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Richard Ramos : « Je vous garantis que la commission d’enquête sur Lactalis vérifiera méticuleusement que les produits contaminés ont bien été détruits »
©JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP

Rappel à l'ordre

Fin 2017, 36 nourrissons ont été atteints de salmonellose après avoir bu un lait infantile provenant de l'usine Lactalis de Craon. A l’initiative du député MoDem Richard Ramos, le président de Lactalis Emmanuel Besnier a été auditionné jeudi 7 juin par des parlementaires sur cette crise sanitaire qui a précipité la fermeture de l’usine. Richard Ramos va diligenter un audit des stocks afin de vérifier que les lots contaminés ont bien été détruits.

Atlantico : Lors de l’audition menée par commission d'enquête parlementaire le  7 juin, le président de Lactalis a été vivement critiqué par les députés sur son manque de transparence. Avez-vous encore des soupçons sur d’éventuels stocks de lait mis sur le marché après la découverte de leur contamination ?

Richard Ramos : En effet nous avons posé la question au président de Lactalis. Il nous a affirmé qu'il serait en mesure de justifier la destruction du stockage de l'ensemble des laits contaminés et nous propose de venir vérifier. Je vais donc véridier de façon méticuleuse l'ensemble des stocks et des bons de destruction afin de savoir si ses produits ont bien été détruits. Je suis très déterminé à mener ce contrôle et à y passer le temps qu'il faudra. Je travaille depuis six mois pour que nous sachions exactement comment cette catastrophe a pu se produire et quelles sont les responsabilités exactes de l’entreprise.

Le manque de transparence d’Emmanuel Besnier et son refus de collaborer avec les parlementaires dès le début de cette affaire a soulevé beaucoup d’indignation. Comment expliquez-vos son attitude ?

L'attitude d'Emmanuel Besnier est inacceptable. Le fait d'avoir refusé de rencontrer les associations des familles de victimes est incompréhensible. Il se contente de plates excuses mais malgré les demandes envoyées à maintes reprises, il a toujours refusé de les recevoir. Emmanuel Besnier s'est défendu en invoquant la procédure judiciaire en cours, alors qu’il s’agit de deux sujets différents, l’un empêche pas l’autre. On a du mal à croire qu’il éprouve de la compassion. Ses réponses lors de l'audition ont consisté à lire les phrases dictées par des juristes et des communicants.

Quelles sont les conséquences pour l’industrie agro-alimentaire d’une telle crise ?

Elle affecte forcément ce secteur, qui rappelons-le, respecte les règles rigoureuses auxquelles il est soumis. Emmanuel Besnier représente la troisième génération qui dirige ce groupe depuis sa création par son grand-père, et manifestement il l’a détruit pour  pour des motifs purement financiers. L’usine est fermée depuis six mois, ses employés sont au chômage…Ce groupe est un fleuron du secteur agroalimentaire français et il porte une responsabilité pour l'ensemble du secteur qui est touché par cette très mauvaise image.

L’Etat joue-t-il suffisamment son rôle en matière de contrôle sanitaire ?

Force est de constater que les moyens alloués sont insuffisants. Les débats de la loi Alimentation qui vient d’être adoptée l’ont encore une fois démontré. Il est regrettable que les alertes et les doutes sérieux sur un produit ne puissent être traités par les autorités sanitaires, faute de ressources pour analyser ces informations.  L'Etat ne prend pas ses responsabilités et de fait, les risques sont bien réels dès lors qu’on ne peut agir rapidement en cas de crise.

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