Voici comment LFI (La France insoumise) est devenue LFI (La France indigéniste)…<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Politique
Voici comment LFI (La France insoumise) est devenue LFI (La France indigéniste)…
©LUDOVIC MARIN / AFP

Nique le petit père Mélenchon !

Une mutation historique et durable. Qui s'accompagne d'éléments langagiers très connotés.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

Voir la bio »

Manon Monmirel est française. Sinon elle n'aurait pas pu être élue comme suppléante du député mélenchoniste Eric Coquerel. Mais c'est une Française d'un genre particulier : une Française racisée.

Et c'est en tant que telle qu'elle a été submergée de colère en découvrant le score du Rassemblement National aux élections européennes. Dans un élan vengeur elle a donc posté sur Facebook le message suivant : "France et Français niquez votre mère !". Manon Monmirel est née et a grandi à Saint-Ouen. Normal qu'elle s'exprime comme on le fait là-bas.

Puis, as usual, elle s'est excusée et a supprimé son post. C'est un classique. Je te crache dessus et après j'essuie mon crachat. Je t'insulte et je te demande pardon. Je te frappe et je fais mon mea culpa.

Vu le score calamiteux de sa formation aux européennes, Manon Monmirel aurait pu utilement s'écrier "Nique Mélenchon!". Mais elle a préféré s'en prendre à la France, pays raciste, et aux Français, tous racistes. Sa sortie a fait beaucoup de bruits. Mais on a pas pris a peine de relever en quoi elle était significative de l'évolution de La France insoumise.

Un jour, désireux de faire la révolution, Mélenchon avait quitté le PS, sa maison mère. Il avait commencé sa nouvelle carrière de façon assez convenue. Il fustigeait les capitalistes, les riches, les banquiers. Et promettait la lanterne aux suceurs de sang du CAC40. Il était républicain et laïc: on l'avait vu défiler place de la Bastille coiffé d'un bonnet phrygien.

Ensuite Mélenchon fit le constat -pas faux d'ailleurs- que les classes populaires sur lesquelles il comptait pour renverser la bourgeoisie étaient passées avec armes et bagages du côté de Marine Le Pen. Se croyant un stratège avisé il alla chercher d'autres classes populaires du coté de St Ouen (d'où Manon Monmirel), Bobigny, Trappes, La Courneuve, Saint-Denis. Et le laïc qu'il était réserva ses flèches aux curés oubliant les imams.

Mais ce que notre lider minimo n'avait pas capté c'est que ces électeurs rêvés ne votaient pas. La France ils s'en branlent. Ils la niquent. Ils n'en ont rien à foutre des élections. Et c'est ainsi que Mélenchon et ses élus issus de la diversité se sont retrouvés le nez dans le ruisseau. Peut-être que s'il change son logo pour LFR (La France racaille) ça marchera un peu mieux…

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !