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Réforme de l’assurance chômage : la CFDT tombe à son tour dans le doute
©ludovic MARIN / POOL / AFP

Scepticisme

A l’approche de la publication de la lettre de cadrage gouvernemental de la négociation sur l’avenir de l’assurance chômage, les dirigeants des organisations salariales se montrent décidément fébriles. Après Pascal Pavageau, le secrétaire général de la CGT-FO, et ses problèmes de vue quant au positionnement du Medef, c’est au tour de Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, de perdre son calme.

Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe est le fondateur du cabinet Parménide et président de Triapalio. Il est l'auteur de Faut-il quitter la France ? (Jacob-Duvernet, avril 2012). Son site : www.eric-verhaeghe.fr Il vient de créer un nouveau site : www.lecourrierdesstrateges.fr
 

Diplômé de l'Ena (promotion Copernic) et titulaire d'une maîtrise de philosophie et d'un Dea d'histoire à l'université Paris-I, il est né à Liège en 1968.

 

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Interrogé dimanche dans les colonnes de l’Opinion, Laurent Berger a fait part de ses craintes au sujet de la prochaine négociation chômage. Il a estimé tout à fait possible que le Président de la République soit tenté de « tendre un piège » aux partenaires sociaux. « Je soupçonne surtout le gouvernement de nous tendre un piège. Nous attendons la lettre de cadrage mais je redoute qu’elle ne pose des objectifs inatteignables » a-t-il en effet affirmé. Offensif, il a promis de ne pas « laisser faire » l’exécutif en cas de négociation uniquement guidée par un impératif « budgétaire » : « Nous ne sommes pas dupes: nous n’accepterons pas la lettre de cadrage s’il n’y a qu’un angle budgétaire. Je le répète, si c’est un jeu de dupes, avec des injonctions inatteignables, et des chances de réussite faibles, alors on ne laissera pas faire ».

« Je soupçonne surtout le gouvernement de nous tendre un piège. Nous attendons la lettre de cadrage mais je redoute qu’elle ne pose des objectifs inatteignables » 

La défense du bilan

Bien remonté contre l’exécutif, Laurent Berger a insisté sur le bilan positif de la gestion paritaire de l’assurance chômage. Il a ainsi vanté les mérites de l’accord sur l’assurance chômage signé au début de l’année : « sur l’assurance chômage, les partenaires sociaux ont trouvé un accord, qui permet de faire 800 millions d’euros d’économies par an » et qui doit permettre un retour « à l’équilibre budgétaire d’ici 2020 ». D’après M. Berger, ce résultat est d’autant plus notable que l’Unédic doit prendre en charge « des dépenses de la responsabilité de l’État ». « Et l’assurance chômage assume une part des dépenses de la culture – avec les intermittents du spectacle -, des dépenses de Pôle emploi, des frontaliers, alors que ce sont des dépenses de la responsabilité de l’État » précise-t-il en l’occurrence. 

La CFDT en position difficile

L’agacement affiché par Laurent Berger est probablement à mettre en lien avec la situation difficile dans laquelle se trouve la CFDT à l’approche de la négociation sur l’assurance chômage. D’une part, l’organisation modérée demeure largement mise à l’écart des processus d’élaboration des réformes sociales, bien plus en tout cas qu’elle n’en a l’habitude depuis le début des années 1990. D’autre part, M. Berger n’ignore pas que, dans le cas de la réforme de l’assurance chômage comme dans d’autres d’ailleurs, le Medef pourrait tout à fait s’accommoder des positions gouvernementales, fussent-elles défendues et portées contre le paritarisme. Dans cette configuration, le patron de la CFDT a bien compris que son organisation a bien des chances de laisser quelques plumes et de manger quelques chapeaux dans le cadre la négociation chômage à venir. 

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