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Marine Le Pen vous devriez vous intéresser au parcours de Gianfranco Fini, éphémère fasciste italien !
©PHILIPPE HUGUEN / AFP

Changement de nom

Le personnage est de peu d'intérêt. Mais sa triste trajectoire devrait vous faire réfléchir.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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J'avais une idée, et même deux, pour le nouveau nom de baptême du Front National. "Marineland" aurait été très bien : une façon de rendre hommage à votre charisme et à votre pugnacité. "Marinistan" n'aurait pas été mal non plus : une façon de tendre la main aux populations musulmanes souffrantes. J'ai pris sur moi d'en parler à Gilbert Collard. Hélas j'avais surestimé son influence.

Vous avez donc choisi Rassemblement National (RN). C'est plat. Plat comme une route nationale. Mais il y a plus amusant. Le Rassemblement National (RN) ressemble furieusement, dans son énoncé, au Rassemblement National Populaire (RNP) de Marcel Déat. Un parti qui vécut quelques beaux moments sous l'occupation allemande. Mais un parti aux contours flous : on n'a jamais su exactement si Déat était nazi ou seulement fasciste… Ça va vous valoir moult moqueries qui auraient pu vous être épargnées si mes suggestions avaient été prises en compte.

Revenons à l'époque contemporaine. Avant vous, en Italie un homme changea le nom de son parti. Gianfranco Fini chef du MSI, un mouvement héritier en ligne directe de l'aventure mussolinienne. Comme vous, chère Marine, Gianfranco était d'excellente famille. Son père avait combattu dans les rangs des Chemises Noires. Et on l'avait baptisé Gianfranco en mémoire de son oncle tué par les partisans communistes.

Fini présida quelques années aux destinées du MSI. Avec tout l'attirail obligé : saluts fascistes, chemises noires, Giovinezza. Puis les années passèrent. Et il s'embourgeoisa. Le nom du parti fut changé : Alliance Nationale! Et Gianfranco Fini se jeta dans les bras de Berlusconi qui était alors à l'Italie ce que Wauquiez est aujourd'hui à la France. Il se rendit en Israël. Pèlerinage de contrition obligé pour un ex fasciste. Et lui qui avait déclaré que "Mussolini était le plus grand homme du 20e siècle (ce qui était très désobligeant pour Hitler) s'exclama là-bas que "Mussolini était le mal absolu". La petite-fille du Duce, Alessandra, cria à la trahison. Ça ne vous fait pas penser à Marion chère Marine ?

Les premières années après la mue furent souriantes. Gianfranco Fini devint président de la Chambre des députés. Puis vice-président du Conseil. Un avenir prometteur n'est-ce pas Marine Le Pen? La suite est beaucoup moins réjouissante. Quand Berlusconi eut mangé tous les fruits de la corbeille que lui avait apporté en dot le chef de l'Alliance Nationale il le laissa tomber comme une vieille chaussette. De déboires électoraux en déboires électoraux, Gianfraco Fini tira sa révérence à la vie politique italienne.

Nous nourrissons donc les plus vives inquiétudes quant à votre avenir, chère Marine Le Pen. Je vous assure "Marineland" ou "Marinistan" vous auraient épargné bien des déconvenues. Mais sans doute est-il trop tard…

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