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Gangs, crimes, etc. : comment la Grande-Bretagne a sombré
©NIKLAS HALLE'N / AFP

Progressisme

Augmentation de la criminalité, réduction du budget de la police et baisse des condamnations, retour sur l'explosion de l'insécurité en Grande-Bretagne.

Xavier Raufer

Xavier Raufer

Xavier Raufer est un criminologue français, directeur des études au Département de recherches sur les menaces criminelles contemporaines à l'Université Paris II, et auteur de nombreux ouvrages sur le sujet. Dernier en date:  La criminalité organisée dans le chaos mondial : mafias, triades, cartels, clans. Il est directeur d'études, pôle sécurité-défense-criminologie du Conservatoire National des Arts et Métiers. 

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Au XIXe siècle, constate Karl Marx, la triomphante bourgeoisie entreprend de noyer "les frissons sacrés de l'extase religieuse, de l'enthousiasme chevaleresque, de la sentimentalité petite bourgeoise dans les eaux glacées du calcul égoïste" (Manifeste du parti communiste, 1847). De même, les néo-libéraux Davos-Soros veulent vite disloquer les institutions politiques des peuples d'Europe. Premier ciblé, l'Etat-nation, acteur et garant de leur sécurité.

En Grande-Bretagne, la sale besogne échoit à Mme Theresa May, ministre de l'Intérieur de 2010 à 2016. Chacun a en tête les braves Bobbies sans armes, réglant heurts et malheurs d'un sourire ou d'un sourcil froncé. Or en huit ans, Mme May fait pour l'essentiel de ce royaume paisible et décent un périlleux terrain vague criminel.

Ampleur du désastre * - Pour l'Angleterre et le Pays de Galles (E+W, dont les statistiques sont communes, l'Ulster et l'Ecosse étant à part) les crimes violents (Viols, blessures graves, etc.) ont bondi de + 19% en 2018 ; homicides (hors terrorisme), + 14% ; braquages, + 19%. Admissions à l'hôpital pour blessures à l'arme blanche, + 15% ; les infractions à la loi sur les armes blanches dépassent les 43 000, + 8% en un an ; au plus haut depuis sept ans.

Londres : 130 homicides en 2018, + 38% depuis 2014. L'Europe occidentale compte en moyenne 2 homicides pour 100 000 habitants, Londres en est à 6,6/100 000.

Qui assassine qui ? (E+W) : 25% des morts sont des hommes de 18 à 24 ans ; pour 25%, des Noirs (13% de la population de Londres ; 3%, de l'Angleterre). 44% des homicides sont liés à des affaires de stupéfiants (58% des suspects, 35% des victimes sont toxicomanes).

Les mineurs : en 2018, 51% des 12-18 ans en maison de correction (Secure training Centres) sont issus de l'immigration, Noirs, Caraïbes, Pakistanais, etc., chiffre au plus haut depuis 2001.

Ainsi, le diagnostic est aisé à poser : migration incontrôlée, prolifération de bandes criminelles vivant du trafic de stupéfiants. La seule Angleterre, évaluent divers rapports officiels, compte quelque 27 000 jeunes bandits plus ou moins impliqués, dont des noyaux durs criminels de 6 000 à 7 000 individus ; quelque 3 000 à Londres.

L'explosion du crime est aussi facile à diagnostiquer : à l'Intérieur, Mme May a massacré le budget de la police de - 18% en quatre ans ; résultat : 20 000 policiers de moins dans les rues (E+W) - ce, alors que la criminalité augmentait, aggravant d'autant la crise.

Sur la même période, la justice britannique a un bilan tout aussi désastreux :

- Les "criminels de carrière" (tous 15 fois condamnés ou plus, ± 40% du total des poursuivis, E+W) commettent plus d'infractions d'année en année - signe certain de l'échec judiciaire,

- De 2014 à 2018, les condamnés remis en liberté (provisoire, conditionnelle, bracelet électronique, etc.) ont ensuite commis + 50% de crimes graves (viols, homicides),

- La justice inculpe moins (- 4% en 2018, en pleine explosion criminelle !) ; condamne toujours moins, pour des peines toujours plus courtes.

D'évidence, tout crime profite de l'absence policière et du laxisme judiciaire : la cybercriminalité bondit de + 16% au premier semestre 2018, et les montants pillés, de + 24% (190 000 £ sterling par jour).

Ultime motif de consternation : de 2005 à 2017 - succès mondialement reconnu - l'Ecosse a fait s'effondrer de moitié les homicides (armes à feu, arme blanche) sur son sol. Comment ? Ses Violence Reduction Units ciblent les juvéniles détenteurs d'armes, vite condamnés à une courte peine de prison ferme (six à neuf mois). Message : on te connait, fini de rire - prochaine étape si récidive, une lourde peine ; ce que la criminologie appelle Short Sharp Shock. Message reçu : moitié moins d'homicides en douze ans. Or que fait à présent le ministre britannique de la Justice, en plein délire bienséant-libéral ? - Mme Belloubet, tout pareil en France d'ailleurs ? Il supprime les courtes peines.

Au fou.

* tous ces chiffres et statistiques : Office of National Statistics ; Home Office ; Inspection nationale des prisons britanniques, etc.

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