu'à quand ? Jusqu'à l'heure de jeu. C'est-à-dire le moment choisi par Tuchel pour faire rentrer Mbappe. Un joueur d'exception, un joueur qui change tout. Lui, tant qu'on pouvait s'en passer, on s'en passait bien, mais dorénavant, on ne pourra plus le faire. Ce buteur névrotique et compulsif a compris que la modération ne menait nulle part. Alors, il marque, encore et encore... encore et toujours.Trois buts, une passe décisive, le tour était joué et le match était plié. Le rêve pour tout entraîneur. Alors, avec cette affaire, que conclure ? Qu'avec une kyrielle d'absents majeurs, et en jouant plutôt mal, cette équipe marque cinq fois à l'extérieur ? Ou que face à un adversaire valeureux mais limité, une petite poignée de joueurs a fait une grande différence ? L'avenir nous le dira. Au delà de la belle opération comptable qui permet au PSG de comptabiliser désormais cinq points d'avance sur le second, avec une différence de but très confortable, il faut tout de même considérer les faiblesses affichées par certains acteurs. Si Di Maria (trois passes décisives en étant impliqué directement sur les cinq buts !) et Thiago Silva auront, encore une fois, été les tauliers de l'équipe, certains n'ont pas marqué des points. On pense à Verratti, Herrera et Choupo-Moting. Ce dernier est un vrai mystère, sa côte de popularité étant inversement proportionnelle à son rendement durant les matchs... Hier soir, le contraste était autant spectaculaire que dévastateur: il y a eu un match sans lui et un autre avec Mbappé. Quand aux Belges, la leçon est sévère... lorsqu'on sort une belle partie et qu'on en prend cinq à domicile, on s'offre surtout un bouquet de mauvais souvenirs.

Dans ce groupe, la chose n'est pas courante, le dauphin est un roi. Et pas n'importe lequel. On savait la situation critique pour les joueurs du Real Madrid et leur entraîneur, et tous ont répondu présents. Car ces temps-ci, rien n'est simple pour Zinedine Zidane, l'homme qui prouve que l'on peut avoir été canonisé de son vivant et pourtant ne plus être en odeur de sainteté. Les griefs de ses dirigeants à son endroit sont nombreux: peur du fiasco européen, jeu en berne, mercato raté, cadres amorphes, blessés en cascades... bref, le pot au noir avec en prime l'ombre de Mourinho. Le toutim. Mais Zidane reste un compétiteur hors norme et si, hier soir, il a peut-être sauvé sa peau, c'est tout sauf une surprise. En s'appuyant sur ses cadres habituels (Benzema, Ramos et Kroos buteur à la 18è) et en pouvant enfin compter sur un bon Courtois, il a gagné du temps, du répit, une respiration. Et si Bernabeu n'est pas encore (loin s'en faut), le jardin d'Eden, on peut parier que ce Real, cette bête blessée, ne sera pas bonne à jouer dans les semaines à venir...

Cette large victoire Parisienne est donc presque synonyme de qualification pour les huitièmes de finale. Juste avant l'hiver, c'est déjà du bonheur rangé dans une armoire. Au delà du résultat brut, ce succès fastueux donnera surtout, pour quelques heures durant, le sourire aux plus fidèles des supporters. Vous savez, ceux dont on parle presque jamais. Parce qu'un petit bonheur pour ces gens-là, non seulement ce n'est pas rien, mais c'est déjà beaucoup. Attention, il n'est pas question ici d'évoquer un public. C'est souvent bête un public, c'est versatile. Il ne s'agit pas non plus de parler des fans. Les fans aiment les vedettes et les idoles qui finissent en écharpes, en mugs ou en porte-clefs... Non, nous parlons là des vrais supporters, des purs. Ceux qui n'insultent pas, qui ne déversent pas leur haine mais leur trop plein d'amour... ceux qui ont inventé une autre façon d'aimer, à guichets fermés... et qui sont capables de vivre leur passion au-dessus de leurs moyens. L'existence de ces supporters, liée fidèlement à un club (ne dit-on pas son "club de coeur" ?), c'est tout de même quelque chose. C'est respirer en fonction des résultats, des transferts... c'est mener une vie ballottée par les victoires ou les défaites... et donc se conformer à ce qui ne dépend pas de soi. Et puisque le vrai supporter a compris qu'à l'inverse du club, il n'était que de passage, c'est qu'il accepte l'angoisse existentielle absolue, laquelle est enchaînée à l'inexorable fuite du temps. Montrer humblement sa fidélité, la persistance de sa passion, voilà ses motifs. Parce qu'il est traversé régulièrement par des émotions de toutes sortes, la plénitude, la déception, la futilité, l'ennui... le football lui permet d'exprimer l'ineffable... le tout avec le luxe suprême de pouvoir jeter son dévolu sur un club, donc de pouvoir choisir sa souffrance. Que peut-on demander de plus ? 

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