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Quand le nazisme et l'écologie faisaient bon ménage…
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Le naturel revient doucement

Du temps d'Hitler ? Non, beaucoup plus près de nous.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Quelques mots d'abord sur le temps d'Hitler. Le chancelier du Troisième Reich aimait la nature. Il exaltait la beauté des sombres forêts germaniques. Il demandait aux jeunes hitlériens d'arpenter torse nu la terre allemande : des corps sains dans une nature saine, purgée de tous les éléments indésirables qui pouvaient lui nuire et la souiller.

La pollution - le mot n'existait pas encore à l'époque – ne pouvait être que juive. Une race maudite qui ne comprenait rien à la beauté de la forêt germanique puisqu'elle n'avait pour seul horizon que ses boutiques, ses ateliers de confection et ses banques. Elle corrompait la terre allemande et la Terre tout court. Les Juifs étaient une sorte de CO2 avant la lettre. Ils furent donc éradiqués.

La reductio ad hitlerum n'est pas du tout une forme de pensée que nous affectionnons. Pour autant, nous n'avons pas été surpris d'apprendre que le premier président des "Grünen" (les Verts allemands) s'appelait August Hansleitter. Un nazi de la première heure : il était au côté d'Hitler lors du putsch de Munich en 1923. Farouchement antisémite bien-sûr. Comme il n'avait tué personne, il n'eut pas d'ennuis en 1945. Hansleitter devint membre du partie chrétien-démocrate. Il en fût rapidement chassé.

Dans les années 1960, une partie de la jeunesse allemande passa du rouge au vert. Hansleitter et quelques anciens du Troisième Reich flairèrent la bonne affaire et se souvinrent de leur jeunesse hitléro-écologique. Ainsi naquirent les "Grünen" dont Hansleitter devint le premier chef.

Et alors ? me dira-t-on. Qu'est-ce que les écologistes d'aujourd'hui, allemands, français ou autres, ont à voir avec ça ? Rien : ils sont gentils, entendent sauver la planète et ne veulent la mort de personne. Mais les plus radicaux d'entre eux souhaitent que la population mondiale diminue puisque c'est l'homme qui pollue. Ils recherchent la pureté. Et la pureté ne vient jamais toute seule, il lui faut être coercitive. Nombreux sont les militants écologistes qui soutiennent que seule une dictature intelligente (et raisonnable quand même) peut sauver Gaïa.

Nous ne croyons pas au péché originel. Mais le nom d'Hansleitter peut être rapproché de celui de Jean-Louis Tixier-Vignancour. Dans les années 1960, au moment même où naissaient les "Grünen", il fonda avec quelques autres vichystes le Front national.

Marine Le Pen a mis des années à se débarrasser de cette encombrante paternité. Elle l'a identifiée et combattue. Ne pourrait-on pas attendre la même chose des écologistes ? Oublions maintenant Hitler pour rendre toute sa place au premier des écologistes français : "la Terre, elle, ne ment pas". La phrase est du Maréchal Pétain.

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