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L’indignation permanente, le tube de l’été qui désespère les “sans-gilets”
©CHARLY TRIBALLEAU / AFP

Humeur d'été

Les vacances démarrent dans un parfum de scandales ininterrompus.

Sophie de Menthon

Sophie de Menthon

Sophie de Menthon est présidente du Mouvement ETHIC (Entreprises de taille Humaine Indépendantes et de Croissance) et chef d’entreprise (SDME).

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« Ah! Vivre indigné, vivre enragé !... » Émile Zola se réjouirait. La France est  tombée dans un syndrome d’indignation permanente, tout est bon pour manifester, se révolter, critiquer, attaquer... Le phénomène est d’autant plus important qu’il est non seulement relayé avec délectation par les médias qui ont un creux estival, mais amplifié par les dites oppositions qui font feu de tout bois ; les incendies d’opinion publique finissent par abîmer le pays. Impossible d’écouter la France silencieuse qui ne veut même plus s’informer par incompréhension devant la perte générale de bon sens et d’objectivité. Souvent « la  foule trahit le peuple »  et c’est  actuellement le cas, cher Victor Hugo.

Quels que soient les motifs réels d’inquiétude ou d’interrogation nous perdons contact avec la réalité. Il faut plaindre amèrement le pouvoir en place qui tente de répondre, sans réponses, à des émeutes permanentes, de quoi entraver les nécessaires réformes fondamentales qui font toutes objet de scandale. Rien n’est accepté, rien n‘est compris faute de pédagogie apaisée, on invite à s‘exprimer en général  les seuls opposants, ceux qui sont plutôt favorables à une réforme   font figure de traîtres et de vendus au Macronisme ;  les minorités ont le dessus parce qu’elles sont minoritaires... donc entendues parce que forcément discriminées !

La police est attaquée de toutes parts: soit elle ne fait rien  « mais que fait donc la police »  soit elle est  huée   « CRS SS », comme au bon vieux temps. Mai 68 apparaît presque sympathique, au moins : sous les pavés il y avait la plage !

 Tout est bon pour provoquer des émeutes... qui à leur tour provoquent des émeutes parceque la police intervient ( et que dirait-on si elle ne le  faisait pas). Un drame a eu lieu, on ne connaît pas le pourquoi de ce drame, on cherche, les premières enquêtes absolvent la police ce qui entraîne de nouvelles émeutes , d’ou une nouvelle enquête etc. et de toutes  façons les résultats seront suspects , et provoqueront des manifs. Le premier ministre est obligé de protégé son ministre de l’intérieur tour à tour un faible ou un bourreau.

Sur un plan plus large le  ridicule non seulement ne tue pas mais nous fait vivre . Ainsi pouvons-nous apprécier à sa juste valeur le projet d’une nouvelle loi qui devrait protèger les oreilles sensibles du bruit des animaux à la campagne ( sic) et tout cela au moment où l’ on envisage la revitalisation des « zones rurales » nouvelle appellation pour  « campagne » (Ça donne envie !). On se demande s’il ne serait pas judicieux d’étendre cette loi aux cris de bébés ?

La contestation systématique de tout et de rien fait le jeu des politiques d’opposition qui pensent se refaire ainsi mais une santé , mais qui se prennent à leur propre piège. Le piège étant le pouvoir démocratique qui met devant la réalité et paralyse toute action quelle qu’elle soit. Le République prend l’eau de toute part. L’impuissance gagne un pouvoir qui est critiqué parcequ’autoritaire , alors que c’est l’autorité qui manque: il faut savoir dire stop!

La justice inquiète, sachant que la  garde des sceaux fait figure de ...figurante, elle n’a aucun pouvoir sur les procureurs , ni sur autre chose on peut s’en réjouir, il paraît que cela s’appelle l’indépendance de la justice ?  Sauf quand les peines sont à la tête du client et sont mal ou pas exécutées (des sources même de la gendarmerie 80% des mandats d’amenenés ne sont pas suivis d’effet) . Des peines qui ne sont sont plus dissuasives: on relâche les individus dangereux et le peuple a légitimement le sentiment qu’il n’est plus protégé. Les « incivilités » (quel terme sympathique pour ceux qui vous détroussent) sont en hausse, mais on se réjouit que la grande criminalité soit plutôt en baisse. Les plaintes au Comissariat ne servent à rien , ce sont les commissaires qui le disent eux mêmes en s’excusant, retrouver un cambrioleur fait éclater de rire le Commissariat tout entier.

Nous sommes individuellement responsables de nous laisser déposséder du sens commun! nous haussons les épaules par lassitude et désespérance au pays de l’absurdie , nous les sans gilets.

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