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Un président pour changer ma vie ? Vraiment ?
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Zone franche

L’élection d’un président, c’est extrêmement important (mais pas tant que ça après tout).

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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Les Français sont un peuple éminemment politique et adorent s’écharper sur les mérites respectifs de tel ou tel candidat à la présidentielle (maintenant qu’il n’en reste plus que deux, ça ne va pas s’arranger). Mais c’est plutôt marrant et ça anime les repas de famille du dimanche, dont on sait à quel point ils peuvent être mornes (enfin, parfois, pas toujours).

D'un autre côté, à observer les plus militants d’entre eux dans les meetings et les distributions de tracts, ou à écouter les moins investis dans les micros-trottoirs des JT, on est frappé par l’importance au final absurdement démesurée qu’ils accordent à la comédie démocratique.

C’est sûr, tout ça reste tout à fait fondamental et j’aurais mauvaise grâce à dire le contraire, moi qui commente ce genre de choses sur une base quotidienne. Mais là où un Américain vote pour exiger de son gouvernement qu’il le laisse mener sa vie comme il l’entend, le Français arbitre plutôt entre différents projets de prise en charge intégrale de la sienne...

Sa place en crèche, sa méthode d'apprentissage de la lecture, le traitement de son Alzheimer, son euthanasie, l'organisation de son boulot, la gestion de ses loisirs, la pratique de son culte, l’affirmation de son athéisme, la nature et la fréquence des informations qui lui sont fournies : il y a un texte officiel pour ça ! Tiens, ce n’est pas un président qu’il se choisit, l'électeur Français, mais une sorte de pater familias auquel il confiera son existence cinq ans durant et auprès duquel il ira périodiquement présenter ses griefs de marmot contrarié : « Tu m’avais promis ! » (ou d'ingrat, c’est une affaire de point de vue : « Moi je t’ai promis ça ? »).

Le hic, c’est qu’à tabler vraiment, réellement, sincèrement, sur un chef de l’État pour transformer sa propre vie, on est à peu près certain d’être déçu et frustré. Et c’est peut-être ça, d’ailleurs, la vraie grande explication du vote Le Pen ou Mélenchon (Ok, ok, je reformule : l’une des vraies grandes explications du vote Le Pen ou Mélenchon).

Bon, allez, demain, on reparle de la campagne de manière moins désabusée et plus respectueuse. Il se passe plein de trucs passionnants.

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PS : Je me suis amusé à indiquer en statut Facebook que ce qui comptait vraiment pour changer sa vie, c’était l'amour, l’épanouissement professionnel, les voyages, les rencontres, penser et lire des livres plutôt que Sarko ou Hollande à l'Elysée... On m’a répondu que c’était une vision de bobo mondialisé (mais c’était pour rire).

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