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On nous dit que nous sommes menacés par Trump et par Poutine : même pas peur...
©JORGE SILVA / POOL / AFP

Cruels déchirements

Certains, du côté de LREM, utilisent la méthode du chantage. On n'est pas obligé de leur céder.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Qu'on se le dise : l'Europe est menacée par de terribles ennemis. Si on lui en veut ainsi, c'est donc qu'elle doit être importante et dérangeante. De Macron à Bruno Le Maire en passant par Nathalie Loiseau, on sonne le tocsin : Trump et Poutine veulent la mort de l'Europe !

Il s'agit évidemment avec ce discours d'inciter les électeurs à voter pour la liste Renaissance, la seule capable d'éviter que nous soyons asservis par ces féroces ennemis qui viennent dans nos campagnes égorger etc…

Cette posture, qui transforme Trump et Poutine en Hitler et Staline est passablement grotesque. Elle consiste à nous faire croire que l'Union européenne est une vraie et grande puissance susceptible d'inquiéter les Etats-Unis et la Russie.

Jamais mensonge ne fut martelé avec autant d'insistance. En réalité, l'Union européenne n'a que les apparences de la puissance. Et ça fait des dizaines d'années qu'elle est en coma artificiel.

Mais ceux qui se pressent à son chevet pour vérifier l'efficacité de ses branchements se récrierons qu'elle est utile et généreuse. En effet, l'Europe déverse sa manne sur des Etats qui sans elle seraient dans le besoin, sur les agriculteurs, sur quelques étudiants qui profitent d'Erasmus.

On lui doit d'avoir dépensé des milliards pour éponger la dette d'Etats qui sans elle serait en faillite. Et c'est grâce à ses mécanismes que les plus riches – Allemagne, France, Grande-Bretagne (pas pour longtemps) – payent pour les plus pauvres. Des milliards donc. La question est de savoir si un tiroir-caisse a une âme.  Depuis quand le principe de subsidiarité et autres mécaniques bruxelloises tiennent-ils lieu d'identité ? Que dirait-on si la France à cause de la générosité de la CAF et de Pôle Emploi…

Aujourd'hui, sur le continent, l'idée de nation et d'appartenance nationale se réveille avec fracas. Il parait que cela s'appelle populisme, un terme ressassé et brandi par Macron pour des raisons purement électoralistes. Il parait également que Trump et Poutine se pourlèchent les babines en voyant l'éruption identitaire sur la scène européenne. Et là on est en train de s'esclaffer !

L'Europe a dominé le monde pendant près de 1000 ans. Aidée en cela par ses réussites industrielles et commerciales, par ses richesses, par ses milliards. Mais, et de loin, tout cela n'était pas suffisant à assurer son triomphe. Elle a rayonné par sa culture et sa civilisation. Son énergie vitale venait de son héritage idéologique, religieux et émotionnel : l'Ancien Testament, le Nouveau Testament et les philosophes grecs. Qu'elle revienne à ces fondamentaux et on votera pour elle ! Et alors seulement, l'identité européenne reléguera les identités nationales, jugées infamantes, au rang de survivances folkloriques. 

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