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Qu’est-ce qui se cache derrière l’accusation de "Fake news" ?
©Josh Edelson / AFP

Disraeli Scanner

Lettre de Londres mise en forme par Edouard Husson. Nous recevons régulièrement des textes rédigés par un certain Benjamin Disraeli, homonyme du grand homme politique britannique du XIXè siècle.

Disraeli Scanner

Disraeli Scanner

Benjamin Disraeli (1804-1881), fondateur du parti conservateur britannique moderne, a été Premier Ministre de Sa Majesté en 1868 puis entre 1874 et 1880.  Aussi avons-nous été quelque peu surpris de recevoir, depuis quelques semaines, des "lettres de Londres" signées par un homonyme du grand homme d'Etat.  L'intérêt des informations et des analyses a néanmoins convaincus  l'historien Edouard Husson de publier les textes reçus au moment où se dessine, en France et dans le monde, un nouveau clivage politique, entre "conservateurs" et "libéraux". Peut être suivi aussi sur @Disraeli1874

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Hughenden, 

Le 8 avril 2018

Mon cher ami, 

Avec ces températures enfin printanières, la première explosion de joie de la nature dans mon jardin m’a fait retrouvé un peu de sérénité après ses semaines très pénibles. Je ne décolère pas contre la mascarade du gouvernement sur l’affaire Skripal. Cela faisait longtemps que je n’avais pas vu mon pays et mon parti se couvrir à ce point de déshonneur.  Quand Tony Blair avait menti sur les armes de destructiuon massive en Irak, j’avais pu me consoler en faisant porter au Labour la responsabilité d’un tel dérapage. Mais là il s’agit des Tories! Il s’agit du parti de Margaret Thatcher, de Churchill et de....Benjamin Disraëli. On ne peut pas laisser une bande d’amateurs couvrir de ridicule le parti. L’autre jour, Boris Johnson a éructé, en me voyant, qu’il me ferait payer le fait de l’avoir traité de « clown » dans différents médias. « J’ai eu tort, je l’avoue, lui ai-je rétorqué. En m’échauffant ainsi j’ai manqué de patience; il m’aurait suffi d’attendre votre visite à Moscou, lorsque vous irez présenter vos excuses à M. Lavrov. Je n’aurais pas eu besoin d’y mettre moi-même le mot approprié». Quinze jours de Hughenden m’auront fait oublier cet homme qui n’a même pas une pensée originale pour soutenir l’offense permanente aux bonnes manières qu’est sa tignasse artificiellement ébouriffée.

Richelieu, cet authentique conservateur

A vrai dire, vous m’avez envoyé le meilleur moyen de passer une quinzaine de jours où je puisse réfléchir de manière approfondie et laisser surgir en moi des vues nouvelles. Je vous remercie infiniment pour le Richelieu  d’Arnaud Teyssier. J’avais manqué sa parution, voici quatre ans. Mais les bons livres ne prennent pas une ride. C’est de loin le portrait le plus complet et le plus nuancé du grand Cardinal. Roland Mousnier avait été empêché par la maladie de développer autant qu’il l’aurait voulu ses analyses de L’Homme Rouge. Teyssier comble une lacune; il profite de nombreux travaux récents, menés en Grande-Bretagne et en Allemagne, qui détruisent définitivement l’idée du cardinal disciple de Machiavel. Non, Richelieu est par bien des aspects encore un homme du Moyen-Age, il croit au « bon gouvernement »; il veut recoudre le tissu religieux déchiré du royaume. Il entend fonder en théologie et en droit l’ordre de paix qui doit mettre fin à la guerre européenne. Tout ceci est adapté à son temps et, de ce point de vue, le Cardinal est un authentique conservateur. 

Fascinante est son énergie à mener un effort d’information et de persuasion permanent  pour imposer à l’Espagne et aux princes protestants à la fois, la vision d’une paix d’équilibre garantie par le « Royaume Très Chrétien ». Le Cardinal a une quarantaine de personnes qui rédigent pour lui traités, essais voire pamphlets. A ceux qui trouveraient cet effectif disproportionné, il faut rappeler la violence des polémiques menées contre le « principal ministre » de Louis XIII. Il est combattu sur sa droite par les héritiers de la Ligue, le « parti dévôt » de Bérulle et le jansénisme naissant. Il est combattu sur sa gauche par les huguenots. Le roi est assiégé de tous côtés, et jusque dans sa propre famille,  par des intriguants qui lui demandent de se débarrasser de Richelieu - faisant semblant de croire que celui-ci impose quoi que ce soit à ce monarque jaloux de son autorité.  Autant qu’aujourd’hui, se dit-on en lisant l’ouvrage d’Arnaud Teyssier, régnaient les fake news; les affaires de l’Etat vont ainsi qu’il est rare que la vérité s’impose d’elle-même. 

Peut-on dénoncer les fake news quand on ne croit plus à la vérité soi-même? 

Contrairement à ce que croient naïvement certains de nos contemporains, les fake news ne datent pas de la dernière campagne présidentielle américaine. Elles font partie de la vie des Etats, elles sont inhérentes à la diplomatie comme à la politique intérieure. Mais il y a une différence essentielle entre l’époque de Richelieu et la nôtre. La quasi-totalité des contemporains de Richelieu savaient qu’il existait une vérité objective et qu’il était possible à l’homme de l’atteindre. Les mensonges de la propagande politique n’empêchaient pas l’adhésion à l’idée du bon gouvernement ou de la paix civile. Je dirais largement la même chose pour les hommes et les femmes qui vivaient encore, dans les décennies d’après-guerre, dans l’ombre portée de la Seconde Guerre mondiale et des crimes nazis. De Gaulle ou Brandt, Margaret Thatcher ou Gorbatchev travaillaient dans le sens d’un monde objectivement meilleur. Alors qu’aujourd’hui, ceux qui crient pour un oui pour un non aux fake news ne croient pas pour autant à une vérité objective. Ils ne travaillent pas pour améliorer le monde mais pour garder le pouvoir et l’influence sur les événements. 

Je songeais à cela durant ma promenade matinale. Nous voici retombés dans une de ces périodes sombres où triomphent les sophistes. « Chaque homme est la mesure de toute chose » déclare Gorgias chez Platon. La politique n’est plus l’art du bon gouvernement mais de la manipulation. L’objectif n’est pas de mettre le glaive au service du droit mais d’imposer le droit du plus fort. Il s’agit d’assurer la victoire d’une vision subjective du droit aux dépens d’une autre. Et ceux qui dénoncent les fake news des autres n’ont même pas la décence d’afficher eux-mêmes un « bon côté »:; au moins, lorsque les Soviétiques d’après la Seconde Guerre mondiale voulaient faire bonne figure face à l’Occident, ils martelaient le thème de la paix; et l’Occident tâchaiot de persuader le monde qu’il défendait la liberté. Aujourd’hui, plus rien de tel, les dénonciateurs de fake news sont incapables, par eux-mêmes, de fabriquer autre chose que des contre-vérités. 

Timisoara, mère de toutes les fake news contemporaines

Fake news, le terme lui-même est mauvais, s ‘il s’agit de dénoncer un phénomène nouveau: en quoi fabriquerait-on plus d’informations fausses qujourd’hui qu’il y a un siècle? Invoquer le danger de la diffusion sur les réseaux sociaux et internet n’est pas crédible: d’abord parce que les nouvelles vérifiées disposent des mêmes vecteurs, pour s’imposer aux nouvelles fabriquées; ensuite parce que l’on n’a pas eu besoin d’attendre internet pour arriver à de grossières manipulations. Timisoara est un cas emblématique, qui date de décembre 1989. Sur le moment, pour quelques esprits lucides qui ont immédiatement vu des éléments contradctoires dans les reportages, nombreux qont ceux qui ont sauté dans ce récit fabriqué à pied joint. Il y avait bien eu des violences et des massacres à Timisoara vers la mi-décembre; mais aucun journaliste occidental ou yougoslave impliqué dans le montage du scandale n’a pris le temps de vérifier si les cadavres qui étaiernt montrés sur toutes les chaînes de télévision étaient bien ceux de victimes de la répression du régime. Je me rappelle comment, d’heure en heure les médias occidentaux amplifiaient informations et interprétations, le 22 décembre, jour du renversement de Ceausescu. Heureusement, un de mes amis, grand reporter expérimenté, attira rapidement mon attention sur le fait que les cadavres filmés ne pouvaient pas être ceux des indfividus qui avaient été massacrés - aujourd’hui on sait qu’il y en avait - par la police de Ceaucescu. Effectivement, on a compris plus tard qu’on nous avait montré des cadavres sortis d’une fosse commune par ceux qui cherchaient où le régime avait fait enterrer les vraies victimes.  Ces vraies victimes existaient mais il aurait fallu mener l’enquête loin de l’emballement médiatique - ce qui fut fait par la suite. 

L’épisode de Timisoara est intéressant par ce qu’il nous apprend: 

- la vérité a été malmenée du fait des luttes entre factions d’un régime communiste en train de s’effondrer. On a voulu accélérer le renversement inéluctable de Ceaucescu en annonçant trop vite que l’on avait trouvé les traces d’un massacre réel mais qu’il aurait fallu prendre le temps de reconstituer, comme tous les crimes. 

- les médias occidentaux ne sont pas sortis grandis de cette affaire. Au moment où le monde des démocraties aurait eu toutes les raisons de se féliciter de l’effondrement du totaltitarisme soviétique, nos instruments d’information se prêtaient à une manipulation  grossière d’une faction communiste contre une autre. 

- la vérité et la mémoire des victimes sont le plus souvent sacrifiées aux luttes de pouvoir. 

Machiavel ou Aristote? 

La gauche, qui dénonce les fake news, a trempé plus qu’à son tour dans la diffusion de contre-vérités et la manipulation des opinions. 

Je retrouve le même emballement lors de la Guerre du Kosovo. Certes il y avait beaucoup à reprocher au régime de Milosevic mais était-ce une raison pour fabriquer, en 1999, des faux, tels le « Plan Fer à Cheval », afin de légitimer une opération militaire de l’OTAN? Que penser de la concurrence malsaine, au sein du gouvernement allemand, entre Joschka Fischer, ministre Vert des Affaires étrangères et son collègue social-démocrate Scharping, ministre de la Défense? Les vraies victimes et l’élucidation des crimes ne méritent-elles pas du respect? Sert-on leur cause en fabriquant hâtivement des dossiers mal ficelés, alors que le temps et le respect des principes de l’Etat de droit aideraient à établir les faits? 

L’épisode suivant fut les montages grossiers qui précédèrent le déclenchement de la guerre de 2003 contre l’Irak. Tony Blair le travailliste restera tristement célèbre pour avoir manipulé la vérité. Et on oublie souvent que beaucoup des néoconservateurs américains - qui portent très mal leur qualification - sont d’anciens trotskistes, rompus à toutes les méthodes de fabrication de l’information. Cela n’excuse en rien George W. Bush d’avoir patronné et organisé l’ensemble de l’opération. Pas plus que le fait d’appartenir au parti conservateur n’a détourné Theresa May de marcher sur les traces de Tony Blair en se prêtant à une interprétation hâtive d’événements de Salisbury dont nous allons avoir désormais beaucoup de mal à connaître la nature réelle.   

Mais la gauche est essentiellement « machiavélienne » tandis que la droite l’est par négligence et oubli de sa raison d’être; la gauche a construit toute sa vision politique sur l’édifice intellectuel du philosophe florentin qui sépare éthique et politique comme Luther, à la même époque, abolit le lien entre la foi et la raison. Pour la gauche, la fin justifie les moyens. Je ne dis pas que la droite n’ait pas été contaminée par Machiavel; mais si elle veut rester fidèle à elle-même, elle doit se souvenir que son action est enracinée dans la philosophioe politique d’Aristoite et la théologie thomiste, la vision selon laquelle il est nécessaire de rechercher le bon gouvernement, éthique et politique peuvent et doivent progresser de concert. La droite sait qu’au-dessus de l’Etat il y a le bien commun et qu’une société se trouve très mal quand ses gouvernants ne le prennent plus comme boussole. La gauche ne croit pas, au fond, qu’une société puisse atteindre le bien commun. Elle pose une utopie à laquelle elle oppose les turpitudes du pouvoir en place; et, quand il lui arrive d’exercer le pouvoir, elle n’est pas plus que ceux qu’elle a délogés à l’abri de la corruption mais elle se drape dans le culte de l’utopie inatteignable. La gauche se donne bonne cosncience en proclamant une utopie inatteignable et en prétendant que le pouvoir, entre ses mains, est à l’abri d’une corruption pire. Ce vieux coquin de Mitterrand l’avait dit un jour: « Avant moi, les institutions de la Vè République étaient dangereuses; après moi elles le redeviendront!»

La dénonciation des fake news ou la perte de sang froid d’une élite en train de perdre le pouvoir

On peut comprendre la dynamique de dénonciation des fake news à l’aune de ce schéma. La gauche américaine n’a pas supporté l’idée de perdre le pouvoir. Que ce soit au profit de Donald Trump rend la blessure encore plus vive. Dès que la campagne d’Hillary Clinton a commencé à s’enliser, on a vu fleurir l’accusation selon laquelle des manipulations d’informations avaient lieu, qui entravaient le maintien au pouvoir du parti démocrate. Puis on a vu surgir l’argument d’une puissance de conspiration, qui se tenait derrière l’ascension de Trump. Voltaire dénonçait inlassablement une prétendue conspiration jésuite; les socialistes de tous bords inventèrent au XIXè siècle un capitalisme « juif »; aujourd’hui les libéraux voient le bras de la Russie derrière tout contretemps. Une fois Trump élu, ce que le parti démocrate avait encore de complicités dans la justice et l’appareil d’Etat a cherché, pendant plus d’un an, en vain, à refaire à Trump le coup du « Watergate »; malgré une enquête acharnée, le « Russiagate » ne donne rien. Le plus terrible dans cette affaire, c’est que, loin des élites, tous ces électeurs démocratesd qui sont authentiquement malheureux de l’arrivée de Trump au pouvoir ne peuvent que constater qu’il sort renforcé de la mascarade judiciaire qu’on a voulu en vain lui imposer. Cela n’empêche pas la France, l’Alkemagne ou la Grande-Bretagne de s’adonner maintenant à la dénonciation de manipulations russes, amplifiant de manière grotesque le conspirationnisme du parti démocrate américain. 

La virulence de la dénonciation des fake news vient largement du fait que nous n’avons pas affaire en ce moment à une simple alternance politique. Il ne s’agit pas seulement d’une alternance, comme en connaissent toutes les démocraties. Nous sommes à la fin d’une ère de domination du libéralisme. Et nous sommes en train de basculer dans une ère conservatrice. Il s’agit d’un basculement qui se produit à peu près tous les demi-siècles dans l’histoire occidentale. L’ère libérale (1960-2010) avait succédé à une ère socialiste (1910-1960), elle doit aujourd’hui céder la place. Les poussées régulières d’individualisme libéral dans l’ histoire de l’Occident engendrent leurs propres excès et produisent, par contrecoup, des mouvements de correction, tantôt socialistes tantôt conservateurs. Le Brexit, l’élection de Trump, la droitisation de l’Europe centrale, la confirmation de Poutine au pouvoir sont autant de signes qu’une nouvelle ère, conservatrice, a commencé, qui tâche de panser les plaies de l’âge néo-libéral. Les démocrates américains et les libéraux de tous les pays n’ont pas tort, dans leur logique, de contester le caractère démocratique de ce que mettent en place leurs adversaires. C’est que pour eux la démocratie ne peut être que libérale. Malgré eux, une vision conservatrice de la démocratie est en train de lutter pour remplacer la conception libérale. Ce à quoi nous assistons, c’est au choc extrêmement violent des idées libérales en déclin mais qui tiennent encore une partie des leviers du pouvoir et des idées conservatrices en plein essor mais qui sont encore vulnérables et pas encore suffisamment explicitées pour faire basculer une masse critique dans les milieux dirigeants. Les idées libérales, les médias mainstream sont à bout de souffle mais il leur reste l’arme du procès en illégitimité de ce qu’ils appellent, d’un terme qui relève presque du lapsus: la vérité alternative. 

Ces dernières semaines, nous avons assisté à l’effet boomerang de l’accusation de fake news. Quand ils n’ont pas été mobilisés par les gouvernements (comme en Allemagne), les patrons de réseaux sociaux doivent affronter de plus en plus de critiques pour leur double langage. Ainsi Marck Zuckerberg et Facebook sont-ils mis sur la sellette pour avoir laissé Cambridge Analytica aspirer des millions de données au profit de la campagne de Donald Trump. Twitter est contestée pour fermer des dizaines de comptes exprimant des opinions conservatrices mais être finalement indulgente pour des comptes tenus par des islamistes. Au-delà des réseaux sociaux, il devient de plus en plus évident que les médias traditionnels essaient largement d’instrumentaliser ce qui reste de pouvoir libéral en place pour tenter de retarder la perte d’un certain monopole sur la diffusion de l’information. Aujourd’hui, vous êtes infiniment mieux informés en construisant un éventail large de sources sur internet mais les médias établis avant l’ère numérique et qui peinent à s’adapter à cette dernière défendent le monde d’avant, celui de l’oligopole des agences de presses et du regroupement des organes d’information entre les mains de quelques puissants industriels et financiers. Nul besoin d’avoir lu Marx ou Pareto pour comprendre qu’une élite ait peur d’être remplacée par une autre et utilise tous les moyens à disposition pour garder le pouvoir. L’accusation de fake news fait partie de l’arsenal. 

A quelle condition le tournant conservateur réussira

Voilà, mon cher ami, où m’ont amené ce que votre grand Cardinal appelait des « rêveries politiques ». L’affaire Skripal n’est qu’un symptôme d’un mal plus profond. Theresa May ne se rend pas compte comme elle est manipulée par des intérêts qui ont peur de perdre le pouvoir. J’attends avec une certaine impatience le jour où le parti conservateur fera véritablement une politique conservatrice - en l’occurrence substituera la préoccupation de l’équilibre du monde à l’actuelle russophobie à courte vue. Je sais bien que les mêmes tentations pèseront sur les conservateurs au pouvoir, lorsqu’ils auront définitivbement délogé les libéraux. Mais laissons aux authentiques conservateurs d’être des réalistes et de croire à la vérité. Nous autres conservateurs savons que le mensonge d’Etat et la propagande existent - jusque dans nos propres rangs. Mais nous pensons aussi que nos sociétés ne sont pas condamnées à une guerre des fake news, celle de droite contre celles de gauche. La vie politique ne doit pas devenir un théâtre de l’absurde où les sophistes de tout bord crient « A chancun sa vérité mais la mienne mériter d’écraser la vôtre! ».  Le grand enjeu du tournant conservateur actuel, c’est de réaffimer avec force l’existence bien réelle d’une justice, d’un bien commun, atteignables par la raison politique, par l’action concertée. Il nous faut soritir d’un monde cauchemardesque, où les sociétés n’auraient pas d’autre choix que d’osciller entre une utopie inatteignable et un exercice cynique du pouvoir. Et où la liberté d’opinion finit toujours victime de la dictature de pensée des dirigeants. 

Je vous souhaite une bonne semaine. 

Bien fidèlement à vous

Benjamin Disraëli

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