Le Pen et Mélenchon "guest stars" du premier tour : "Comment la France a sombré dans la peur au détriment du rêve européen” <!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Europe
Le Pen et Mélenchon "guest stars" du premier tour : "Comment la France a sombré dans la peur au détriment du rêve européen”
©

Sport extrême

Le premier tour de l'élection présidentielle a révélé un profond malaise social et politique : l’extrême droite a fait le plein de voix, et le front de gauche est ragaillardi.

Franck Margain

Franck Margain

Franck Margain est vice-Président du Parti Chrétien Démocrate et conseiller régional UMP en Ile-de-France.

Après des études en finances, il est devenu cadre dans une grande banque internationale.

 

Voir la bio »

«La France a agi et les conséquences de son action peuvent être immenses. […] Elle a agi essentiellement pour la paix. Pour que la paix puisse vraiment courir sa chance, il faut, d'abord, qu'il y ait une Europe. Cinq ans […] après la capitulation sans conditions de l'Allemagne, la France accomplit le premier acte décisif de la construction européenne et y associe l'Allemagne. […] L'Europe naîtra de tout cela, une Europe solidement unie et fortement charpentée. Une Europe où le niveau de vie s'élèvera […]. Une Europe où la Ruhr, la Sarre et les bassins français travailleront de concert et feront profiter de leur travail pacifique […] tous les Européens, sans distinction qu'ils soient de l'Est ou de l'Ouest, et tous les territoires, notamment l'Afrique, qui attendent du Vieux Continent leur développement et leur prospérité. »

Robert Schuman


Cette déclaration a été prononcée le 9 mai 1950 par l’un des pères fondateurs de l’Europe, Robert Schuman. Elle marque le début de la construction européenne. 62 ans plus tard, cette déclaration résonne encore dans notre pays comme un appel urgent à ne pas laisser choir les idéaux qui ont fondé l’Europe.

Les élections présidentielles qui viennent de se dérouler ont révélé un profond malaise social et politique. L’extrême droite qui prône le renfermement sur soi, l’érection de murs de protections autour de notre pays, le vivre entre soi, a fait le plein de voix. Et la droite semble tout simplement divisée en deux moitiés presque égales : droite classique face à l’extrême droite. Par symétrie, on constate la même chose à gauche, avec le résultat important de Jean-Luc Mélenchon qui agite son drapeau rouge, en prônant l’insurrection avec une épée en plastique... Certains diront que la France a basculé dans le racisme. Non ! Ce n’est absolument pas vrai.La France n’a pas embrassé le racisme qui est tout particulièrement éloigné de l’esprit français. En fait, la France a basculé dans la peur.

Les Français ont peur de ne pas trouver d’emploi, de logement, d’être déclassé, de ne plus pouvoir se soigner. Et certains hommes politiques sans scrupule ont profité de cette peur, l’ont attisé, et l’ont canalisé vers la désignation de bouc-émissaires : si vous avez des problèmes c’est de la faute de l’Europe (qui vole notre souveraineté), des technocrates (qui confisquent nos décisions), de l’espace Schengen (qui est une passoire), des étrangers (trop nombreux), des immigrés (qui ne s’intègrent pas), des importations (de Chine), des riches (qui se goinfrent), des pauvres (qui fraudent), des patrons (qui délocalisent), des syndicats (qui bloquent), et même de la viande (halal) ! Bref, notre problème c’est l’autre. A les écouter, nous ne sommes jamais responsables de rien...

Le résultat de tout cela, nous l’avons vu dans les urnes : colère, protestation et crispation. Et pourtant, la France, dans ces moments difficiles de crise économique, de crise sociale, et surtout de crise morale où les valeurs fondamentales qui fondent notre société sont foulées au pied par les uns et par les autres, n’a besoin ni de drapeau rouge, ni de chemises brunes. Elle a besoin d’apaisement, d’unité, d’ouverture, de retrouver le sens profond de ses valeurs qui fondent notre identité.

Pour sortir de la crise que nous traversons, le chemin est de remettre l’homme au cœur de la politique, au cœur de toute politique. Au sein de l’entreprise, l’homme ne doit plus être considéré comme un simple outil au service du chiffre d’affaire. Dans la recherche médicale, l’être humain embryonnaire ne doit pas être vu comme un réservoir de pièces détachés. Dans la justice, la victime comme le malfaiteur doivent être traités avec  la même équité. Dans le droit au logement social, le travailleur et sa famille doivent être considérés avec priorité. A l’école, les élèves ne doivent pas être traités comme des clones ayant le même rythme.

Le remède à nos maux politiques, économiques et sociaux, se trouve en nous même. Nul besoin d’aller accuser les autres. Assumons notre héritage politique que nous ont légué les démocrates chrétiens qui ont initié la construction de l’Europe. Prenons à bras le corps les problèmes pour les traiter avec toutes les ressources de notre intelligence collective, notre génie national.

Et comme le disait Jean Monnet dans un discours de 1952 à propos de l’Europe : « Nous ne coalisons pas des États, nous unissons des hommes ». Retrouvons ce souffle originel qui présida à la fondation de notre Union Européenne !

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !