Amin Maalouf et Boualem Sansal, deux lanceurs d'alerte que personne n'écoute. Est-ce parce qu'ils sont arabes ?<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
France
Amin Maalouf et Boualem Sansal, deux lanceurs d'alerte que personne n'écoute. Est-ce parce qu'ils sont arabes ?
©FRANCOIS GUILLOT / AFP

Ils sont fâchés avec Allah

L'un et l'autre prédisent la fin du monde. Du monde occidental amoindri et mou pour être précis.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

Voir la bio »

Dans "le Tambour" de Grass le petit Oskar tape dans son tambour. Il voit dans les rues allemandes les premiers drapeaux à crois gammée: il tape mais personne ne veut l'entendre. Les drapeaux nazis se font de plus en plus nombreux : il tape encore avec ses baguettes et là encore c'est l'indifférence. Puis vient un jour où les tambours des SS font taire le tambour du petit Oskar.

Amin Maalouf et Boualem Sansal n'ont pas de tambour : ils écrivent des livres. De très beaux livres qui font honneur à la langue qu'ils ont choisie : le français. Maalouf, Libanais, vit à Paris. Il siège à l'Académie Française. Sansal, Algérien, vit à Alger.

Le Libanais vient de publier "Le naufrage des civilisations" qui dessine une apocalypse imminente. Il constate le désastre absolu et la défaite de la pensée qui engloutissent dans de soubresauts meurtriers le monde arabo-musulman. Du nationalisme pan-arabe de Nasser, dont la défaite humiliante en 1967 face à l'armée israélienne signa l'arrêt de mort, a succédé l'islamisme. Nasser pendait les Frères musulmans, les Frères musulmans dominent aujourd'hui dans le monde arabe. Leur idéologie est expansionniste et totalitaire. Leur pensée religieuse a vocation à convertir ou à soumettre le monde entier. Pour eux il n'est pas acceptable qu'existent de contrées mécréantes. C'est faire injure au Prophète. Et nous ? Nous tous les jours nous leur cédons un peu de terrain dans l'espoir de gagner, en les amadouant, quelques minutes de paix. C'est Munich 1938…

Le titre du livre de Boualem Sansal est plus violent : "2084. La fin du monde". Un titre inspiré du "1984" de George Orwell. Comme chez Amin Maalouf la fin du monde ainsi prophétisée est celle de notre monde. L'ennemi s'avance masqué. Il réclame chez nous, au nom de la liberté, une notion par eux totalement dévoyée, que les femmes, leurs femmes, soient libres de se voiler partout où ils le veulent. Ils construisent des mosquées gigantesques avec l'argent du pétrole. Ils exigent des horaires particuliers dans les piscines pour les pieuses et pudiques musulmanes. Et surtout ils trouvent sans difficulté des volontaires prêts à donner la mort et à mourir. Chez nous, constate Sansal, personne ne veut plus mourir. On délègue cette fonction à quelques soldats d'élite qu'on enterre ensuite avec les honneurs de la nation. C'est pourquoi, disent ces deux écrivains, nous allons perdre. Puissent leurs livres connaître un autre sort que le tambour du petit Oskar.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !