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Vendanges autour de Juppé : discours clair, solutions floues
©MEHDI FEDOUACH / AFP

Un bon cru ?

Alain Juppé s'est exprimé lors de la traditionnelle cérémonie bordelaise des Vendanges. Mais l'édile n'a donné guère d'indice sur la stratégie à venir de la droite macro-compatible.

Anita Hausser

Anita Hausser

Anita Hausser, journaliste, est éditorialiste à Atlantico, et offre à ses lecteurs un décryptage des coulisses de la politique française et internationale. Elle a notamment publié Sarkozy, itinéraire d'une ambition (Editions l'Archipel, 2003). Elle a également réalisé les documentaires Femme députée, un homme comme les autres ? (2014) et Bruno Le Maire, l'Affranchi (2015). 

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Ceux qui étaient venus aux Vendanges de Bordeaux en quête d'une réponse à leurs interrogations sur la  campagne européenne à venir sont restés sur leur faim : à l'initiative de ces retrouvailles de rentrée, Alain Juppé a précisé que "cette rencontre n'est pas une commission d'investiture pour les élections européennes". Pas plus qu'elle n' était destinée à  arrêter le choix  du soutien ou de la participation à une liste : "Je soutiendrai la liste dont je me sens le plus proche; pour l'instant, je ne connais pas les projets et je me déterminerai à la lumière de ce qui est proposé", a décrété le Maire de Bordeaux qui n'est pas candidat, et qui n'a pas arrêté sa préférence pour ses amis:  la participation à une liste regroupant toutes les forces pro-européennes autrement dit une liste conduite par La République En Marche et le Modem, ce qui laisserait peu de place aux autres,  ou constitution d'une liste autonome du Centre regroupant les ex-LR regroupés au sein d'Agir, la formation née après la présidentielle à la suite du refus de LR de se prononcer clairement en faveur d'Emmanuel Macron au deuxième tour de la présidentielle, et l'UDI, c'est à dire la droite macron-compatible. Emmanuel Macron lui-même ne serait pas hostile à cette hypothèse qui permettrait de ratisser plus large. Jean-Pierre Raffarin et Dominique Bussereau plaident en ce sens :"Il est rare qu'un espace ne soit pas comblé par une offre" a déclaré l'ancien premier Ministre, pas découragé par des sondages maigrelets (une telle liste actuellement créditée de 4% des voix d'après le dernier sondage IFOP). Il croit en la possibilité de réaliser un bon score face à la liste LR. Car la troisième solution, le moins probable, consisterait à rejoindre la liste LR . Valérie Pécresse qui n'a pas quitté le parti, mais a créé sa propre structure avec Maël de Calan, le candidat juppéiste contre Laurent Wauquiez,  plaide en ce sens en arguant que le Président de LR  a " adouci" son discours et  ne revendique plus le retour à l'Europe des Six. Le moins que l'on puisse dire est que l'évolution du président de LR sur la question laisse la plupart des  Juppéistes sceptiques. Pour ses choix futurs, le  maire de Bordeaux  pour l'heure se montre cependant prudent et veut s'en tenir au fond: il veut " combattre ceux qui veulent casser l'Europe … Face à ce danger de dislocation, nous voulons d’abord affirmer notre détermination à combattre énergiquement pour la consolidation de la construction européenne", a-t-il déclaré sans citer ceux qu'il entend combattre . Le fond n'exclut pas la forme : il veut tenir compte de la manière dont " on parle de l’Europe. Si c’est pour lui faire porter tous les péchés, si c’est pour la dénoncer à corps et à cris, ce n’est pas non plus une bonne façon d’aborder le débat européen", ce que l'un de ses amis traduit par : "nous ne voulons pas d'une campagne uniquement centrée sur l'immigration". Ils se défendent d'angélisme, réclament la fermeté contre l'immigration économique .  

Il y a donc de fortes chances pour que les Vendangeurs empruntent des chemins différents au moment du choix, comme ils l'ont fait depuis l'élection d'Emmanuel Macron.  Alain Juppé qui "ne se sent plus membre d'aucun parti politique, à ce stade" n'est pas sur le chemin du retour au bercail, et continue de se montrer bienveillant à la politique du gouvernement, même s'il se montre critique  à l'égard d'Emmanuel Macron auquel il reproche de ne pas suffisamment maîtriser la dépense publique. Toujours membre de LR, Jean-Pierre Raffarin n'exclut pas de quitter le parti  pour rejoindre "celui qui rassemblera le plus au Centre". Il se donne jusqu'à la fin de l'année. Dominique Bussereau qui préside l'Association des Départements de France, a quitté le parti. La sénatrice Fabienne Keller est désormais membre d'Agir . A LR les Juppéistes de LR risquent de se sentir de plus en plus seuls.

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