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Les mots étranges de l'imam de Carcassonne : "A Trèbes, c'est l'Islam qui a été poignardé" !
©Capture

Allah n'y est pour rien

Le saint homme devait être bien bouleversé pour dire une chose pareille. On a de la peine pour lui…

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Dimanche, c'était le dimanche des Rameaux. A Trèbes, une messe était célébrée à la mémoire d'Arnaud Beltrame. L'évêque de Carcassonne, qui s'était déplacé pour l'occasion, a eu les mots attendus et convenus qu'on entend toujours en ce genre de circonstance : "L'amour est plus fort que la haine". 

On ne commentera pas. L'imam local, Mohamed Belmihoub, a été, fort heureusement, plus explicite. Tout en condamnant ce "lâche assassinat", il a jugé nécessaire de préciser que c'était aussi "l'Islam qui avait été poignardé". Les morts de Charlie Hebdo ? Que de coups de poignards dans le corps de l'Islam ! Et les morts du Bataclan ? Combien de coups de couteau dans le corps de l'Islam ? Et les enfants juifs assassinés à Toulouse ? Et le père Hamel égorgé dans son église ?

On se demande comment l'Islam a pu survivre à autant de coups ? Comment les blessures de son corps martyrisé ont pu, à chaque fois, cicatriser si vite et si bien. L'Islam est apparemment doté d'une belle santé. Il convient d'en féliciter Mohamed Belmihoub. Emporté par son émotion, l'imam a parlé, s'agissant de Radouane Lakdim et des autres, de "brebis égarées". Elles sont nombreuses. Et s'égarent de plus en plus. 20.000 fichés S ! 20.000 brebis égarées ? Des milliers de djihadistes français ? Des brebis égarées ? Non pas eux.

En effet, ils ont juste obéi à un rituel bien connu dans nos montagnes : la transhumance. C’est-à-dire la migration saisonnière des ovins passant des pâturages d'été aux pâturages d'hiver. Ces brebis-là, pas du tout égarées, ont trouvé que l'herbe était plus verte en Irak et en Syrie. Ajoutons – pour en finir avec ces digressions ovines – que deux brebis, vraiment égarées, elles, sont allées assassiner une vielle dame juive à Paris. Quand on voit comment se comporte une partie du troupeau, on est tenté de s'interroger sur les bergers.

Mohamed Belmihoub nous a fait cadeau d'une autre pensée profonde. Il a déclaré qu'"Allah Akbar" voulait dire "Dieu est plus grand que la haine." Intrigué, nous nous sommes connectés à oumma.com et consulté quelques livres de Gilles Kepel. Partout, "Allah Akbar" est traduit par "Dieu est le plus grand"  pas par "Dieu est plus grand que la haine". Saluons en Mohamed Belmihoub un futur et grand réformateur du Coran. Nous lui laisserons les mots de la fin : "Nous sommes condamnés à vivre ensemble". C'est bien ça : nous sommes condamnés. 

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