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Macron va retirer sa Légion d'honneur à Bachar el-Assad ! C'est Chirac qui va pas être content…
©JACK GUEZ / AFP

Petits objets décoratifs

Le président de la République fait mumuse. Il en a le pouvoir.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Dans la plupart des cas (excepté pour les faits de guerre) la Légion d'honneur ne se mérite pas. Elle s'obtient. Elle se demande. Et on l'octroie. Le président de la République dispose de son lot de breloques. Ses ministres aussi. Et ils les distribuent généreusement. Ils ne sont pas parcimonieux. 

Ils ont également le pouvoir de la retirer à ceux qu'ils avaient honoré. Brûlons ce que nous avons adoré… Macron va donc priver Bachar el-Assad de son bidule. Il vient en effet de découvrir que le numéro un syrien était méchant. 

L'ex-méritant Bachar avait été fait grand-croix de la Légion d'honneur en 2001 par Jacques Chirac. Le brave homme avait pourtant, et déjà, plusieurs milliers de morts sur la conscience. Le mot conscience est ici une simple formule de style… 

Jacques Chirac était l'héritier fidèle de la politique arabe gaullo-pompidolienne. On aimait le monde arabe. Son pétrole. Ses pétrodollars. Bachar était un ami. Saddam Hussein aussi. Et l'on faisait moult génuflexions à Kadhafi. Copains et coquins… 

Dans les années 70, sous Pompidou, la France construisit en Syrie un centre de recherche militaire. Militaire, pas médical. C'était sous le règne Hafez el-Assad. Un grand assassin. En Syrie, on est assassin de père en fils. 

Puis vingt ans plus tard nous arrêtâmes notre collaboration. On s'était avisé, penauds, que le gaz produit dans ce centre n'était pas du gaz hilarant. Amusant non ? 

Et c'est ce centre-là que nos avions viennent de bombarder. De plus en plus amusant non ? Revenons à nos moutons, c’est-à-dire à la Légion d'honneur. Bachar el-Assad ne pourra plus la porter. Grâce à Macron, il la donnera à ses enfants qui joueront avec ! 

La Légion d'honneur, comme nous l'avons dit, peut se retirer. Parmi les cas les plus récents de ceux qui ont été sanctionnés, il y a le couturier John Galliano et le producteur Harvey Weinstein. Un antisémite et un Juif. La conversation entre eux et Bachar el-Assad promet d'être passionnante. 

Au temps de la conquête coloniale quand nos bateaux partaient explorer des rivages inconnus marins, missionnaires et colonisateurs n'arrivaient pas les mains vides. Ils amenaient avec eux colifichets et verroteries. C'était distribué aux bons sauvages émerveillés et reconnaissants. Les choses n'ont pas bien changé depuis ! Sauf qu'on avait alors la politesse de ne pas reprendre la verroterie si les sauvages se conduisaient mal…

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