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Pourquoi les prédictions sur la disparition du cancer du col de l’utérus grâce à la vaccination sont à prendre avec (beaucoup) de pincettes
©JEFF PACHOUD / AFP

Attention

Une conclusion rapide qui pourrait donner trop d'espoir aux malades. Il convient de modérer cet optimisme.

Nicole  Delépine

Nicole Delépine

Nicole Delépine ancienne responsable de l'unité de cancérologie pédiatrique de l'hôpital universitaire Raymond Poincaré à Garches( APHP ). Fille de l'un des fondateurs de la Sécurité Sociale, elle a récemment publié La face cachée des médicaments, Le cancer, un fléau qui rapporte et Neuf petits lits sur le trottoir, qui relate la fermeture musclée du dernier service indépendant de cancérologie pédiatrique. Retraitée, elle poursuit son combat pour la liberté de soigner et d’être soigné, le respect du serment d’Hippocrate et du code de Nuremberg en défendant le caractère absolu du consentement éclairé du patient.

Elle publiera le 4 mai 2016  un ouvrage coécrit avec le DR Gérard Delépine chirurgien oncologue et statisticien « Cancer, les bonnes questions à poser à mon médecin » chez Michalon Ed. Egalement publié en 2016, "Soigner ou guérir" paru chez Fauves Editions.

 

Voir la bio »

Atlantico :  Certains scientifiques qui ont mené des études sur les effets de la vaccination contre le papilloma virus expliquent qu'ils ont de bons espoirs de voir disparaître dans quelques années les cancers du col utérin. Cette conclusion vous semble-t-elle lucide ou optimiste ?

Nicole Delépine : Cette conclusion hyper optimiste constitue une publicité trompeuse pour le vaccin. Elle n’a absolument pas examiné l’évolution des taux de cancer mais seulement ceux des infections aux HPV des vaccins et des anomalies cytologiques bénignes. Mais infection et anomalies cytologiques bénignes ne sont pas des cancers et n’en constituent pas des témoins fiables de leur probabilité de survenue dans les années à venir (les anomalies de bas degré dites CN1 ne précèdent un cancer que dans 1% des cas, les CN2 que dans 5 % des cas et les CN3 dans 12 % des cas et ce au terme d’une évolution de plusieurs dizaines d’années durant lesquels le passage au cancer invasif peut être prévenu par le dépistage par frottis classique). La disparition spontanée de ces anomalies bénignes est donc la règle générale.

Plus de 60 études ont publié des résultats sur les effets de la vaccination contre les papilloma virus ; elles confirment que la vaccination est efficace contre les souches de HPV contenues dans les vaccins avec des baisses de 70 à 90% de la prévalence (fréquence de la présence) des virus ciblés par les vaccins dans les populations considérées ; les verrues génitales et les anomalies cytologiques bénignes considérées comme précancéreuses diminuent dans des proportions similaires. 

 Infection n’est pas cancer et n’en prédit pas l’apparition

Toutes les « études » prédisant la disparition du cancer du col ne reposent pas sur le nombre des cancers invasifs, mais uniquement sur des prédictions discutables basées sur l’analyse de l’évolution des infections à HPV et l’hypothèse (fausse) que le cancer ne peut pas apparaître sans les virus HPV des vaccins. D’après les courbes de diminution observée des souches HPV, ils prédisent la date de disparition du virus et, en ajoutant 10 à 20 ans, celle de la disparition espérée du cancer. A l’incertitude d’une prédiction sur la disparition du virus (qui peut muter ou se faire remplacer par l’une des 140 autres souches de HPV) ils ajoutent celle d’un lien de causalité exclusif entre HPV des vaccins et cancer.

Il convient d’étudier la réalité des vaccinations par HPV depuis sa commercialisation en 2006.

Tous ces articles, et leurs auteurs sponsorisés par l’industrie, évitent de parler du seul critère pertinent pour juger de l’efficacité du Gardasil sur l’objectif initial, la diminution à terme des cancers du col.

 Or l’incidence (fréquence annuelle des nouveaux cas pour 100000 femmes) des cancers invasifs chez les vaccinées augmente.

 Effet paradoxal et inattendu du Gardasil et Cervarix : au lieu de diminuer dans les populations vaccinées, le taux augmente de façon significative dans tous les pays vaccinés largement et disposant de registres nationaux permettent l’analyse.

Cette fréquence, que chacun peut vérifier en interrogeant directement par internet les registres nationaux des cancers, augmente depuis la vaccination dans les groupes de jeunes filles vaccinées dans tous les pays qui ont réalisé des campagnes de vaccination massive et obtenu des couvertures vaccinales supérieures à 80%.

Ainsi, en Australie, qui vaccine jusqu’à 26 ans depuis 2007, d’après ACIM (registre national), la fréquence des cancers invasifs du col a augmenté chez les vaccinées 

Ainsi, en Grande bretagne qui vaccine depuis 2008, d’après Cancer Research United Kingdom, la fréquence a augmenté de plus de 50% chez les vaccinées.

Ainsi,

 en Suède d’après Nordcan l’incidence a plus que doublé :

De même en Norvège :

Ne pas confondre prédictions basées sur des hypothèses de justesse variable et simulations statistiques avec résultats réels dans la vraie vie, résultats basés sur les études des registres nationaux des cancers.

Les prédictions super optimistes basées sur les taux d’infection à HPV  sous l’éffet du vaccin,de ces auteurs, trop proches des firmes pharmaceutiques, sont d’ailleurs démenties par les prédictions des statisticiens indépendants chargés des registres du cancer qui se basent sur les taux observés des cancers invasifs.

Prédictions des instituts du cancer plus pessimistes.

Ainsi CRUK (registre de Grande Bretagne ) prédit 43% d’augmentation d’ici 2035 pour la Grande bretagne !

Pour la Suède Nordcan prévoit une augmentation de 60% d’ici 2034 :

Pour la Norvège les prédictions de Nordcan, registre scandinave sont celles d’une augmentation de 20% des cancers dans les groupes d’âge vaccinés !

L'étude pointe le fait que le vaccin ne protège pas contre tous les types de papilloma virus et qu'il est important de surveiller son éventuelle apparition. Il y a plus de 100 types de HPV. Quelles seraient les conditions à réunir pour parvenir à éradiquer les papilloma virus, ou les ramener à une portion la plus faible possible ?

Papilloma virus saprophyte de l’être humain.

Il existe plus de 150 souches de HPV qui infectent l’homme. Ces virus sont saprophytes (ne donnent aucune gêne clinique ni aucune complication) et disparaissent sans traitement dans près de 90% des cas en 12 à 24 mois.

Le cancer du col, comme la grande majorité des cancers est d’origine multifactorielle.

 Il n’existe aucune preuve réelle que les virus HPV soient directement responsables du cancer (personne n’est parvenu à créer un cancer en badigeonnant de HPV le col de l’utérus d’une lapine ou d’une souris).

Certes il existe une association statistique entre HPV et cancer : le virus est sur les lieux du cancer ; mais il n’est qu’un témoin probablement innocent , un indice d’activité sexuelle importante qui, par la répétition des microtraumatismes des infections (à HPV mais également à Chlamydia et au virus de l’herpès) et de l’ inflammation chronique qu’elle entraîne, augmente le risque de cancer comme d’ailleurs le tabagisme, la baisse de l’immunité (sida ou traitements immuno suppresseurs), un nombre de grossesse supérieur à 4..

Mais depuis la mise sur le marché des vaccins le HPV a été déclaré coupable car c’était le seul susceptible de rapporter gros (250 millions de doses vendues pour plus de 25 milliards de dollars depuis la mise sur le marché).

Le lien de causalité directe partout répété n’est d’ailleurs pas compatible avec l’augmentation des cancers qui suit la baisse des infections

telle qu’observé dans tous les pays qui vaccinent largement : exemple de la Grande Bretagne :

On ne parviendra pas à éradiquer les 150 HPV humains actuels ; selon toute vraisemblance, les vaccins créeront une niche écologique aboutissant à modifier les souches rencontrées avec le risque de faire apparaître une souche dangereuse.

3 - Si le vaccin peut être efficace sur les cancers du col, les garçons sont aussi concernés par le papilloma virus - et c'est moins connu - peuvent être affectés par d'autres types de cancers. L'enjeu se situera-t-il sur ce public-là dans les prochaines années ? 

Les hommes sont tout aussi porteurs de HPV que les femmes et chez eux aussi le virus est saprophyte.

Le vaccin est efficace sur les cancers du col, malheureusement au mauvais sens du terme  : il en multiplie le nombre après 2 à 4 ans ainsi que le montre cette analyse de Nordcan (et beaucoup plus rapidement que l’histoire naturelle du cancer ne l’aurait laisser prédire).

Les firmes et leurs représentants médicaux ou politiques font tout pour obtenir l’élargissement du marché des vaccins HPV aux femmes âgées (autorisation de mise sur le marché jusqu’à 45 ans donnée aux USA alors qu’il est évident que ce vaccin est particulièrement dangereux chez les femmes ayant été contaminées par le HPV) et aux hommes.

 Mais il faut rappeler que

-Le cancer du canal anal ne touche que 200 hommes chaque année (95% d’homosexuels passifs surtout lorsqu’ils souffrent aussi du sida) dont seulement 60 en meurent. Il ne s’agit donc pas non plus d’un problème de santé publique justifiant une dépense annuelle d’environ 150 millions. De plus le vaccin est là aussi susceptible d’en augmenter le risque !

Idem pour les cancers ORL

 L’ensemble de la littérature disponible a été détaillée dans notre ouvrage Hystérie vaccinale gardasil et cancer un paradoxe [1]avec toutes les références bibliographiques détaillées.


[1] Fauves éditions novembre 2019 N et G Delépine

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