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Tous "convertis" ? Ces petits éléments d’information mal connus qui pourraient peut-être modifier la vision des Français sur la PMA, la GPA ou l’euthanasie
©Reuters

Vague de fond?

Selon un sondage IFOP pour la Croix et le Forum européen de bioéthique, les Français seraient de plus en plus favorables à des sujets comme l'élargissement de la PMA (procréation médicalement assistée, à une loi sur la fin de vie (89%), ou à une levée de l'interdiction de la GPA (64%).

Bertrand Vergely

Bertrand Vergely

Bertrand Vergely est philosophe et théologien.

Il est l'auteur de plusieurs livres dont La Mort interdite (J.-C. Lattès, 2001) ou Une vie pour se mettre au monde (Carnet Nord, 2010), La tentation de l'Homme-Dieu (Le Passeur Editeur, 2015).

 

 

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Christophe Boutin

Christophe Boutin est un politologue français et professeur de droit public à l’université de Caen-Normandie, il a notamment publié Les grand discours du XXe siècle (Flammarion 2009) et co-dirigé Le dictionnaire du conservatisme (Cerf 2017), le Le dictionnaire des populismes (Cerf 2019) et Le dictionnaire du progressisme (Seuil 2022). Christophe Boutin est membre de la Fondation du Pont-Neuf. 

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Atlantico : Selon un sondage Ifop pour La Croix et Le Forum Européen de la Bioéthique, les Français seraient de plus en plus favorables à des sujets comme l’élargissement de la PMA (Procréation Médicalement Assistée), à une loi sur la fin de vie (89%) ainsi qu’à une levée de la GPA (Gestation Pour Autrui). Ces chiffres sont étonnants. Comment a-t-on présenté ces questions ? A-t-on dit la vérité ? 

Christophe Boutin : Selon un sondage IFOP pour la Croix et le Forum européen de bioéthique, les Français seraient de plus en plus favorables à des sujets comme l'élargissement de la PMA (procréation médicalement assistée, à une loi sur la fin de vie (89%), ou à une levée de l'interdiction de la GPA.

C’est en effet ce que l’on nous annonce, et selon Jérôme Fourquet, le directeur du département opinion de l’Ifop, qui a réalisé le sondage, « il n’existe aucun clivage majeur ni entre les générations, ni selon les préférences politiques. Cela confirme qu’il s’agit d’une vague de fond ». Ces éléments de langage, donnés dans La Croix, sont depuis repris en boucle par tous les autres médias.

Une analyse des résultats montre pourtant bien des différences majeures. Rappelons d’abord que si droite et gauche considèrent également les enjeux des questions bioéthiques comme importants (plus de 90% dans les deux cas), au vu de la formulation de la question cette « importance » ne veut rien dire en elle-même : on peut juger ces questions importantes parce que l’on considère qu’en la matière des blocages doivent être dépassés ou, au contraire, importantes car l’on craint des dérives.

Et de fait, les choses sont donc bien différentes quand on traite des questions de PMA et de GPA. Si 60% des Français sont favorables à la PMA pour les femmes homosexuelles, il y a une différence de 38 points entre une gauche largement favorable (76%) et une droite défavorable à 62%. Même différentiel ou presque pour la PMA accordée aux mères célibataires, à laquelle 57% des Français seraient favorables, avec une gauche favorable à 72% et une droite défavorable à 63% (35 points). Et, très logiquement, même clivage important pour une GPA acceptée par 64% des Français, mais souhaitée par 78% de la gauche et rejetée par 60% de la droite (38 points).

On l’aura compris, sur ces trois questions, le clivage entre droite et gauche reste parfaitement d’actualité – et l’on saluera l’ombre portée de La Manif pour tous. On notera d’ailleurs que l’évolution – hormis le cas nouveau de la GPA – porte beaucoup plus sur l’évolution en faveur de la PMA pour les couples homosexuels – avec une bascule en 2013 – que sur la PMA pour les mères célibataires, où l’on reste sensiblement dans les mêmes chiffres.

De manière très significative, le différentiel entre droite et gauche se resserre sur la question de la légalisation du suicide assisté ou de l’euthanasie, où il n’est plus que de 8 points, comme en ce qui concerne la manipulation génétique des embryons à des fins thérapeutiques (6 points).C’est donc bien la question de la filiation qui est ici déterminante dans une opposition entre droite et gauche qui persiste quoi qu’on prétende.

Bertrand Vergely : Vous avez raison de poser la question. On n’a pas dit la vérité. Quand on veut  faire admettre les nouvelles parentalités on parle de tolérance, d’ouverture, de partage, d’amour, de tendresse, d’émotion, de beauté, de souffrance, de drame, d’injustice, de société sans cœur totalement rétrograde, d’homophobie, de racisme, de discrimination  etc…  De même, quand on veut  faire admettre l’euthanasie et le suicide assisté on parle de compréhension, de compassion,  de cœur, d’amour, de liberté, d’arrêt de la souffrance, d’humanité, de droit, de morale judéo-chrétienne tyrannique, d’absurde sacralisation de la vie, de non respect de la personne et de ses volontés etc… En un mot, on parle de tolérance et de confort ainsi que de bien être. On ne va pas à l’essentiel. On fait exprès de ne pas y aller. On ne voit pas. On ne veut pas voir. On fait exprès de ne pas voir. On ne veut pas regarder en face ce qui est en jeu à savoir un changement d’humanité et pas simplement une amélioration de la vie quotidienne, un progrès social et sociétal. 

     La tolérance pour les homosexuels, comment être contre ? Il fait se féliciter que leur vie privée soit protégée. Le désir de mourir sans souffrir, comment être contre ? Il fait tout faire pour que l’on puisse mourir sans souffrir. Reste que notre monde repose actuellement sur deux éléments fondamentaux, l’un concernant l’origine de la vie et l’autre sa fin. 

     S’agissant de l’origine de la vie un enfant se fait par un homme et une femme et s’élève par un père et une mère. Deux hommes, deux femmes ne peuvent pas faire d’enfants. Ils ne peuvent qu’en faire faire un en prenant ici du sperme d’un inconnu et là le ventre d’une inconnue. De sorte que l’enfant qui naitra de ce procédé sera un orphelin sans père pour les couples de femmes et sans mère pour les couples d’hommes. Si, pour faire plaisir aux couples de même sexe le législateur décide d’autoriser la PMA et la GPA ce n’est pas à un progrès social auquel nous allons avoir affaire mais à une rupture impliquant un changement d’humanité. De fait le couple homme-femme et le couple père-mère qui est le fondement de la vie et de l’éducation va être mis à mort pour mettre à la place dans l’histoire de l’humanité quelque chose qui ne s’est jamais vu parce que c’est impossible à savoir que deux hommes et deux femmes soient considérés comme pouvant faire des enfants. Ce qui est une situation psychotique, le réel et ses données fondamentales disparaissant au profit du confort d’une minorité. 

     Quant à la fin de vie, là encore on est dans la transgression. La société repose sur l’interdit du meurtre. Euthanasier les personnes en fin de vie pour abréger leurs souffrances ou bien encore les aider à se suicider c’est commettre un meurtre. Un meurtre humanitaire, un meurtre compassionnel, mais un meurtre tout de même. On dit que la mort abrège les souffrances. Faux. C’est la médecine qui abrège les souffrances. La mort n’abrège rien du tout. Elle suspend la question de la souffrance en faisant tout sauter. 

     En ce sens, pourquoi les projets de loi en préparation sur la PMA, la GPA et la fin de vie sont-ils choquants ? Parce qu’ils mettent en place une société qui va être celle du mensonge, du leurre et de la transgression. Alors que deux hommes et deux femmes ne peuvent pas faire d’enfants cette société va faire croire qu’ils le peuvent grâce  à un artifice juridique et médical. Alors que tuer quelqu’un ne résout pas la question de la souffrance, cette même société va faire croire que ce meurtre légalisé suspend la souffrance. 

     Si le législateur commet la faute de légaliser ces projets il va instituer le mensonge et favoriser ce qui fait déjà tant de mal à notre monde à savoir la perte totale du sens des réalités comme des significations. 

     Le sondage qui parle de 89 % d’opinions favorables en faveur de la légalisation de l’euthanasie et de 69% d’opinions favorables en faveur de la levée de l’interdiction concernant a-t-il été honnête ? C’est impossible, ces scores étant non pas des scores normaux mais des scores soviétiques. 

     Il est certain que si vous demandez aux gens : « Êtes vous prêt à autoriser l’euthanasie pour abréger la fin de vie de personnes en grande souffrance et à autoriser PMA et GPA pour permettre aux homosexuels d’être des couples et des familles comme les autres » vous allez avoir un plébiscite. Qui dans notre pays est pour la souffrance et l’inégalité ? Mais si on avait posé aux gens la vraie question à savoir : « Êtes vous pour un changement total d’humanité dans laquelle le meurtre qui est interdit va être permis et dans laquelle le couple homme-femme et le couple père-mère comme couple de base de la vie va être supprimé` ? » je doute que 70% voire 90% des Français auraient dit oui.  

     Exagération de ma part quant au fait d’assimiler l’euthanasie et le suicide assisté à un meurtre légal ? Non. François Mitterrand à qui on doit l’abolition de la peine de mort a fait un jour cette remarque à Marie de Hennezel : « Je n’ai pas aboli la peine de mor dans le Code Civil pour que celle-ci revienne en douce via l’euthanasie ». 

A-t-on dit la vérité à propos de la PMA qui aujourd’hui se marchandise sans compter que la question de la filiation n’est pas réglée ? 

Bertrand Vergely : Bien évidemment non. Écoutons les medias notamment ceux qui sont très complaisants à l’égard des nouvelles parentalités. Comment la PMA est-elle présentée. Comme du pas trop grave. Bon, se disent les gens, c’est vrai, deux femmes qui font faire un enfant, ce n’est pas la norme. Mais, deux femmes c’est deux mamans. C’est tendre une maman. Deux mamans c’est encore plus tendre. Bon, certes, elles sont allées chercher du sperme d’un inconnu en Suède. Mais, cela a été donné, pas acheté. La PMA est vendue comme étant relativement clean. Revenons sur terre. La vérité est autre. La marchandisation est en train d’arriver. Et plus il  va y avoir de demandes de PMA  plus elle va arriver. Il y a déjà des banques du sperme. Le marché du sperme va arriver avec, n’en doutons pas, des catalogues sur Internet et ailleurs présentant les futurs étalons. Ce qui va poser des questions inédites. Outre Manche, l’Angleterre a découvert dernièrement qu’un donneur prolifique était le père de 535 enfants. Ce qui bien évidemment pose un problème majeur de mariages consanguins. Problème d’autant plus ardu que l’une des conditions du don de sperme est que celui-ci soit anonyme. Quand la paternité disparaît n’est-ce pas le risque que l’on encourt ? 

     Il est beau de vouloir voler au secours des couples de femmes en mal d’enfant. Mais  autoriser ce type de procréation n’est-ce pas encourager le don de sperme anonyme avec les conséquences que cela va inévitablement produire ? 

     Quand le sondage IFOP a été fait, a-t-on prévenu les sondés que tout ayant un prix, les nouvelles parentalités allaient en avoir un, qui plus est très élevé ? Sans compter qu’ne un temps où la Sécurité Sociale cherche à réduire ses coûts une PMA est chère voire très chère. 

A-t-on dit la vérité à propos de la GPA  qui est toute entière basée sur la marchandisation et qui pose elle aussi la question de la filiation, sans compter les contentieux qui vont inévitablement se poser dans l’avenir ? 

Bertrand Vergely : Bien évidemment, là encore non. Comment fonctionne la manipulation de la mentalité collective sur une telle question ? Par un effet d’avalanche à partir de l’égalité, notion chère aux Français. Tout partant de l’amour et du droit de s’aimer quand il est question de l’amour et du mariage entre personnes de même sexe la réaction est simple et en cinq temps. Premier temps : S’ils s’aiment on ne voit pas pourquoi ils n’auraient pas le droit de s’aimer. Deuxième temps : Ni pourquoi ils n’auraient pas le droit de se marier. D’où un troisième temps logique : Puisqu’ils sont mariés on ne voit pas pourquoi ils n’auraient pas le droit d’adopter des enfants. Suit alors un quatrième temps : Puisqu’ils ont le droit d’adopter des enfants on ne voit pas pourquoi ils n’auraient pas le droit d’avoir des enfants vraiment à eux, des enfants de leur sang. Ce qui aboutit au cinquième temps : On permet aux couples de femmes d’avoir des enfants. On ne voit pas pourquoi on pourrait l’interdire aux couples d’hommes. Autrement dit, sur le mode du : On ne voit pas pourquoi au nom de quoi on pourrait interdire que … on aboutit à la situation actuelle. Situation irréelle. Le droit étant la seule chose qui compte, qu’un enfant né d’un couple d’hommes n’ait pas de mère, tout le monde s’en moque. 

     La PMA va être légalisée. Bien évidemment la GPA va l’être aussi. Il se peut qu’elle ait du mal à passer. Pour des raisons de morale et de souci de l’enfant privé de mère ? Non. Pour des raison comptables. La location d’un ventre coûte cher. Même en Inde où les prix sont plus bas qu’en Ukraine ou aux USA. Le Ministère des Finances risque de tiquer. Pas longtemps. Que les militants pro-PMA se rassurent. Les medias et la démagogie politique en période électorale finiront bien par l’imposer. 

     Une nouvelle humanité va naître, a-t-il été dit. Oui, une nouvelle humanité va naître. Celle dans laquelle l’enfant sera non plus un mystère que l’on salue mais un objet et pas simplement une marchandise que l’on choisit sur catalogue en comparant ici la têtes des donneurs de sperme et là celle des loueuses de ventre. 

A-t-on dit la vérité à propos de la fin de vie avec les dérives que ‘on observe aux Pays-Bas et en Belgique ? 

Bertrand Vergely : Une fois de plus non. Quand il a été question du mariage pour tous, la présentatrice d’un grand journal du soir sur un grand media a commencé son journal en disant : La France est en retard. Admirable façon d’enfumer les esprits en levant toute objection contre ce mariage par une urgence : ne pas être en retard par rapport aux autres. Avec l’euthanasie et le suicide assisté on assiste au même procédé. Pour éviter d’aborder la violence que ce projet porte en lui-même que fait-on ? On avance le retard. 

     Tout ce ci montre une chose. Quel est le problème de fond que posent la PMA, la GPA, l’euthanasie et el suicide assisté ? Ce n’est pas ce que l’on voit mais ce que l’on ne voit pas. ce qui se passe derrière. En l’occurrence l’incurie morale et spirituelle qu’il y a derrière tout cela. On nage dans le mensonge, la manipulation, la médiocrité et la veulerie. Le confort tout de suite et qu’on n’en parle plus. Voilà ce qu’il y a derrière ce que l’on entend. La dignité du couple homme-femme, du couple père-mère, ? Le souci de l’enfant ? L’idée qu’il puisse y avoir d’autres façons de régler la question de la souffrance que de tuer ceux qui souffrent ? On s’en moque. Parce qu’on veut du concret. Résultat, on est en train de bâtir un ponde qui n’a plus que trente centimètres de visibilité. Il faut autoriser le suicide parce que la vie est mauvaise, nous dit ce monde. Non. C’est parce que l’on voit dans le suicide une solution, que la vie est mauvaise. 

Si ces chiffres peuvent étonner au premier abord, certaines dérives relatives à ces pratiques pourraient produire un reflux de ces sentiments. 
1- La question de la marchandisation induite par la PMA notamment sur le différentiel existant actuellement entre offre et demande de gamète et de sperme, mais également les problèmes de filiation inhérents à une négation de la paternité.
2- La question de la marchandisation relative à la GPA, mais également, ici encore, les problématiques de filiation, ou encore les problèmes juridiques entraînant une multiplication des contentieux sur le sujet.
Vous avez parfaitement raison de souligner les risques, dont le premier est bien sûr celui de la marchandisation des corps… ou de ses produits. Il faudra en effet pallier l’insuffisance de ces ventres dont Pierre Bergé souhaitait qu’on puisse faire de leur location un travail comme un autre, ou celle des gamètes. Puis, dans un marché concurrentiel, se posera nécessairement un jour la question des valeurs différentes des ventres ou des gamètes au regard des qualités supposées de leurs propriétaires. Enfin, des déceptions, erreurs et dysfonctionnement naîtront nécessairement des contentieux dont s’accommoderont bien vite et des avocats qui y verront une source de profits et des juges qui n’aiment rien tant que le droit pur.
Derrière ces réalités difficiles, voire ces souffrances que pourraient connaître certains des enfants nés de ces arrangements commerciaux – et sur lesquelles la juriste Aude Mirkovic, comme d’autres, a très justement fourni de nombreux arguments – se pose la question de notre anthropologie sociale et du rapport entre société et famille. Nous travaillons depuis des années en nous préoccupant de manière privilégiée des droits et/ou avantages de quelques minorités. Mais s’il est légitime de prendre en compte des situations de détresse, encore faut-il, d’abord, qu’elles soient telles et, ensuite, que leur prise en compte ne menace pas d’autres équilibres.
Or faire du corps humain un simple objet commercial comme un autre pose des problèmes majeurs d’éthique. On peut souhaiter qu’ils soient évoqués lors de ces États généraux de la bioéthique qui vont se réunir à partir du 18 janvier. Mais la manière même dont on rend compte du sondage que nous évoquons montre une volonté de propagande largement orchestrée qui laisse craindre bien des dérives.

Concernant la fin de vie, les dérives constatées aux Pays Bas mais également en Belgique peuvent aussi poser des questions...

Christophe Boutin : Ici aussi les choses sont naturellement très sensibles : l’allongement de la durée de la vie se paye de conditions de survie parfois très difficiles. On remarquera, je l’ai dit, que sur cette question le différentiel entre droite et gauche est réduit, et que seule une minorité de 28% de catholiques pratiquants – encore faudrait-il savoir ce que les sondeurs mettent derrière ce terme –,à peine plus d’un quart, s’oppose à toute modification de la législation actuelle. Il est d’ailleurs intéressant de noter que c’est sur la question de l’euthanasie, pratiquée par un médecin, et non sur celle du suicide dit assisté, dans lequel on se contente de délivrer un produit létal qui est pris par la personne elle-même, que le différentiel est le plus grand.
Ici encore, comme dans le domaine de la procréation assistée, on retrouve l’éventuelle question de la marchandisation, autour de ces centres de mort programmée installés à l’étranger, mais plus encore des questions d’éthique : qu’est-ce qu’un consentement libre, quand doit-il être donné, que faire si l’intéressé n’est plus en état de confirmer un vœu exprimé parfois bien des années auparavant… Et plutôt que d’expliquer que, puisque cela se fait ailleurs, seuls certains y ont droit, ce qui serait discriminant, il faut tenter d’éclaircir le flou dans lequel nous sommes en ce domaine pour ne plus faire porter à d’autres – et notamment au personnel médical – une responsabilité qui n’est pas la sienne.
Notons une chose pour conclure : La Croix titrait la présentation de son sondage : « PMA, GPA, fin de vie… la vague de fond libérale ». Nous avons émis des réserves sur la « vague de fond », il faudrait en faire autant sur le prétendu « libéralisme » : la réification de l’homme relève plus d’un progressisme à résonnances utopistes dont on sait les dérives totalitaires, et l’ultra-libéralisme marchand et individualiste qui l’accompagne parfois ne saurait à lui seul résumer la pensée libérale.

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