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Marine Le Pen et Marion Maréchal convoquées devant une commission d'enquête parlementaire : hélas, le spectacle a été annulé !
©Reuters

Quel dommage

L'affiche était prometteuse. Mais à la dernière minute, les organisateurs ont déclaré forfait.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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La France se mourrait d'ennui à être forcée de regarder et d'entendre sans cesse Benalla. La révolte grondait et une manifestation aux cris de "Faites le taire!" était annoncée. Car l'individu qui monopolisait toutes les chaînes de télé répétait toujours la même chose : j'aime mon patron", "Je lui suis fidèle", et "j'ai rien fait de mal". C'est pourquoi l'audimat plongeait dangereusement.

Au vue de cette catastrophe, des députés de la France Insoumise eurent une idée géniale susceptible de rameuter les foules. Créer une commission d'enquête parlementaire sur les groupuscules d'extrême-droite. Les députés de la majorité parlementaire acquiescèrent. Eux aussi en avaient marre de Benalla. Pas parce qu'il était ennuyeux mais parce que l'énoncé de son nom faisait du tort à leur chef bien aimé.

A cette belle trouvaille vint s'ajouter une autre idée de génie : Marine Le Pen et Marion Maréchal furent convoquées par la Commission d'enquête pour s'exprimer sur leurs liens supposés avec la nébuleuse brune. Alors la joie régna dans nos villes et dans nos campagnes. Enfin du beau, du vrai, du grand spectacle ! Surtout que parmi les membres de la commission siégeait une vraie star, un certain M'jid Guerrab, un député de gauche connu pour avoir défoncé le crâne d'un de ses rivaux politiques avec son casque de scooter. Avec lui, il y avait un formidable suspens. Allait-il, ou n'allait-il pas laisser son casque au vestiaire de l'Assemblée avant l'audition de Marine Le Pen et Marion Maréchal ?

Sans vouloir désobliger la présidente du Rassemblement national, c'était à sa nièce qu'était promise la vedette. En effet, dans l'école de cadre qu'elle avait fondée, il n'y avait pas d'exclusive contre la droite de la droite. Et nous par avance on se pourléchait les babines. Les députés allaient demander – ô bonheur – pourquoi Marion Maréchal avait pris le très musclé Serge Ayoub dans son service de garde rapprochée. Pourquoi elle faisait du vélo avec lui. Pourquoi elle skiait avec lui. Pourquoi elle lui avait confié les clés de sa résidence secondaire. Pourquoi, après avoir été obligé de l'écarter, elle continuait à communiquer avec lui via Instagram…

Puis, patatras, après nous avoir allumés et chauffés, la commission renonça à écouter Marine Le Pen et Marion Maréchal. Quelqu'un – à l'Elysée, à Matignon ? – avait pris son téléphone : " mais vous allez leur faire de la pub bande de nazes !" On savait que nombre de nos députés étaient bêtes à manger du foin. Mais on ne savait pas qu'ils en mangeaient autant. 

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