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Beaucoup de signaux contradictoires pour les marchés !
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Depuis quelques semaines, l’économie, la géopolitique ou l’actualité des entreprises envoient des signaux contradictoires et rapidement changeant ce qui rend l’évolution des marchés très chaotiques.

Alain Pitous

Alain Pitous

Alain Pitous, Directeur Général Adjoint Associé de Talence Gestion (@alainpitous).

Talence Gestion est une société de gestion de portefeuille indépendante spécialisée dans la gestion sous mandat pour les particuliers et la gestion de fonds commun de placement en actions.

Précédemment, il a été pendant 5 ans (2009-2014) Deputy CIO d’Amundi (850 Milliards d’Euro sous gestion) et gérant du fonds Amundi Patrimoine de 2012 à juillet 2014.

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Sur le plan géopolitique, c’est bien sûr de Corée que vient la nouvelle la plus positive alors que les insultes et les menaces fusaient entre les dirigeants Américains et Nord-coréens il y a moins de 3 mois. Même si les inquiétudes des investisseurs n’étaient pas extrêmes sur ce dossier, les perspectives de paix entre les 2 Corées constituent un motif d’incertitude en moins.

Les craintes au Moyen-Orient avec les risques liées à l’Iran et l’accord nucléaire potentiellement remis en cause prochainement par D.Trump restent par contre toujours présentes et pourraient peser sur les marchés si la situation s’envenimait rapidement entre les Américains, les Iraniens, les Russes et les Israéliens.  A plus longue échéance, les tensions en Asie entre la Chine et Taïwan font  également peser de lourdes craintes dans une région déterminante pour la croissance mondiale.

Sur le plan économique, là aussi de forts contrastes d’une période à l’autre ont alternativement fait tanguer et rebondir les marchés. En Zone Euro, après un début d’année en fanfare, l’économie semble désormais montrer des signes moins positifs. La production manufacturière s’essouffle et la France a affiché un chiffre de croissance de seulement 0.3% pour le premier trimestre 2018 après un excellent +0.7% au quatrième trimestre 2017. La BCE elle-même lors de sa dernière réunion a fait preuve de prudence sur l’évolution à court-terme de l’économie européenne sans pour autant remettre en cause ses prévisions de croissance pour l’ensemble de l’année. Aux Etats-Unis la croissance poursuit sur sa lancée : il n’y a pas d’emballement mais la progression du PIB au 1er trimestre reste proche des 2% et tout laisse à penser que les baisses d’impôts mises en œuvre récemment vont encore soutenir la consommation dans les prochains mois.

Les perspectives économiques moyen-terme étant bonnes on pourrait penser que les investisseurs continueraient d’investir en actions…mais le fait de constater, mois après mois, que l’inflation reste basse finit par leur faire redouter que le cycle de croissance actuelle ne touche à sa fin.

Quelques signaux provenant des marchés de taux militent également dans ce sens : Vendredi lors de l’annonce des chiffres de croissance américaine, les taux longs à 10 ans ont, non pas monté, ce qui aurait été logique dans une période de croissance confirmée, mais ont, au contraire, baissé dès l’annonce comme si les opérateurs pensaient que la période de croissance était en train de s’achever. 

Coté actualité des sociétés les nouvelles peuvent varier du tout au tout en quelques jours et entretiennent une forte volatilité sur les secteurs ou les valeurs.

Les valeurs de technologie ont été les plus chahutées ces dernières semaines : Facebook a bien sûr défrayé la chronique avec le scandale de l’utilisation des données personnelles. Les tentatives de la part des autorités européennes de fiscaliser et encadrer plus strictement les entreprises de la technologie ont pesé sur l’ensemble du secteur. Or, les valeurs de la technologie ont représenté près de 80% de la hausse du marché américain, la baisse de ce secteur impacte donc lourdement l’ensemble des indices aux Etats-Unis et par ricochet l’ensemble de la planète.  

Pourtant les choses ont changé très rapidement la semaine dernière. En effet, les résultats des grandes entreprises du secteur ont largement dépassé les attentes les plus optimistes des analystes : Facebook, Amazon ou Microsoft ont une nouvelle fois annoncé des progressions incroyables que ce soit en termes de chiffres d’affaires, de résultats, de marge ou de nombre d’utilisateurs. Les investisseurs ont procédé, dès ces annonces, à des achats sur ces titres.  Facebook par exemple est passé de 160 à 173$ en quelques heures la semaine dernière.

Plus près de nous en Europe, les titres ont évolué ces derniers jours au gré des annonces des chiffres d’affaires trimestriels. Cap Gémini, Atos, Amundi ou les valeurs du luxe comme Kering ou LVMH ont été portés par des chiffres et des perspectives excellentes. A contrario, Sanofi ou Renault ont pu décevoir.

Dans ce contexte, notre attitude reste toujours assez positive sur les actions, en particulier Européennes. Nous gardons néanmoins des liquidités pour profiter de baisses ponctuellement trop importantes selon nous.

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