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« La France a une part d’Afrique en elle » a dit Macron. Non, Monsieur le Président, la France est la France, et c'est tout !
©Yann COATSALIOU / AFP

Petites leçons d'histoire

Le chef de l’Etat a décidé d’appliquer la discrimination positive au débarquement de Provence. Mais les faits sont têtus.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Quand on veut bien faire, très souvent on en fait trop. C’est ce qui est arrivé – et cela lui arrive souvent – à Emmanuel Macron, à l’occasion de son discours commémorant le débarquement de Provence. Voulant rendre hommage aux tirailleurs sénégalais, enrégimenté dans nos troupes coloniales, il a lâché une phrase sirupeuse et fausse : « la France a une part d’Afrique en elle ».

Et bien non ! Il y a certes une part d’Afrique chez nous.  Elle est là dans de nombreux coins de France et nous n'avons rien contre.

La vérité est là. Pas ailleurs. Et en tout cas pas chez Macron. Autre approximation – pour ne pas dire mensonge – du Président de la République : « ils sont morts pour la France ». Non : « ils sont morts pour rien ! », courageusement, n’en doutons pas. Mais quand même pour rien.

Aucun Africain n’était volontaire pour combattre sous le drapeau tricolore. Nos officiers coloniaux allaient les rafler dans les villages. Les enrôler de force. Ou, dans la meilleure hypothèse, les acheter aux chefs tribaux. De la chair à canon, envoyée en première ligne par des supérieurs notoirement racistes.

Pour montrer « la part d’Afrique que la France a en elle », Macron aurait pu rappeler le massacre de Thiaroye en 1944. Cette année-là, dans un camp militaire, les soldats africains se mutinèrent. Ils n’en pouvaient plus d’attendre une solde qui ne venait pas, ils n’en pouvaient plus d’être méprisés, d’être maltraités, l’armée française tira dans le tas : plus de 70 morts. Sans doute, la « part de la France que l’Afrique a en elle »…

Et comme le Président de la République est décidément fâché avec l’histoire, qu’il nous soit permis de lui indiquer que la grande majorité des troupes françaises qui débarquèrent en Provence était composée des pieds noirs d’Algérie. Juste un petit mot pour eux en passant. Il est vrai qu’ils n’étaient pas noirs. 

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