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Pourquoi l’Europe ferait bien de suivre de très près le coup de chaud qui frappe les places boursières mondiales
©Drew Angerer / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

Tempête

Le marché boursier américain subit une correction depuis la nuit du 10 octobre, plaçant le marché boursier mondial en territoire négatif.

Lars Christensen

Lars Christensen

Lars Christensen est un économiste danois spécialisé en économie internationale, marchés émergents et politique monétaire ayant plus de 20 ans d’expérience au sein de gouvernements et d'établissements bancaires. Il est l'auteur du site marketmonetarist.com. Son compte Twitter : @MaMoMVPY.

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Atlantico :  Quels sont les déclencheurs de cette situation?

Lars Christensen : Fondamentalement, je pense que ce qui se joue depuis deux jours est la poursuite de qui se passe de façon sous-jacente depuis le mois de février. Nous sommes dans une configuration ou le marché des actions américaines est simplement surévalué tandis que les perspectives d'inflation se sont orientées à la hausse, ce qui pourrait faire basculer le risque inflationniste au-delà de l'objectif de 2% qui est fixé par la Banque centrale (la Fed).
À cet égard, il est important de rappeler que la Fed n'a pas pour mandat de soutenir le marché boursier. Pourtant, elle continuera de le soutenir (indirectement) aussi longtemps que les anticipations d'inflation resteront à un niveau inférieur à cette cible de 2%, mais dans la situation actuelle, ce n'est plus vraiment le cas. Ce qui signifie que le vent baissier que nous avons connu sur le marché boursier américain depuis 2009 a disparu. Ce contexte a commencé à se mettre en place en février dernier et nous en avons constaté les effets, en particulier sur les marchés émergents, et aujourd'hui ces préoccupations reviennent sur les marchés américains.

Quelles pourraient être les principales menaces de cette situation, concernant l'Europe, et les marchés émergents? 

Tant que la Fed poursuivra le resserrement de sa politique monétaire, au travers de ces hausses de taux, il est probable que les marchés émergents - en particulier ceux qui présentent des déséquilibres financiers et extérieurs, tels que la Turquie et l'Argentine, resteront sous pression. Il en va de même pour l'Italie, aussi longtemps que le gouvernement italien refusera de reconnaître les graves problèmes fiscaux du pays. 

Que pourrait faire l'Europe pour éviter une nouvelle crise? Quelles pourraient en être les conséquences s’ils ne réagissent pas? Devrions-nous avoir peur d’une possible nouvelle crise européenne? 

Tout d'abord, il est clair que la BCE ne doit pas entamer de resserrement de sa politique monétaire aussi longtemps que les anticipations d'inflation resteront inférieures au seuil de 2%. A l'inverse, en réalité, la crise risque certainement de nécessiter davantage d'assouplissement quantitatif. (Alors que la BCE a déjà prévu l'arrêt de cette politique). 
En outre, il est primordial que la situation italienne soit maîtrisée. Or, cela ne peut être fait que par le gouvernement italien, qui doit réaliser de toute urgence que ses actions actuelles sont irresponsables et qu'elles pourraient bien se traduire par un suicide économique. Parce qu'en effet, oui, il existe certainement un risque réel de nouvelle crise de l'euro, même si la BCE semble cette fois-ci mieux en comprendre les risques qu'en 2011-2012.

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