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Un spectre hante l'Europe : le spectre des identités nationales !
©Flickr/bareknuckleyellow

Une idée neuve

Le communisme (prophétisé par Marx) est mort. Une jeune et nouvelle passion lui a succédé.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Les civilisations sont mortelles. Elles décèdent et d'autres font leurs apparitions. Il en va de même avec les idéologies. Elles succombent de mort rapide et brutale (le nazisme ou de mort lente (le communisme). 

Aujourd'hui, la vieille Europe a accouché d'un bébé nommé "Identités Nationales". Elle le regarde et elle lui fait peur. Un monstre dont elle refuse d'être la mère. Par tous les moyens, elle essaye de le faire disparaître. 

Macron en tête se réfugie derrière un slogan creux et pour cela répété avec insistance : "progressistes" contre "nationalistes". Rien n'y fait. Les passions nationales ("nationalistes" disent ses adversaires) balaye et traverse le continent surtout à l'est. Il est vrai que le nationalisme a été dans l'histoire cause de nombreuses guerres. Mais il n'est pas que cela. En tous cas aujourd'hui, il est tout à fait autre chose. 

Le réveil des nations obéit à un sentiment réprimé et enfoui mais jamais éteint. Les dirigeants de l'Union européenne, la Commission de Bruxelles, le Parlement européen sont restés longtemps sourds et aveugles. Ils auraient dû pourtant ouvrir les yeux et les oreilles dès 1989. 

En cette année-là la chute du mur de Berlin sonna le glas du communisme. Il était une fois l'Union soviétique, un empire apparemment monolithique tenant sous sa coupe dictatoriale des peuples et des nations qui n'avaient rien de commun. En quelques mois, le puzzle se disloqua. Apparurent l'Ukraine, la Biélorussie, la Lettonie, l'Arménie, l'Azerbaïdjan, le Kazakhstan et tant d'autres. L'URSS cessa d'exister. Un premier réveil des nations. 

Quelques années plus tard, ce fut le tour de la Yougoslavie. Des guerres sanglantes ravagèrent ce pays en apparence pacifiquement unis. Dans le fracas des armes, on assista à la naissance de la Croatie, de la Slovénie, de la Serbie, du Monténégro, de la Bosnie, du Kosovo… Un deuxième réveil des nations. 

Comme dans le cas de l'Union soviétique, l'Union européenne refusa de voir ce qu'elle avait sous les yeux. Elle se réfugia dans une idée fausse et confortable : cela ne concernait, selon elle, que des pays ex-communistes. 

Aveugle qu'elle était, elle ferma les yeux devant l'apparition d'un nationalisme étranger et religieux : l'islam jeune et conquérant. Elle tenta de l'amadouer en piétinant et bafouant ses propres identités nationales. D'autant plus facilement qu'elle n'avait pas su, pas voulu, créer une identité européenne puisqu'elle niait, car elle était "progressiste", le choc des civilisations. 

Aujourd'hui, elle tente d'exorciser le démon qu'elle a porté dans son sein. Elle n'y arrivera sans doute pas. Pas besoin d'être un fan d'Orban, de Salvini, de Marine Le Pen pour le penser. Il suffit de regarder le monde : les trois plus grands Etats de la planète, les Etats-Unis, la Russie et la Chine sont ardemment nationalistes. 

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