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Manifestante blessée : les phrases méprisantes et odieuses de Macron. Mais ce n'est pas vraiment de sa faute. Car il ne peut pas faire autrement.
©Valery HACHE / AFP

Des mots qui tuent

Vous connaissez certainement la fable du scorpion et de la grenouille...

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Vous connaissez certainement la fable du scorpion et de la grenouille. La forêt brûle. Pour échapper aux flammes, le scorpion et la grenouille sont au bord d'une rivière qu'il leur faut traverser. La grenouille est aveugle. Le scorpion ne sait pas nager.

Le scorpion dit à la grenouille : "je vais monter sur ton dos. Je te guiderai. Et toi, tu me sauveras car tu sais nager." Au milieu de la traversée le scorpion, soudainement, pique la grenouille. Sa piqûre est mortelle. La grenouille : "Mais tu vas mourir aussi !". Le scorpion :"Je sais, mais c'est plus fort que moi !".
Macron est comme le scorpion de cette fable. Il fait et il dit ce que ses pulsions profondes et irrépressibles lui dictent. Dans le passé, il s'était illustré avec quelques phrases bien choisies. "Ceux qui ne sont rien" Les "fainéants" qui ne se bougent pas pour trouver un boulot, alors qu'il suffit de "traverser la rue" pour en avoir un.
Puis prenant conscience du tort qu'il faisait ainsi à son image, il avait, lors d'un mea-culpa, promis de ne plus recommencer. Pourtant, il a récidivé. Chassez le naturel, il revient au galop…
Il a adressé ses vœux de "prompt rétablissement" à la manifestante de 73 ans grièvement blessée à Nice. Mais comment aurait-il pu s'arrêter là ? Il a ajouté à l'intention de la blessée qu'il lui souhaitait "un peu plus de sagesse à l'avenir". Comme aurait dit son copain Benalla : "La vioque ! T'avais rien à faire dans une manif !". Puis, pour ajouter une louche dans le mépris, il a enchaîné : "Quand on est fragile, il y a des lieux où l'on s'abstient d'aller".
Suite à une violente charge de CRS, la septuagénaire a été projetée contre un poteau métallique : crâne fracassé, sûr qu'elle était fragile…
Jupiter, le vrai, avait des colères mémorables, grandioses et terrifiantes. Le nôtre de Jupiter n'a que des crises capricieuses et méprisables.

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