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Collègues, supérieurs hiérarchiques, subordonnés : comment repérer les "vampires psychiques" au travail ?
©www.flickr.com/photos/adrian_s/11386276

Bonnes feuilles

N’avez-vous jamais eu le sentiment d’avoir été « vampirisé » par une collègue, un inconnu, une relation ou un parent ? Vous vous sentez alors fatigué, voire vidé. Vous finissez par comprendre que vous êtes utilisé par cette personne. Vous êtes victime d’un(e) vampire psychique. Extrait du livre "Les vampires psychiques" de Stéphane Clerget, aux éditions Fayard (2/2).

Stéphane Clerget

Stéphane Clerget

Stéphane Clerget est médecin pédopsychiatre. Il partage son activité entre les consultations et la recherche clinique. Ses champs d’étude concernent notamment l’adolescence, les troubles émotionnels et les questions d’identité. Il a mis en place à l’hôpital l’une des premières consultations d’aide à la parentalité. Il est l'auteur de Nos garçons en danger (Flammarion) et Les vampires psychiques (Fayard).

Les vampires psychiques de Stéphane Clerget

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Dans le milieu du travail, le climat dépend pour beaucoup de la personnalité des individus qui nous entourent, et ce quel que soit le poste que l’on occupe. Il n’est pas rare parmi les uns et les autres de croiser des vampires ou d’en devenir la proie. Les vampires ne sont pas les seuls à se montrer toxiques dans l’environnement professionnel, mais ils ne sont pas les moins dangereux. Le domaine professionnel est un terreau où le vampirisme psychique se déploie allégrement. Les vampires psychiques y sont des collègues, des collaborateurs, des supérieurs hiérarchiques, des subordonnés ou des employés.

Des vampires invisibles

Le problème avec les vampires, au travail ou ailleurs, c’est qu’on ne les reconnaît pas tout de suite. Souvent, ils sont même appréciés, passent pour avenants et sympathiques, se font vos confidents, voire tissent des liens d’amitié. Ce n’est que progressivement que l’on se rend compte qu’ils ou elles vous dévorent. Il y a des vampires occasionnels qui vont profiter de votre « aptitude » à vous laisser vampiriser, que celle-ci soit permanente ou provisoire (état de fatigue morale, consécutif à un incident de vie). Les autres sont des vampires « professionnels » qui préméditent leurs actes et recherchent les proies les plus fragiles ou les plus gorgées d’énergie vitale. Dans un cadre professionnel, ils peuvent chercher le pouvoir et ses avantages et profiter de vous pour l’obtenir, ou vous détruire à petit feu pour prendre votre place, leur plaisir étant d’ailleurs davantage dans cette quête du pouvoir que dans la possession du pouvoir pour lui-même. Le vampire peut aussi se contenter de rester à sa place, mais plutôt qu’avancer par ses propres ressources, il ou elle va se nourrir des vôtres et profiter de votre énergie, puiser dans votre force de travail pour en tirer personnellement profit et exister au travail. Le vampire professionnel préfère les courriels au téléphone.

J’en reçois tant, me confie Adeline, qui travaille au service des ressources humaines d’un grand groupe, que je consacre une part importante de ma journée ou de mes soirées à les lire comme à y répondre. Il y a un aspect légal, car avec les mails on ne peut pas faire comme si on n’avait pas entendu. Ma chef le sait, comme elle sait sans doute la charge de travail que cela représente, mais elle fait comme si c’était accessoire. Pour me défendre, j’ai pris le pli de lui adresser copie de la plupart des échanges pour aval.

Dire stop au vampire pourrait sembler simple. Surtout si dans la vie de tous les jours vous êtes quelqu’un de suffisamment équilibré et bien dans sa peau pour savoir dire non. Or, il arrive que cette fois, face à ce chef ou à ce collègue, cela ne se produit pas facilement. Vous vous sentez peu à peu déstabilisé au travail, déconcerté. Vous avez le sentiment d’être un peu bouffé par l’autre. Cela finit par avoir des conséquences sur votre état moral et physique, car vous devenez préoccupé, irrité et fatigué. Des troubles du sommeil aggravent la fatigue morale. Vous savez qu’il y a un problème, dans le meilleur des cas vous identifiez la personne qui vous perturbe, mais vous ne parvenez pas à mettre un terme au travail de sape dont vous êtes la victime. Et plus cela dure, plus vous manquez d’énergie psychique pour dire stop.

Extrait du livre "Les vampires psychiques" de Stéphane Clerget, aux éditions Fayard

"Les vampires psychiques" de Stéphane Clerget

©Librairie Arthème Fayard 2018

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