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Le Maroc : le nouvel acteur de l’espace qu’on n’attendait pas
©Christophe ARCHAMBAULT / POOL / AFP

Innovation

Après avoir accueilli Emmanuel Macron lors de l’inauguration de la Ligne à Grande Vitesse Tanger - Casablanca, le Maroc a mis sur orbite un deuxième satellite, dans la nuit du 20 au 21 novembre, s’imposant de plus en plus comme un « hub » pour les investisseurs étrangers.

Michel Ruimy

Michel Ruimy

Michel Ruimy est professeur affilié à l’ESCP, où il enseigne les principes de l’économie monétaire et les caractéristiques fondamentales des marchés de capitaux.

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Atlantico : Pourquoi cette visite du président français au Maroc lors de l’inauguration du TGV ? 

Michel Ruimy : En venant assister, le 15 novembre, à l’inauguration de la ligne à grande vitesse Tanger-Casablanca, la première du continent africain, Emmanuel Macron est venu réaffirmer la profondeur du partenariat entre Paris et Rabat. 

Ce nouveau TGV, baptisé Al Boraq - du nom d’un cheval ailé de la mythologie islamique que l’on peut comparer à Pégase dans la mythologie grecque - a été bâti avec le soutien de la SNCF et les rames TGV, fournies par Alstom. Il est l’aboutissement d’un projet titanesque, initié, en 2007, par le roi du Maroc et Nicolas Sarkozy, pour un montant total d’environ 2 milliards d’euros, dont 1 milliard financé par la France (Agence française de développement).

Mais, cette ligne doit être considérée comme une vitrine tant pour le développement économique du royaume, qui s’emploie à se positionner comme un « hub africain » pour les investisseurs étrangers que pour la France, en démontrant le savoir-faire de ses entreprises, par exemple Vinci, SNCF ou Alstom mais également sur leurs capacités à assurer des transferts de technologie. Paris souhaite, en fait, que cette réalisation soit une devanture pour tenter d’obtenir d’autres contrats en Afrique, continent qui offre de nombreuses opportunités dans le secteur ferroviaire même si, excepté l’Espagne, la Corée du Sud ou l’Italie, le TGV « made in SNCF » a connu, jusqu’à présent, peu de succès à l'étranger.

Enfin, Paris veut consolider son partenariat privilégié avec le Maroc. En effet, si la France reste le premier partenaire économique du Maroc, elle a vu l’Espagne lui ravir, en 2014, la première place dans les échanges commerciaux. Selon les chiffres du ministère marocain de l’Économie, le commerce bilatéral entre les deux pays a enregistré une croissance annuelle moyenne d’un peu moins de 6% passant d’environ 7,5 à 10,5 milliards d’euros entre 2010 et 2017. Il convient donc de renforcer ce partenariat bilatéral du fait de la place du Maroc, actuelle et future, en Afrique.

En même temps le Maroc a fait lancer un deuxième satellite Mohammed VI-B ? Pourquoi fait-il cela ?

En rejoignant en orbite son prédécesseur déjà opérationnel - le satellite Mohammed VI-A lancé en novembre 2017 par Arianespace -, ce satellite aura de multiples usages civiles : activités cartographiques et cadastrales, aménagement du territoire, suivi des activités agricoles, prévention et gestion des catastrophes naturelles, suivi des évolutions environnementales et de la désertification… Désormais, en travaillant en binôme, ces deux satellites permettront d’assurer une couverture plus rapide des zones d’intérêt. 

Mais plus que cela, avec ce lancement, le Maroc confirme sa puissance technologique et sa place de leadership en Afrique. Il démontre ainsi qu’il a sa place à la table des technologies avancées. Il convient de regarder maintenant ce pays autrement. Avec notamment le TGV et ses satellites d’observation de la Terre à très haute résolution, le Royaume est le premier voisin africain de l’Europe à disposer d’une telle avancée technologique. Il nous envoie un message clair : à l’avenir, il faudra compter sur lui en Afrique même si selon le journal algérien El Ikhbaria, la Corée du Nord, par la voix de son ambassadeur en Algérie, vient de proposer à ce pays de le faire bénéficier de son expérience. 

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