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Anne Hidalgo, savez-vous que Che Guevara était aussi le boucher de la Cabana ?
©Reuters

Cuba no !

La mairie de Paris souffre d'un strabisme convergent. Ce qui l'empêche de voir la face sombre de celui qu'elle considère comme un héros et célèbre actuellement dans une exposition.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Le site Que faire à Paris qui depend de la mairie nous apprend la tenue de cet événement artistique considérable : « L’exposition Le Che à Paris explore plusieurs facettes du Che : le sportif, le voyageur, le lecteur insatiable, le guérillero, le marxiste aspirant à voir émerger « l’homme nouveau », Le médecin phytothérapeute mais aussi le poète, le photographe, l’amateur d’art qui chaque fois qu’il passait à Paris se rendait au Louvre pour se figer devant le tableau de Jerome Bosch, La nef des fous.»

Sa mort l'a rendu immortel. Quand Che Guevara tomba en 1967 dans les montagnes de Bolivie sous les balles de soldats gouvernementaux, encadrés par des hommes de la CIA, il fut pleuré par des millions de gens. Et quand Fidel Castro décida de faire de lui l'équivalent du Christ agonisant sur la croix, ils furent des dizaines de millions à s'enticher de posters et t-shirts à son effigie. De Moscou à Pékin en passant par Paris, Berlin et New York, on aima follement le Che.

De fait, l'homme avait été courageux en quittant se fonctions officielles à La Havane pour, avec quelques guérilleros, essayer d'allumer les feux de la révolution en Bolivie. Ce martyr devint une icône. Il était évidemment bien plus présentable qu'un quelconque Staline.

Mais avant le si beau et si émouvant Che Guevara mort il y eut un Che Guevara vivant. Beaucoup moins beau et beaucoup moins touchant. Dès la victoire castriste en 1958, il officia à la Cabana. C'était un endroit, mais pas le seul, où l'on fusillait à la chaîne. Des officiers de l'ancien régime mais également des innocents dénoncés pour un rien. Plus de 200 exécutions sommaires filmées et diffusées à la télévision pour que le peuple en prenne connaissance.

A l'étranger, on s'inquiéta de tant d'assassinats. Un Argentin, révolutionnaire également, écrivit une lettre au Che. Pour s'en indigner. La réponse du Che : "Les exécutions sont non seulement une nécessité pour le peuple de Cuba mais aussi un devoir imposé par ce peuple". Mao Tsé Toung, leur maitre à penser à tous, avait dit cyniquement un jour : "la révolution n'est pas un dîner de gala".

Les "dîners de gala" furent particulièrement sanglants à Cuba. Le Che y gagna le surnom de "Carnicerito" (petit boucher). Le nom de "grand boucher" étant naturellement réservé à Fidel Castro. On tua beaucoup à Cuba. Car les dieux de la révolution avaient soif. Soif de sang.

Anne Hidalgo, la maire de Paris, patronne dans ses locaux une exposition à la gloire de Che Guevara. Elle parle de lui comme d'une "icône romantique et révolutionnaire". La Cabana elle ne connait pas. Mais surtout, elle ne veut pas la connaître. Pourtant, le temps a passé et la vérité sur le Docteur Jekyll et Mister Hyde de la révolution cubaine n'est plus un secret pour personne.

Anne Hidalgo serait avisée de s'intéresser un peu à Olga Guevara (sans aucun lien de parenté avec le Che). La sœur d'un révolutionnaire castriste assassiné par les hommes du dictateur Battista. Elle fut conviée, pratique courante à l'époque, à participer à l'exécution d'un officier de l'ancien régime. Elle refusa : "ce militaire-là a tué mon frère mais je ne pourrais tirer sur lui de sang-froid". Il nous est permis de préférer sa réponse à celle du Che, écrivant à son ami argentin. 

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