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(In)Sécurité du quotidien : la réalité des chiffres finit par rattraper l’optimisme des discours officiels
©Reuters

Violences

Un peu seul, l'auteur le rabâche depuis des mois dans sa rubrique d'Atlantico : depuis le désastreux règne de Hollande-Taubira, copains et protecteurs du gentil Théo et de son aimable fratrie, l'insécurité règne en France.

Xavier Raufer

Xavier Raufer

Xavier Raufer est un criminologue français, directeur des études au Département de recherches sur les menaces criminelles contemporaines à l'Université Paris II, et auteur de nombreux ouvrages sur le sujet. Dernier en date:  La criminalité organisée dans le chaos mondial : mafias, triades, cartels, clans. Il est directeur d'études, pôle sécurité-défense-criminologie du Conservatoire National des Arts et Métiers. 

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Or aujourd'hui, s'agissant de l'insécurité, la population française confirme et abonde dans le sens du criminologue signataire. Dans un vaste silence médiatique, un récent sondage (Odoxa-Dentsu, Le Figaro, 4 janvier 2018) révèle que la sécurité est même la première préoccupation des Français - lisez bien - avant le chômage. 

A juste titre, 58% des Français voient l'insécurité augmenter. Ceux qui la sentent baisser ? 9% des sondés, les usuels bobos-anarchistes de salon. 

Précisons : oui l'insécurité augmente : 60% le clament dans les classes populaires (hou hou, la gauche !) et 64% en milieu rural (hello, la droite !). 

Cela, les Français le ressentent malgré les tripotages du ministère de l'intérieur qui, pour son bouquet statistique, cueille les fleurs de son choix et balance le reste, réalités déplaisantes ou chiffres qui fâchent, à la poubelle. Aidé dans sa tâche par l'Observatoire national de la délinquance, organisme jadis courageux et intéressant mais qui aujourd'hui, sert la seule tisane-Collomb ; enfin par l'Agence France Presse, fief des docteurs-tant-mieux sécuritaires.

Dans la grande coalition du silence, enfin, les médias-des-milliardaires et la propagande radiophonique du régime. Exemple récent, un bobo-débile de France Inter qualifiant de "compilation de faits-divers" La France Orange Mécanique de Laurent Obertone ; alors que ce livre électrochoc, décrivant enfin ! le réel criminel français et le calvaire de populations abandonnées aux voyous, se vendit à 100 000 exemplaires et réveilla la France plusieurs mois durant.

Mais exposons plus à fond le niveau de l'insécurité en France et d'où, pour nos concitoyens, elle provient.

Bref retour en arrière : en mars 2017 (en pleine élection présidentielle) 61% des Français (Odoxa) ressentent l'insécurité ; et dans le classement des thèmes cruciaux des prochaines campagnes électorales, la sécurité arrive classiquement en 3e position, jute après le chômage et le pouvoir d'achat.

Dans l'été 2017 (Le Figaro, 15/09/2017) les Français donnent leur fort négatif avis sur l'immigration : trop d'immigrés (53% des sondés) ; l'immigration a beaucoup augmenté (58%) ; des terroristes se prétendent réfugiés (64%) ; les migrants sont-ils vraiment des réfugiés ? (53%). 

L'immigration est-elle un facteur positif ? 100% des journalistes-des-milliardaires - mais 14% des Français. La diversité médiatique dans toute sa splendeur.

Venons-en à aujourd'hui. Fin décembre on apprend (Fiducial-Odoxa, "sécurité au quotidien"), que le ressenti d'insécurité grimpe en flèche, + 6% en un mois, 66% des Français, niveau record depuis mai 2016.

Nous voici au cœur du problème : plus confiants qu'avant en matière de délinquance - cambriolages - agressions : 29% ; moins confiants 70% ; sept Français sur dix sont inquiets à propos de la sécurité.

Message au petit marquis de France Inter : 62% des Français ont déjà subi un vol ou une agression ; 27%, déjà cambriolés et 21%, déjà molestés. 

Avis, maintenant aux soi-disant amis de la jeunesse : chez les 18-24 ans, ont déjà été molestés ou pire, 28%. Presque un jeune Français sur trois malmené, voire traumatisé ? Le bobo de France Inter s'en tape.

Autre message aux idolâtres de la "politique de la ville" et de la "mixité sociale" : choix du lieu de vie, le critère de la sécurité (éviter les coupe-gorges comme la peste) compte pour 62% des Français - et pour 76% des jeunes de 25 ans. Dans ces conditions, quelles chances de succès pour cette "politique de la ville" qui engloutit en vain les milliards depuis un demi-siècle ? Aucune, zéro.

Le marché du travail enfin, et le chômage - si important politiquement. Choix de l'emploi et notamment, de sa localisation (encore et toujours, éviter les périlleux ghettos) ; la sécurité (lieux de travail et accès) compte pour 61% des Français et pour 69% des jeunes de 25 ans. Travailler oui - mais se faire courser ou pire par des hordes sauvages - pas question. 

Tels sont donc les indéniables faits et réalités auxquels devraient réfléchir ceux qui prétendent s'intéresser tant et plus au bien-être et à la prospérité des Français. Comme c'est la période des vœux, ce sera donc le nôtre.

NB : "Décodeurs", "Décryptage" : Comme d'usage, mes faits et données sont à votre disposition.

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