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Ils répètent "Grand débat, Grand débat". Ni grand, ni débat !
©REGIS DUVIGNAU / POOL / AFP

Ça sonne creux

Enfoncez-vous ça dans la tête. Et si vous ne l'enfoncez pas bien on vous l'enfoncera encore plus.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Macron dit "Grand débat". Les ministres serviles et obéissants reprennent en cœur "Grand débat". Les députés LREM se succèdent sur les plateaux de télévisions et avec un regard extatique ânonnent "Grand débat". Les journalistes, perroquets fidèles, déclament sur tous les tons "Grand débat".

La République est en danger. La démocratie est menacée. L'ennemi sauvage et sanguinaire en veut à la France. Le "Grand débat" nous sauvera. Et nous sauvera de nous-mêmes car, tous seuls, nous sommes incapables de faire l'effort nécessaire pour comprendre la pensée complexe de notre guide.

Pour réaliser ce que valent les mots "Grand débat" imaginons un chef d'entreprise. Ses employés sont mécontents. Et certains d'entre eux, plus en colère que d'autres, ont même cassé les vitres de son bureau. Le patron comprend que la situation sent le roussi. 

Il réunit donc ses employés. "Chers employés, chers amis, je vous ai entendu. Et je le dis devant vous : vous avez raison ! C'est pourquoi je vais organiser pour entendre vos plaintes et vos revendications un grand débat. Je veux savoir ce qui vous fait souffrir".

Un employé : "Mais pour un débat il faut être deux. Vous serez en face de nous ?". Le patron : "J'adorerais mais je dois avant tout m'occuper de la bonne marche de l'entreprise. Si elle a le temps la DRH adjointe viendra vous voir et prendra en note vos doléances."

Un autre employé : "A l'arrivée vous en ferez quoi de nos doléances ?". Le patron : "Je les lirai avec plaisir". Le même employé : "Et vous mettrez en œuvre ce que nous allons vous demander ?". Le patron : "Ah ça non ! Je ne prendrai en considération que les demandes que je jugerai raisonnables".

"D'ores et déjà je peux vous promettre que s'il n'y pas assez de PQ dans les toilettes le nécessaire sera fait pour qu'il y en ait en abondance. Si vous voulez un tableau d'affichage pour exprimer vos revendications vous l'aurez. Vous pourrez même écrire dessus : "le patron est un salaud". Alors heureux ?". 

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