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Anniversaire de l’Autorité de la concurrence : Edouard Philippe vise-t-il juste en ciblant les syndics de copropriété ?
©LOIC VENANCE / AFP

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A l'occasion des 10 ans de l'Autorité de la concurrence, Edouard Philippe prononcera un discours axé notamment sur la question des syndics.

Philippe Crevel

Philippe Crevel

Philippe Crevel est économiste, directeur du Cercle de l’Épargne et directeur associé de Lorello Ecodata, société d'études et de conseils en stratégies économiques.

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Atlantico : A l'occasion des 10 ans de l'Autorité de la concurrence, Edouard Philippe prononcera un discours axé notamment sur la question des syndics. Dans quelle mesure ce secteur pose-t-il un véritable problème de concurrence pour les consommateurs ou s'agit-il plutôt d'a priori ? 

Philippe Crevel : Avec les garagistes, les assureurs et les banquiers, les syndics font parties des professions les moins aimés des Français. Le métier de syndic n’est pas le plus évident. Il faut collecter les cotisations qui sont perçues comme des impôts et devoir faire face à tous les problèmes générés par une copropriété. Tous les membres veulent le maximum  tout en payant le minimum. Une copropriété est une mini-société avec ses responsables, avec des non-dits, des bénéficiaires et des perdants. Le syndic doit concilier les contraires et doit gérer les entreprises du bâtiment qui interviennent. La gestion d’immeubles est chronophage, exige de la patience et un savoir-faire. De nombreux d’a priori, de fantasmes rodent autour des syndics.  Bien souvent, les copropriétés qui ont changé plusieurs fois de syndic admettent que le niveau de prestations est identique. Nul n’aime payer des cotisations, des charges. C’est un peu comme les impôts, le gestionnaire est accusé de coûter cher et les travaux de profiter aux voisins.

Les pistes envisagées par le gouvernement seront-elles en mesure de faire face à ces problématiques ? 

La simplification des procédures des syndics est évidemment souhaitable. La possibilité d’effectuer des comparaisons plus facilement devrait permettre aux copropriétaires de déterminer leur choix en connaissance de cause. Mais, c’est surtout après la sélection que les choses sérieuses commencent.

Je n’aime pas l’encadrement des tarifs qui risquent d’être synonyme de baisse de la qualité des prestations. Evidemment, qu’une plus grande transparence, une mise en concurrence des prestataires est nécessaire. Mais, il faut être conscient que bien souvent pour des questions de calendrier, le choix des entreprises contractantes est faible. C’est au Conseil syndical de jouer son rôle. Mais, il faut l’avouer, s’occuper d’une copropriété exige du temps, de la patience et bien souvent les copropriétaires s’en remettent aux syndics.

Que pourraient faire ces entreprises pour retrouver un meilleur niveau de satisfaction de la part de leurs clients ? 

Le problème provient de l’implication des copropriétaires. Quand leurs représentants au sein du conseil syndical exercent leurs pouvoirs, le syndic doit rendre des comptes. A cet effet, les copropriétaires ne devraient pas s’abstenir de venir aux réunions. Il faudrait rendre plus lisibles les votes.

Il faut une plus grande transparence budgétaire avec une présentation comptable qui devrait être simplifiée.

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