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LR : Laurent Wauquiez conserve ses soutiens contre vents et sondages
©ERIC FEFERBERG / AFP

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Serrer les dents et attendre que l'orage passe. Pour les députés L.R, il n'est pas question de remettre en cause la légitimité de Laurent Wauquiez.

Anita Hausser

Anita Hausser

Anita Hausser, journaliste, est éditorialiste à Atlantico, et offre à ses lecteurs un décryptage des coulisses de la politique française et internationale. Elle a notamment publié Sarkozy, itinéraire d'une ambition (Editions l'Archipel, 2003). Elle a également réalisé les documentaires Femme députée, un homme comme les autres ? (2014) et Bruno Le Maire, l'Affranchi (2015). 

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Elu depuis un an à la tête de l'ancien parti de Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy,  le président de LR est loin de faire l'unanimité autour de sa personne et de ses prises de position. Avec une cote de popularité de 23% de satisfaits et 10% d'intentions de vote si l'élection présidentielle avait lieu demain, le Président de L.R. n'est pas à la fête.

Mais quand une voix comme celle de Bernard Debré, qui n'a plus de fonction élective, s'élève pour dire que "Laurent Wauquiez n'imprime pas, il faut quelqu'un d'autre à la tête de LR", le mouvement, imprégné des traditions RPR où l'on chassait en meute, serre les rangs. Les sceptiques observent le silence et ses soutiens mettent en avant sa clairvoyance: Laurent Wauquiez n'avait-il pas diagnostiqué le malaise de la société française, avant qu'éclate le mouvement des Gilets Jaunes  en prenant la défense de la classe moyenne déclassée? La défiscalisation des heures supplémentaires qui a donné de bons résultats du temps de Nicolas Sarkozy, n'est-elle pas une vieille revendication du mouvement? Sur le plan sécuritaire, n'a-t-il pas réclamé la rétention administrative voire l'expulsion des fichés S qui ont la double nationalité, alors que la question est à nouveau posée après le drame de Strasbourg?

Du député Guillaume Peltier au porte-parole et député européen Geoffroy Didier, ses soutiens montent au front et louent sa "solidité, sa constance et son endurance", martèlent :"'il a le bon diagnostic, et nous avons aussi les bonnes solutions, LR est la seule alternative possible"...  Pas sûr que les électeurs l'entendent ainsi mais pour ce qui est des intentions de vote, le président du groupe LR, Christian Jacob rappelle que deux mois avant  les primaires de 2016, Alain Juppé était donné élu Président de la République dans tous les cas de figure!  Ce mardi le président de LR a été chaleureusement applaudi par les députés de son parti devant lesquels il se rend régulièrement, et auxquels il a déclaré: " je ne suis ni sourd ni aveugle. On a traversé une phase difficile car notre électorat est divisé sur les gilets jaunes, entre ras le bol et volonté d'ordre".

Pour certains élus " la phase difficile" n'est sans doute pas terminée ; ils redoutent d'être définitivement broyés par ce mouvement des Gilets Jaunes: "Il y a un an les nouveaux élus, Marcheurs, nous expliquaient qu'ils sont "le Nouveau Monde" et que nous sommes ringards. Ils sont déjà balayés; ce mouvement très profond, et personne ne sait qui en sortira vainqueur ", constate un élu qui n'est pas un débutant...Alors, comme ses collègues, il relativise, et considère que les attaques dont Laurent Wauquiez fait l'objet, sont " injustes", malgré quelques " fautes de carres", à commencer par cette polémique autour du port du gilet jaune auquel Laurent Waquiez s'est prêté. Les Républicains ne veulent pas en rajouter et s'offrir une crise interne à quelques mois des européennes qui s'annoncent une fois de plus périlleuses pour eux. L'abandon de la direction du RPR, l'ancêtre du parti, par Philippe Séguin en 1999 et son remplacement au pied levé par Nicolas Sarkozy, a laissé des souvenirs cuisants à ceux qui ont vécu l'épisode qui s'est soldé par un score médiocre lors du scrutin. "Le train est lancé, on ne va pas l'arrêter" admet un proche de Valérie Pécresse. Lancé, oui, mais on ne sait pas encore qui conduira la locomotive le 19 mai prochain.

Cette question apparait presque secondaire tant les élus LR ont déjà intégré un futur échec."Les européennes n'ont jamais été bonnes pour nous; on en parle pendant quinze jours; après, c'est oublié, on n'en parle plus", balaie un élu de l'Ouest qui se dit "confiant" dans la stratégie de Wauquiez, sans l'expliciter pour autant...Quoiqu'il en soit, Laurent Wauquiez " tient" son parti. Ce sont des fidèles qui ont été nommés aux postes clefs, à l'instar d'Eric Ciotti, devenu président de la Commission d'investiture. Les "grands anciens" comme Jean-Pierre Raffarin, Alain Juppé, des grands élus macron-compatibles ont pris leurs distances et n'ont pas renouvelé leur cotisation. Il a nommé des fidèles aux postes clefs et lors des élections internes ce sont ses proches qui ont gagné à de rares exceptions près dans les fédérations. La partie est loin d'être gagnée chez les électeurs de droite pris, comme tout le monde, dans le maelstrom des gilets jaunes et ses suites, et tout dépendra où l'on placera le curseur pour parler de victoire ou d'échec, et éventuellement de changement de direction du Parti ...

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