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Sorti du coma juste avant qu’on lui prélève ses organes : que savent vraiment les médecins des situations végétatives ?
©GUILLAUME SOUVANT / AFP

Lazare 2018

Les médecins pensaient que Trenton, un adolescent américain de 13 ans, resterait dans un état végétatif. Alors que sa famille avait déjà accepté de donner ses organes, il s'est réveillé la veille du jour où il devait être débranché.

Carine Brochier

Carine Brochier

Carine Brochier est économiste de formation, mais s'est très vite positionnée sur les questions de bioéthique. Depuis dix ans, elle travaille au sein de l'Institut Européen de Bioéthique basé à Bruxelles. Elle anime débats, conférences et est l'auteur de nombreux rapports, dont Euthanasie : 10 ans d'application de la loi en Belgique.

Elle anime également quelques émissions dans les médias belges.

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Atlantico : Un adolescent de 13 ans vivant en Alabama aux Etats-Unis s'est réveillé après que sa mort cérébrale a été déclarée et juste avant d'être débranché après avoir passé deux mois dans le coma. Est-ce un cas rare ou est-ce que ce genre de scénario pourrait se produire plus souvent qu'on ne le croit ?

Carine Brochier : Malgré la médiatisation de ce genre d'histoires il faut garder à l'esprit que cela reste des cas exceptionnels. Pour autant, ces cas, ils existent. Prenons l'exemple du témoignage donné dans le livre "Une larme m'a sauvé" de Angèle Lieby. L'auteure, après deux semaines de coma artificiel s'est réveillée incapable de bouger mais entendant tout ce qu'il se passait autour d'elle. C'est au moment où le personnel médical et la famille était prête à tout arrêter qu'une larme a perlé et que la famille s'est rendue compte de l'état de conscience. Ces histoires méritent d'être mises en avant.

Un des arguments phare pour l'abolition de la peine de mort était la possibilité d'une erreur de jugement, cet argument ne tient-il pas également dans le débat sur l'euthanasie des personnes dans le coma considérant la probabilité même infime que l'état du patient ne s'améliore ?

C'est vrai qu'une erreur de jugement est toujours possible malgré le développement du savoir médical et des technologies permettant d'établir un diagnostic de plus en plus fiable comme c'est notamment le cas au Coma Science à Liège avec le professeur Laureys. Mais encore une fois l'histoire de ce garçon en Alabama devrait inciter à la prudence qui reste essentielle.

En Belgique 67 personnes ont été euthanasiées sur la base d'une déclaration anticipée en un an. Mais là encore si une personne se retrouve dans le coma ce n'est pas pour autant qu'elle ne récupèrera jamais. Mais là c'est au corps médical de donner son expertise sur chaque situation au cas par cas.

En soins intensifs un professeur assez connu en Belgique a déclaré qu'il lui revenait, à lui médecin, de juger, au vu de l’état de son patient, quelle serait sa qualité de vie, s’il s’en sortait. Et que oui, il provoquait la mort de ceux dont il estimait que cela serait peu enviable. Cela peut aussi pousser à s'interroger sur la démarche de certains médecins.

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