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Emmanuel Macron mais qu'est-ce qui vous a pris d'inviter Yassine Belattar ?
©AFP

Pas drôle…

Ce dernier se présente comme "humoriste". Je mets des guillemets, car il ne fait rire personne.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Yassine Belattar était invité par le président de la République à l'accompagner pendant sa visite aux Mureaux. Il est arrivé en retard. Et quand il a voulu rejoindre le cortège présidentiel, une policière s'est interposée pour lui dire que ce n'était plus possible.

C'était mal connaître M Belattar que d'imaginer qu'il allait se laisser impressionner par une quelconque fliquette. Il lui a parlé. En homme. On ne connaît pas la teneur de ses propos. Mais selon toute vraisemblance il ne lui a pas dit "Madame, auriez-vous l'extrême obligeance de me laisser passer". Il a parlé comme beaucoup parlent aux Mureaux. Résultat : plusieurs heures de garde à vue pour "outrage à personne dépositaire de l'autorité publique".

Yassine Belattar a bien des malheurs. Plusieurs théâtres ont décommandé son spectacle "Ingérable". Ils n'ont pas apprécié une de ses plus célèbres saillies : "Je ne suis pas Charlie… Je ne suis pas Nice… Je me réserve le droit de choisir mes deuils".

Il est vrai que question deuils, "l'humoriste" a de quoi faire. Pleure-t-il des amis tombés en martyrs en Irak et en Syrie ? Verse-t-il des larmes sur les souffrances de Tarik Ramadan qui gémit dans les geôles de la République ? Soupire-t-il en regrettant l'époque heureuse quand il portait une capuche ?

En réalité, on s'en fout de Yassine Belattar. C'est Macron qui nous intéresse. Sans doute l'a-t-il invité aux Mureaux parce qu'il le trouvait représentatif de la banlieue. Au président de la République, il faut toujours un régional de l'étape…

On en déduira que quand Macron ira à Neuilly il invitera une des animatrices de Sens Commun. Pour Lille ce sera Dany Boon consacré par Bienvenue chez les Ch'tis. Et en déplacement à Rennes, il conviera certainement à ses côtés un autonomiste breton.

Pour les Mureaux, Macron a trouvé ce qu'il a trouvé. Ou plutôt ce qu'un de ses conseillers (il y a parmi eux de parfaits imbéciles) lui a soufflé. Il y a en banlieue des gens formidables. En déroulant le tapis rouge pour Yassine Belattar ce sont eux que Macron a insulté. 

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