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Voilà comment l'UNEF et Sud-Solidaires assassinent Charb pour une nouvelle fois!
©REUTERS/Jacky Naegelen

Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens !

Il avait bien des choses à se reprocher le patron de Charlie Hebdo. C'est pourquoi on ne le tuera jamais assez ...

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Le 7 janvier 2015, les frères Kouachi pénétrèrent, kalachnikov à la main, dans les locaux du magazine humoristique. Ils étaient là pour exécuter les commandements du Tout Puissant. Ce dieu de colère et de vengeance leur avait ordonné d'éliminer les mécréants islamophobes de cette rédaction. Une balle fut donc logée dans la tête de Charb et des siens

Mais son cadavre bouge encore. Charb avait laissé derrière lui un texte : " Lettre ouverte aux escrocs de l'islamophobie qui font le lit du racisme". Et il faut que cette lettre connaisse la même mort que son auteur. Brûlée, dénoncée, clouée au pilori.

Après les regrettés frères Kouachi, hélas trépassés, d'autres officiants de la volonté du Tout Puissant ont repris leur flambeau. Il s'agit de l'UNEF et de Sud-Solidaires, un autre syndicat étudiant. Ne pouvant aller cracher sur sa tombe -car pour ça il faudrait se déplacer- ces deux organisations se contentent de vouloir interdire ses écrits.

Une lecture de la lettre de Charb était prévue à l'université Paris-Diderot. L'UNEF et Sud-Solidaires dans un long texte en écriture inclusive s'indignent, protestent et réclament l'interdiction de cet événement. En effet, je les cite, il faut voir dans le texte de Charb "une manifestation de l'islamophobie".

Et l'islamophobie est, citons les encore, "un racisme"! Leur argumentation est imparable: le but de cette lecture est de "stigmatiser les musulman.e.s racisé.e.s ". Pour les mêmes raisons et grâce à  la vigilance des mêmes la lecture du texte de Charb a été interdite dans les universités de Lille et d'Avignon. Là aussi, en application de la volonté du Tout Puissant on a empêché la diffusion des "idées nauséabondes " de Charb.

Nous avons ici affaire à des petits Torquemada qui d'une fac à l'autre se multiplient et se reproduisent. Ils sont les détenteurs du Bien. De là vient leur arrogance sans limite.  De là leur suffisance dominatrice. Ils ont le droit de salir et de piétiner car ils mènent croisade contre "les idées nauséabondes".

Ils gagnent souvent comme ce fut le cas à Lille et à Avignon. Mais pas toujours complètement. Ainsi à Valenciennes une lecture de Charb a pu, péniblement, avoir lieu.  A condition qu'elle ne se tienne pas dans les locaux universitaires. A condition -c'est la police qui l'a demandé- qu'aucune publicité ne soit faîte pour annoncer l'événement. En catimini. Et devant une assistance clairsemée. Sinon ça aurait pu peut-être énerver certains fidèles dévoués au Tout Puissant...

C'est à vomir. Et un jeune élu socialiste d'Avigon Amine El-Khatmi n'a pas pu faire autrement que de vomir en criant son dégoût à la lecture du texte de l'UNEF et de Sud-Solidaires. Mais sans doute n'est-il pas assez racisé aux yeux de ces deux syndicats? Il n'y a qu'un mot pour définir ce qui est en marche avec eux. Il est dans le titre d'un livre de Houellebecq: " Soumission".

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