Banque des territoires : décalage entre l’ambition affichée et les moyens consacrés, épisode 432 <!-- --> | Atlantico.fr
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Eric Lombard, directeur général de la Caisse des dépôts.
Eric Lombard, directeur général de la Caisse des dépôts.
©ERIC PIERMONT / AFP

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La banque des territoires a été lancée par le gouvernement et la Caisse des dépôts pour "lutter contre les inégalités entre les territoires". Cette nouvelle entité répond-elle aux enjeux économiques et aux fortes disparités sur l'ensemble du territoire?

Lancée en grande pompe hier à Paris, la banque des territoires n'en est pas vraiment une. Olivier Sichel, le numéro deux de la CDC, a déclaré lors de la conférence de presse : "c'est une construction managérialeun projet assez original et innovant que l'on conduit en mode startup". De quoi s'agit-il réellement ?

Laurent Chalard : Cette annonce sur une nouvelle "banque des territoires"   est excessive au regard de ce qu’est concrètement ce dispositif. Il ne s'agit pas d'une banque en effet, mais plutôt d'une mesure de simplification qui permettra  aux élus et aux organismes de logement social, d'avoir un guichet unique, doté de 5 milliards d’euros d’investissements sur 5 ans. Cette simplification sera utile mais au-delà, les objectifs ne sont pas ambitieux. Cette annonce est  révélatrice du problème de fond qu’entretient le gouvernement avec la question des inégalités de territoires, sur lequel il n'a pas de vision. Faire une opération de communication sur ce type de dispositif est étrange, car à qui s'adresse-t-elle ? Pas aux principaux concernés en tout cas.Comment expliquer ce problème de fond?

Même si le gouvernement est conscient des disparités et des difficultés économiques des territoires plus pauvres ou ruraux, il ne propose pas de politique concrète ni d'alternatives à l’existant. Il se contente de faire des arbitrages et de “boucher quelques trous”, comme si les villes de taille moyenne et plus généralement, les collectivités sans essor économique ne l'intéressaient pas. Emmanuel Macron est plus à l'aise avec les métropoles et leurs représentants, en toute logique…

Comment les territoires pourraient-ils peser davantage dans les arbitrages du gouvernement?

La visibilité des territoires est insuffisante pour plusieurs raisons et notamment parce qu'ils ont du mal à exister en tant que force politique. Ils ne se sont pas rassemblés pour constituer une force de lobbying permettant de défendre des intérêts communs et de peser dans les choix d'Emmanuel Macron. Au contraire, ils continuent une stratégie plus individualiste, dans laquelle ils tentent d'obtenir des financements et des subventions publiques. C'est une stratégie clientéliste qui divise plus qu'elle ne rassemble et qui peut aussi s'expliquer par les personnalités qui les gouvernent. Certains élus ont fait de leurs mandats locaux une rampe de lancement qui leur permet également d'installer un leadership personnel.

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