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Réforme de l’audiovisuel public : le gouvernement ira-t-il jusqu’à intégrer le critère de la diversité des opinions ?
©Flickr

Chiche ?

Ce lundi 4 juin, le gouvernement va dévoiler les premières pistes de sa réforme de l’audiovisuel public. Il est coutume de penser qu’une certaine idéologie de gauche domine le service public.

Christian Combaz

Christian Combaz

Christian Combaz, romancier, longtemps éditorialiste au Figaro, présente un billet vidéo quotidien sur TVLibertés sous le titre "La France de Campagnol" en écho à la publication en 2012 de Gens de campagnol (Flammarion)Il est aussi l'auteur de nombreux ouvrages dont Eloge de l'âge (4 éditions). En avril 2017 au moment de signer le service de presse de son dernier livre "Portrait de Marianne avec un poignard dans le dos", son éditeur lui rend les droits, lui laisse l'à-valoir, et le livre se retrouve meilleure vente pendant trois semaines sur Amazon en édition numérique. Il reparaît en version papier, augmentée de plusieurs chapitres, en juin aux Editions Le Retour aux Sources.

Retrouvez les écrits de Christian Combaz sur son site: http://christiancombaz.com

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Atlantico : Avec cette réforme, le gouvernement se risquera-t-il selon vous à intégrer le critère de la diversité des opinions ?

Christian Combaz : Les gouvernements dans nos sociétés ne se risquent déjà plus à tenir compte des résultats des référendums qu'ils organisent, ils sont prêts à annuler une consultation en demandant un deuxième vote de correction du premier ( Brexit ), ils n'hésitent pas à dire que les gens ne  sont plus assez compétents pour juger de ce qui leur convient et on est même parvenu à les tromper sur la lecture de ce qui leur arrive ( "non vous avez mal vu, la rue n'a pas changé d'aspect dans la plupart des villes, vos préjugés vous aveuglent, etc). Mais en même temps il convient d'entretenir l'illusion qu'on reste en démocratie, c'est pourquoi la diversité des opinions dont vous parlez va être prétendument encouragée par cette réforme, mais pour la galerie, pour ne pas alimenter la thèse du contrôle total des médias. Donc on va voir surgir des émissions politiques qui reflèteront une diversité d'opinions acceptable par le système. De même que la gauche s'arrange avant chaque élection pour vous désigner son opposant favori (on a eu Juppé en couverture des Inrockuptibles, c'est assez limpide comme procédé, ça consiste à dire "tant qu'à faire, si nous devons passer la main, que ce soit avec quelqu'un que nous avons nous-même choisi et que nous pourrons contrôler"), de même la Gauche télévisuelle ou radiophonique va s'arranger pour désigner comme intervenants d'opposition institutionnelle les dix personnes dont la parole critique est la moins dangereuse, la plus tolérée par les rédactions, la plus implantée dans la vie parisienne, la mieux financée par les capitalistes conservateurs du genre Charles Beigbeder. FinkielKraut, Elizabeth Lévy, Natacha Polony, Tillinac, Jacques de Guillebon,  la droite caviar après la gauche caviar. Donc il s'agit d'éviter de laisser monter au micro les vrais tribuns, à mon avis Zemmour est à la limite de l'éviction, et les autres, les Ménard, les Collard, Camus, etc ne seront invités nulle part, sauf en cas de tir aux pigeons.

Sous quelle forme cette intégration pourrait-elle se faire ?

Sous quelle forme elle DEVRAIT se faire. On nous dit que la proportionnelle intégrale est impossible,est ingouvernable, d'où l'effet scandaleux qui a laissé une vingtaine de députés communistes au parlement alors que le FN, qui avait dix fois plus d'électeurs, n'avait que deux députés. 
Eh bien en matière télévisuelle, comme il ne s'agit pas de gouverner, comme on ne risque pas le blocage institutionnel, la proportionnelle intégrale devrait être la règle. On ne va pas aller jusqu'à diviser les temps de parole au prorata des votes exprimés sur la tête des finalistes à la présidentielle, ce serait trop schématique, on devrait se reporter au premier tour et attribuer les temps de parole dans l'audiovisuel public sur la base des votes exprimés au premier tour.  Les partis se verraient dont attribuer des points de présence, au prorata de ce qu'ils représentent, à dépenser tout au long  de l'année à leur guise dans les émissions politiques de leur choix. La démocratie, c'est ça. Le reste est une mascarade médiatique dont Emmanuel Macron a été le grand bénéficiaire et qui a d'ailleurs été mise en place, a été codifiée pour faciliter l'élection de ce genre de personnages. Si une véritable démocratie avait été observable dans l'expression publique des opinions Macron n'aurait jamais été élu . On lui aurait posé les bonnes questions au bon moment. Tandis que là toute la presse a regardé ailleurs au moment opportun.

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