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 Une nouvelle étude montre que le réchauffement des océans est nettement plus rapide que ce que les scientifiques pensaient jusqu’à présent
©AFP

Inondations

Les études menées au cours des dernières années montrent que l'on est face à une accélération de la hausse du niveau des mers

François Gemenne

François Gemenne

François Gemenne est chercheur en sciences politiques, au sein du programme politique de la Terre. Il est enseignant à l'université de Versailles-Saint Quentin, et à Sciences Po Paris.

Spécialiste du climat et des migrations.

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Atlantico : Une étude publiée dans Nature ce mercredi 31 octobre révèle que le réchauffement des océans serait bien plus rapide que prévu (60% plus rapide que lors des dernières estimations). Comment expliquer cette accélération et cette nouvelle mesure ?

François Gemenne : Globalement la hausse du niveau des mers est un des éléments sur lequel il y a le plus d'incertitudes. Voilà pourquoi le GIEC jusqu'ici a toujours retenu des estimations très prudentes et très conservatrices. Précisément car il y avait encore des incertitudes.

Bien évidemment plus la science progresse et moins ces dernières sont présentes. Les études menées au cours des dernières années montrent que l'on est face à une accélération de la hausse du niveau des mers et cette étude de Nature vient attester ce phénomène. La hausse des températures a un impact direct sur la hausse du niveau des mers.  Ce dernier phénomène est provoqué par deux phénomènes concomitants : d'une part, l'expansion thermique des océans et la fonte des calottes polaires ainsi que des glaciers de montagne. Nous avions là aussi sous-estimé ce phénomène comme vient l'attester cette dernière étude.

L'avant dernier rapport du GIEC avançait le chiffre d'au moins 60 cm, le dernier rapport parlait d'un mètre et dorénavant toutes les études montrent que l'on dépassera le mètre avant la fin du siècle. L'idée que l'on a sous-estimé la hausse du niveau des mers était conditionnée à nos incertitudes et l'accélération devient une évidence.

Face à cette accélération, quelle devrait être notre réponse  et quel impact cette hausse aura concrètement sur la planète ?

Cela a d'abord des implications sur la biodiversité et évidemment sur la hausse du niveau des mers. Au risque de répéter un poncif, cela renforce notre impératif de réduire nos émissions de gaz à effet de serre le plus rapidement et le plus fortement possible mais aussi de nous adapter davantage à la hausse du niveau des mers en renforçant les mesures de protection des zones côtières.

Avec là encore une incertitude car pour le moment on se limite aux modèles globaux de hausse du niveau des mers et nous ne sommes pas encore capables de faire des prédictions au niveau local ou régional.

Une partie de la hausse du niveau des mers dépend de nos émissions passées. Si l'on veut éviter une catastrophe plus grande encore, il est donc primordial de réduire le plus vite possible nos émissions de gaz à effet de serre.

Le tout dans un climat international qui n'y est pas vraiment propice…

Tout à fait. On parle toujours de Donald Trump mais la Russie vraisemblablement ne ratifiera pas l'accord de Paris. Bolsonaro laisse entendre qu'il pourrait se retirer de l'accord de Paris ou en tout cas utilise ce moyen de pression pour faire du chantage si les organisations internationales décident de s'opposer à sa volonté de déboiser la forêt amazonienne …

Mais même en Europe, aucun pays européen ne respecte ses objectifs définis au moment de la ratification de l'accord… Au train actuel sauf s'il y a un changement à 180 degrés d'ici à l'année prochaine nous semblons partis pour une élévation des températures de l'ordre de quatre degrés, ou six degrés si j'en crois mes collègues climatologues les plus pessimistes.

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