La dernière mesure qu'elle a prise est cruelle et meurtrière. On en a le cœur soulevé.
Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.
Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.
Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.
Le bobo est un spécimen humain bien connu des scientifiques. Ils l'ont scruté, analysé et disséqué. Et nous ont fait un portrait exhaustif de ses mœurs, de sa façon de se vêtir et des pensées qui l'habitent et qui peuvent se résumer ainsi : ils votent Macron.
Mais ils ont négligé de s'intéresser à son indispensable prolongement naturel : son moyen préféré de locomotion. Le Gilet jaune lambda se déplace dans une bagnole pourrie puant le diesel. Le riche bourgeois parade dans sa Porsche ou sa Mercedes. Et le Français quelconque emprunte les transports en commun : bus et métros.
Le bobo, lui, n'est pas comme ça. Il a atteint un stade supérieur. Il se divise en deux catégories. Le bobo-pauvre qui roule en bicyclette et le bobo-chic qui fait du slalom avec sa trottinette électrique, la trottinette étant devenue beaucoup plus "in" que le vélo.
Jusqu'à maintenant la trottinette électrique était reine de nos trottoirs. Elle heurtait souvent des passants. Renversait des poussettes. Et provoquait des AVC chez les personnes âgées obligées de faire des bonds de cabris pour éviter le bobo-trottinant.
Beaucoup de dégâts, de nombreuses victimes. Mais elles étaient quand même considérées par les bobos comme une quantité négligeable vu le fait que ces piétons là étaient susceptibles de dégager une empreinte carbone élevée. Leur disparition ou leur immobilisation participait donc du sauvetage de la planète…
Madame Borne, ministre des Transports, en a jugé autrement. Via une circulaire infâme et bobophobe, elle a interdit sous peine d'amende, la circulation des trottinettes électriques sur les trottoirs. Elles vont comme n'importe quels autres véhicules se retrouver sur la chaussée, donc au milieu des voitures, des bus et des motos. La trottinette électrique n'est pas de taille à supporter des chocs avec ces monstres polluants. Le bobo-chic sera ainsi victime d'accidents. Combien de morts et de blessés Madame Borne aura-telle sur la conscience ?
Sans parler du fait qu'elle meurtrit sauvagement, et à la veille des européennes, le cœur de cible de l’électorat macronien. Mais peut-être a-t-elle des comptes personnels à régler avec Nathalie Loiseau.
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