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La répudiation massive de l'homme blanc dans nos sociétés contemporaines
©ALBERTO PIZZOLI / AFP

Bonnes feuilles

Gilles William Goldnadel publie "Névroses médiatiques" aux éditions Plon. Il démontre que le virtuel a définitivement terrassé le réel et que la masse des individus médiatiquement enchaînés se conduit comme une foule déchaînée irrationnelle. Extrait 1/2.

Gilles-William Goldnadel

Gilles-William Goldnadel

Gilles-William Goldnadel est avocat et essayiste. Il a notamment écrit en 2024 "Journal de guerre : C'est l'Occident qu'on assassine" (éditions Fayard) et en 2021 "Manuel de résistance au fascisme d'extrême-gauche" (Les Nouvelles éditions de Passy). 

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La rime est facile. Euphonique. Esthétique. Artistique. Emphatique. Humoristique. La foule sacrifierait tout pour un bon mot. Mais CRS SS constituera l’un des slogans les meilleurs et les plus ineptes et lourds de conséquences du mouvement gauchisant non communiste alors en train de prendre le pouvoir idéologique en Occident. Banalisation de la Shoah, criminalisation de la police, tout était réuni. Il faut dire que le parti communiste et son compagnon de route capricieux Jean-Paul Sartre avaient déblayé le chemin terminologique en comparant déjà le chef de l’État français en uniforme – le général de Gaulle – au chancelier du Troisième Reich. Cette fois, la foule adolescente de Mai récusait un père sévère assimilé futilement à un dictateur militaire, et ses policiers casqués avec matraques se voyaient identifiés aux méchants soudards qui portaient d’autres casques.

La rime a fait le reste, quand bien même la comparaison ne rimait à rien. Surtout si elle ne rimait à rien, car la foule est par essence injuste et excessive.

Il n’empêche, ce slogan de la rue qui flottait dans l’air du temps désinvolte et insouciant a depuis fait son chemin dans les alvéoles cérébrales malléables et tracé un sillon profond dans les salles de rédaction.

Dans les années qui vont suivre, l’État et ses institutions régaliennes (armée, police, justice) vont ainsi être comparés de manière systématique et compulsive aux institutions de l’Allemagne nazie ou de l’État de Vichy, le policier au gestapiste, le militaire au Waffen-SS, les tribunaux aux sections spéciales.

Le nazisme et la Collaboration vont demeurer l’horresco referens à laquelle chacun, sauf à se damner, se doit de ne ressembler ni de près ni de loin.

Au fil des années, s’est gravée dans les esprits postchrétiens et postcommunistes, vides d’autres croyances spirituelles ou terrestres, une véritable nouvelle religion, laïque, existant avec sa liturgie, son catéchisme, ses grands prêtres, ses saints résistants et ses diables renaissants. Si on voulait la nommer et la décrire, il s’agit de la religion antinazie fantasmée, intolérante et fanatique à l’image inversée de ce qu’elle déteste. Elle traque systématiquement – et jusqu’à l’absurde et démentiel – tout ce qui peut ressembler de près ou de très loin ou de nulle part aux nazis ou à leurs collaborateurs, par l’image, le mot ou la couleur.

Le nazisme original est tellement naturellement détestable, si proche de l’idée du diable, que l’antinazisme (même fou) ne peut être aisément dénoncé sans éveiller le soupçon des chasseurs de démons.

La Foi Nouvelle possède un panthéon noir essentiellement composé de Blancs déclinés du noir au gris : Hitler, Pétain, Le Pen, Sarkozy, Netanyahu, Bush, Trump, Orban, Salvini, etc. Une sorte de galerie satanique où n’apparaissent pas des diables colorés équivalents en détestation aux Diables blancs : ni tyran nord-coréen, ni terroriste arabo-islamique, ni mollahs iraniens, ni dictateurs africains qui puissent exciter autant la haine y compris et surtout au sein du monde occidental blanc.

Pour comprendre cette situation unique dans l’histoire des peuples occidentaux, où l’habitude était plutôt de préférer détester l’Autre dissemblable, il faut dessiner le portrait-robot contemporain du Diable détestable. De l’ogre insatiable. Du croque-mitaine mystérieux et redoutable.

Hitler, donc, était un mâle blanc. Blanc comme le peuple allemand, européen, occidental qui l’avait produit, élu, assisté, suivi. Dominant revendiqué. Hétérosexuel assumé. Il est dans l’esprit conscient comme inconscient des hommes et des femmes occidentaux, l’homme qui a commis le pire crime de tous les temps modernes. Il est, en compagnie de ses Germains contemporains, l’homme de l’Holocauste. De l’enfer sur terre. Il est celui qui apporte la preuve la plus convaincante de l’existence de Satan. Il est l’Antéchrist.

Il en a résulté dans l’inconscient collectif contemporain, soumis à la communion religieuse émotionnelle de masse, une répudiation massive de l’homme blanc.

Extrait de l'ouvrage de Gilles William Goldnadel, Névroses médiatiques, publié chez Plon. 

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