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Frau Loiseau parla de "Blitzkrieg"…
©STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

En Marche über alles !

Avec elle, c'est reparti comme en 1940.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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La campagne pour les Européennes bat son plein selon l'expression consacrée. On avait oublié que "campagne" est aussi un terme guerrier. Campagne d'Italie, campagne de Russie, campagne de France… 

Nathalie Loiseau, qui a dû lire L'art de la guerre de Machiavel, s'est chargée de nous le rappeler. Prenant la parole à Caen, haut-lieu du débarquement de juin 1944, elle a parlé d'un "Blitzkrieg" pour galvaniser ses troupes vacillantes. En effet, il ne lui reste que peu de jours pour remporter les élections européennes. Une guerre éclair s'impose donc. 

En 1940 les chars de Guderian et les Meeserschmitt de la Luftwaffe enfoncèrent rapidement les troupes françaises. Un exemple fameux du "Blitzkrieg" enseigné dans toutes les écoles de guerre. Ce mot prononcé à la veille de la célébration du 8 mai 1945 (la victoire des alliés sur l'Allemagne, n'est- ce pas madame Loiseau ?) fut jugé calamiteux et déclencha de nombreux quolibets. 

Elle est comme ça Nathalie Loiseau. Comme les pianistes des westerns sur lesquels il ne faut pas tirer car ils font ce qu'ils peuvent… Pour rester dans ce domaine, notons que la tête de liste LREM a des points communs avec Lucky Luke. 

Il tirait plus vite que son ombre. Nathalie Loiseau parle plus vite que son ombre. Mais le "poor lonesome cowboy" faisait mouche à chaque fois. Or les balles de Madame Loiseau ont les vertus du boomerang. Elles lui reviennent toujours en pleine figure. 

Adepte du en même temps macronien, elle a aggravé son cas en évoquant dans le même discours "notre D-Day", celui de la victoire de sa liste aux européennes. Des dizaines et des dizaines de milliers de morts. Si on y ajoute ceux du "Blitzgkrieg" il y a de quoi faire déborder les cimetières. 

Mais nous avons certainement tort de taper sur madame Loiseau et par ricochet, sur son patron. Sur un compte Twitter qui se présente comme entièrement dévoué au président de la République "Macron team" et qui retwitte moult déclarations de personnalités de la République en marche, on découvre un argument imparable qui justifie l'utilisation du Blitzkrieg hitlérien.

Le voici sans en retrancher un seul mot pour ne rien enlever à sa sublime beauté. "On oublie un peu vite que les nazis ont obtenu d'excellents résultats économiques en dépit d horreurs que nous condamnons". Jean Marie Le Pen doit être jaloux avec son "point de détail".

Nous nous empressons de confirmer ici qu'Hitler a assuré le plein emploi, qu'il a construit des autoroutes et qu'il a  lancé la fabrication de la Volkswagen, la voiture pour tous. Ni Auschwitz, ni Treblinka, lieux certes un peu dérangeants, ne peuvent faire oublier, selon les macronistes, cet enviable bilan. Si l'on comprend bien, voici Emmanuel Macron en excellente compagnie. Il ne lui reste plus qu'à transformer l'Elysée en bunker. 

Et si ce compte est une parodie discrète, on ne saurait trop conseiller aux équipes gérant la communication de la majorité de mener une blitzkrieg impitoyable contre lui. 

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