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Gilets jaunes : Macron père de la nation ou gendarme de la nation ?
©ludovic MARIN / POOL / AFP

Même pas peur...

Il est les deux. Sans parvenir à se hisser au niveau de docteur Jekyll et Mister Hyde.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Il fait ce qu'il peut, le président de la République. Et ce qu'il peut n'est ni très glorieux ni très utile. Dans son cas, la schizophrénie est patente. 

Un jour, il est le père de la nation. Alors il cède aux Gilets jaunes. Il abandonne la taxe carbone, leur promet une prime d'activité, puis une grosse prime de conversion pour qu'ils troquent leur voiture diesel pour une autre moins polluante.

Pensez-vous que les Gilets jaunes lui en soient reconnaissants ? Pas du tout ! Ils prennent ses concessions pour une marque de faiblesse et s'acharnent sur la bête blessée. Ils veulent plus, dopés par les renoncements de Macron : le rétablissement de l'ISF, un référendum d'initiative citoyenne, la dissolution de l'Assemblée nationale.

Un autre jour, le père de la nation fait sa mue et se transforme en gendarme de la nation. Il revêt un uniforme des forces de l'ordre et met un des casques que Benalla a laissé à l'Élysée. Sur un ton martial, il dénonce des débordements (bien réels). Il promet que tout sera fait pour retrouver les auteurs de ces actes jugés par lui "inqualifiables". Il annonce que la justice prononcera "les peines les plus sévères" contre les trublions, oubliant au passage que c'est aux juges, et à eux seuls, d'en décider.

Sa garde rapprochée - Castaner, Nuñez et quelques autres - en rajoute une grosse louche répressive. Elle s'en prend aux "séditieux", aux "factieux", aux "agitateurs". Et déclare que la République est en danger et que la démocratie est menacée. 

Pensez-vous que les Gilets jaunes en soient effrayés ? Pas du tout ! À cette stratégie hystérisée de la peur, ils répondent par leur propre hystérie. On les menace : ça les excite. Et ils deviennent de plus en plus violents. 

Ils exigent encore plus, toujours plus. Espérant porter l'estocade finale qui signera la mort politique du président de la République, c'est-à-dire sa démission. Ils veulent tout simplement sa peau. Père de la nation et en même temps gendarme de la nation, Macron est très mal barré.

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