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Ce que le top 5 des personnalités politiques les plus détestées des Français nous dit sur cette France supposément moisie (ou sur ceux qui sont obsédés  à l’idée qu’elle le serait)
©Reuters

France confortable

Les cinq personnalités politiques les moins appréciées sont Laurent Wauquiez, Nadine Morano, Manuel Valls, Marine Le Pen et Anne Hidalgo.

Gilles-William Goldnadel

Gilles-William Goldnadel

Gilles-William Goldnadel est avocat et essayiste. Il a notamment écrit en 2024 "Journal de guerre : C'est l'Occident qu'on assassine" (éditions Fayard) et en 2021 "Manuel de résistance au fascisme d'extrême-gauche" (Les Nouvelles éditions de Passy). 

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Atlantico : Alain Minc lors de l'Emission politique face à Laurent Wauquiez a fait part de son inquiétude quant aux relents d'extrême-droite d'un certaine France qui pourrait céder à l'appel de politiques jouant sur les divisions ethniques et, ou, sociales. Est-ce que cette inquiétude vous paraît justifiée dans l'optique où les cinq personnalités les moins appréciées des Français sont des personnalités qui apparaissent comme clivantes (Nadine Morano, Marine Le Pen, Manuel Valls, Laurent Wauquiez, Anne Hidalgo) selon un sondage Yougov pour le Huffington Post et CNews?

Gilles-William Goldnadel : Je m'interroge très sérieusement sur la sincérité des propos d'Alain Minc. Il y a à peu près un an, celui-ci pronostiquait avec une grande quiétude que le Front National allait très bientôt se situer comme le premier parti de France. Mais il n'avait pas pour autant l'air de faire ses bagages. Dans l'univers macronien dans lequel il a décidé de confortablement se ranger, il reprend le vocabulaire et les idées les plus éculées de la "France confortable". Je suis même assez consterné qu'un garçon comme lui, très attentif aux modes, en soit revenu à la vulgate la plus convenue des idées qu'on véhiculait les chocs terroriste et migratoire. A partir de là, je pense que ce que véhicule Alain Minc, c'est un vocabulaire et des idées qui empêchent de penser, et qui fait que les politiques ne peuvent plus se colleter aux deux maux les plus difficiles à vaincre pour la société française, et qui aujourd'hui, comme l'a indiqué récemment un sondage du Figaro, sont les deux préoccupations essentielles des Français. Il n'y a pas de doute que ces mots et ce discours sont encore efficaces, puisque les deux maux dont je parle ont été tout simplement évacués de la campagne électorale. Même le Front National, par un étrange sur moi, a préféré les escamoter pour engager une bataille de la monnaie qu'il était incapable de mener, pour des raisons de fond mais également parce que sa responsable principale ne les manie pas avec une immense dextérité. 

Vous ayant dit cela, je rejoins effectivement votre constat de ce paradoxe dans le désir forcené de Alain Minc de vouloir stigmatiser assez vainement Laurent Wauquiez lors de l'émission. Mais il le taxe en plus d'opportuniste, ce qui dans cette circonstance, est d'un illogisme absolu. Vous l'avez remarqué, quant à droite on s'efforce de rejoindre les préoccupations du peuple, on le paye comptant sur le plan médiatique. On est constamment stigmatisé – y compris par Alain Minc – et une partie de l'opinion, sans doute la plus malléable, vous le fait payer. 

Je suis bien persuadé que le personnel politique de droite, lorsqu'il sait qu'il va en payer le prix, accepte justement de rejoindre préoccupations du peuple, il ne le fait pas de gaité de cœur parce qu'il sait qu'il va le payer sur le plan médiatique et sur le plan de la popularité. C'est donc dans cette équation et dilemme jusqu'à maintenant difficilement soluble que le personnel politique de droite se trouve coincé de part la vigilance de Cerbères comme Alain Minc.

Dans cette perspective, que nous dit la liste des personnalités politiques les plus détestées des Français ?

Cela nous dit un que Alain Minc se trompe, mais parce qu'il se trompe, cela nous montre que le combat contre la dictature du politiquement correct, contre le terrorisme intellectuel, contre le matraquage médiatique chic est un combat redoutable. C'est un combat difficile à gagner mais qu'on peut gagner à condition de serrer les dents, de dire son fait à la classe politique avec d'avantage d'ironie que d'agressivité. Nous pouvons passer cette passe tragique. De toute manière il n'y a pas d'autre choix. C'est la liberté intellectuelle ou la mort !

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