©Thomas SAMSON / AFP
Pitié pour eux
Ecoutez les platitudes des députés LREM : ca donne furieusement envie d'être de gauche !
Edouard Philippe leur avait demandé d'être présents sur les plateaux de télévision. Ils l'ont fait : il aurait mieux valu pour eux qu'ils restent chez eux.
Benoît Rayski
Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.
Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.
Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.
Arrive une Aurore Bergé. Elle a appris par cœur ce que le Premier ministre a marqué sur sa feuille de route. « On a entendu la colère des Gilets Jaunes ». « Force doit rester à la loi ». « Le président a fixé un cap et ce cap doit être tenu ». C'est monotone. Le ton est monocorde. Le cœur n'y est pas.
Exit Aurore Bergé. Arrive un autre parlementaire LREM. Mot à mot les même mots. On ne leur a pas appris plus. Inutile d'attendre une réaction personnelle. Pourquoi s'écarter d'un discours écrit à l'avance et distribué à plusieurs exemplaires. Ainsi se poursuit, poussif et ennuyeux le défilé des zombies qui font ce qu'ils peuvent, c'est à dire pas grand chose.
En face d'eux, contre eux, les représentants de la gauche radicale. Ils sont tous là. Mélenchon, Ruffin, Brossat, Besancenot. Leurs voix sont claires, comme portées par un souffle venu d'ailleurs. Ils font naturellement assaut de démagogie (« Faites payer les riches ! »). En face pas un LREM pour démonter leurs arguments : on ne leur a pas donné de mode d'emploi...
Les Ruffin, Besancenot, Brossat, sont tout feu tout flamme. On sent dans leurs propos une intense conviction : ils croient en ce qu'ils disent. Les députés LREM parlent aux journalistes. Les leader de la gauche révolutionnaire parlent aux Gilets Jaunes.
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