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Non, il ne faut pas parler de Mohamed Merah, ni des souffrances des chrétiens d'orient : la croisade de France Culture contre l'islamophobie des médias
©REMY GABALDA / AFP

Touche pas à mon Islam !

Grande est la vigilance de cette radio. Et elle est très sélective.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Sur son compte twitter, France Culture a posté un certain nombre de couvertures d'hebdomadaires soigneusement choisies par elle. Regardez-les. Mais, attention, âmes sensibles s'abstenir. Leur contenu pourrait être traumatisant. 

Voici le titre qui va avec : "Les médias face à l'Islam : à quoi jouent-ils ?". À ce jeu-là, dangereux et bien sûr nauséabond, France Culture ne joue pas. Cette radio est là pour apaiser les passions. Et elle le fait en invitant des théologiens, qui nous disent que le Coran doit être "relativisé" et "contextualisé".

Attardons-nous sur deux "unes" dont nous pensons qu'elles sont particulièrement scandaleuses aux yeux de France Culture. Valeurs Actuelles : "Comment on fabrique un terroriste" avec une photo de Merah. Le Point : "La chasse aux chrétiens".

Nous sommes sûrs qu'à France Culture on juge regrettable ce qu'a fait Merah. Mais on comprend que la rédaction de cette radio s'étonne et déplore qu'on fasse tout un plat pour quelques gamins juifs assassinés : un point de détail dans la longue et séculaire histoire des souffrances enfantines… S'agissant des chrétiens d'Orient, on peut constater la même démesure (nous suivons ici les raisonnements de France Culture) dans le traitement de l'information. Pourquoi faire des "unes" sur quelques bigotes qui ont cramé dans leurs églises coptes alors que le sida tue des Africains par milliers, que des tsunamis monstrueux s'abattent sur le Japon, qu'on meurt de faim à Haïti ?

La sélection des couvertures faite par France Culture laisse toutefois à désirer. Fatigués ou pressés, les journalistes de la radio ont négligé nombre de couvertures islamophobes. Citons-en quelques-unes. L'assassinat des dessinateurs de Charlie Hebdo, la tuerie du Bataclan, le massacre de Nice, les exécutions collectives mises en scène par Daech, le père Hamel égorgé, le lieutenant-colonel Beltrame égorgé lui aussi. Peut-être pour une prochaine livraison ?

Loin de nous l'idée de penser que France Culture approuve ces mises à mort. Bien au contraire, elle les condamne fermement. Pas à cause des victimes. Mais parce que, selon la pensée qui irrigue la matière grise de la radio, "ça pourrait se retourner contre les musulmans" ! A y regarder de plus près, c'est fou le nombre d'événements qui "pourraient se retourner contre les musulmans" ! On comprend les tourments de France Culture.

Ces derniers temps, il n'y avait heureusement pas grand-chose de nouveau sur le front de l'islamophobie. La rédaction de France Culture vaguait sereinement ses occupations culturelles. Livres, musiques, films et théâtre. On était entre soi. A l'abri des bruits horribles du monde contemporain. Et on était bien.

Puis, horreur inattendue, un converti à l'islam jugeât bon de poignarder quatre policiers à la Préfecture de police. A la rédaction de France Culture, ce ne fut qu'un cri, un cri déchirant : "Merde alors, ça va se retourner encore contre les musulmans !". Le rédacteur en chef préposé à ce moment-là à l'antenne errait, hagard, cherchant désespérément du secours.

Que faire pour éviter de parler de cet évènement dont les médias islamophobes allaient faire leurs choux gras ? Un journaliste lança : " Chef, il y a un truc pas mal : à Trappes, une musulmane a été méchamment verbalisée pour sa burka". "Génial, s'écria le chef, on va faire une émission spéciale !".

On convoqua un imam, une musulmane voilée, un sociologue qui pensait bien, et une spécialiste de la mode chargée d'expliquer la fonction érotisante de la burka. Je n'en sais pas plus. J'ai cassé mon poste de radio pour ne plus avoir à payer la redevance. Et la loi ne peut pas m'obliger à en acheter un autre….

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