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Comment l'intelligence super collective pourrait réveiller la part de génie qui sommeille en vous afin de changer la face du monde
©FRED TANNEAU / AFP

Bonnes feuilles

Emile Servan-Schreiber vient de publier « Supercollectif, La nouvelle puissance de nos intelligences » (Fayard). Il révèle l’immense potentiel de nos intelligences groupées et organisées en s’appuyant sur les dernières découvertes scientifiques et une longue pratique de terrain. 1/2.

Emile Servan-Schreiber

Emile Servan-Schreiber

Emile Servan-Schreiber est un spécialiste mondialement reconnu des marché prédictifs : l'intelligence collective au service de la prévision. Avant la création de Lumenogic il a fondé et dirigé NewsFutures pendant 10 ans (2000-2010). Sous son leadership, NewsFutures puis Lumenogic ont développé nombre d'applications innovantes des marchés prédictifs pour une clientèle mondiale de grandes entreprises, médias et gouvernements.

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Woodrow Wilson fut le premier président des États-Unis à ressentir sur ses épaules le poids du monde. Réélu en 1916 sur son refus d’impliquer le pays dans la Première Guerre mondiale, il eut l’intelligence et la souplesse d’esprit d’arriver, seulement quelques mois plus tard, à la conclusion inverse. C’est à ce moment-là, et pour un siècle encore, que l’Amérique prit la tête du monde libre et que l’occupant de la Maison-Blanche devint le décideur  exécutif de  référence. 

La force de Wilson était de croire en l’intelligence des autres et de s’en servir, ou plutôt de « l’emprunter », selon sa fameuse formule. Une démarche qui le mena jusqu’à fonder la Société des Nations, précurseur de l’Organisation des Nations unies et premier prototype d’un cerveau collectif planétaire. Grâce aux technologies modernes d’intelligence supercollective, les décideurs de nos jours peuvent « emprunter des cerveaux » à une échelle que Wilson n’aurait pas pu imaginer, lui qui ne disposait même pas encore d’un téléphone dans son bureau ovale. 

La thèse de ce livre est que le moyen le plus sûr pour une entreprise de réveiller son génie n’est pas tant de confier les rênes à des individus providentiels, surdiplômés, visionnaires ou ultraperformants, que de mieux utiliser l’intelligence collective latente de ses collaborateurs et de ses clients. Celle des collaborateurs est souvent inhibée par une répartition des rôles qui réduit chacun et chacune à des cases dans un organigramme de spécialistes, et par des silos départementaux qui bloquent les flux d’information. Quant à l’intelligence collective des clients, elle est le plus souvent ignorée, tout simplement. 

Les marchés prédictifs permettent d’impliquer massivement employés, partenaires et clients dans au moins deux tâches cruciales pour le succès d’une entreprise : la prévision et la formulation d’idées nouvelles, ou « idéation ». Il ne s’agit pas de « faire du participatif » pour rendre le lieu de travail plus sympathique, ou pour promouvoir la marque – objectifs louables par ailleurs, mais qui sont ici hors sujet. Il s’agit d’être géniaux ensemble, pour gagner : augmenter le chiffre d’affaires, accroître les parts de marché, mener à bien des projets complexes, résister aux crises et inventer les produits qui feront le monde.

Extrait de "Supercollectif, La nouvelle puissance de nos intelligences", d'Emile Servan-Schreiber, publié aux éditions Fayard.

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