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Quand une certaine gauche interdit de mettre en garde contre cette haine islamiste de l'Occident
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La semaine Goldnadel

L’Union des Organisations Islamiques de France (UOIF) se réunit en fin de semaine au Bourget. Après la tuerie de Toulouse, la France a décidé jeudi d'interdire la venue à cette occasion de plusieurs prédicateurs. Cependant il est toujours difficile de dénoncer le fanatisme de certains islamistes.

Gilles-William Goldnadel

Gilles-William Goldnadel

Gilles-William Goldnadel est avocat et essayiste. Il a notamment écrit en 2024 "Journal de guerre : C'est l'Occident qu'on assassine" (éditions Fayard) et en 2021 "Manuel de résistance au fascisme d'extrême-gauche" (Les Nouvelles éditions de Passy). 

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Au lendemain des deux drames montalbanais et toulousain, sans doute pour très peu de temps, les évidences indicibles peuvent être dites et montrées. Il existe encore, et si l’on ose dire, une fenêtre de tir, étroite, que l’idéologie en majesté va s’employer à refermer, comme elle en a la magie. Entre-temps, les Français auront pu apprendre ce qu’on leur cachait comme à des enfants immatures ou des adultes incapables.

Ainsi, si l’identité du tueur ne leur avait pas été révélée aussi prestement, nul doute que les prestigieux invités au congrès annuel de l’Union des Organisations Islamiques de France (UOIF) qui se tiendra de ce vendredi à lundi au Bourget, auraient été reçus sans encombre et dans le silence des médias.

Nul n’aurait su, par exemple, que M. Abdallah Asfar avait légitimé le fait de battre son épouse si elle n’obéissait pas à son mari. Ou que les proches du Hamas, Messieurs Akrima Sabri et Al Huazi avaient respectivement déclaré : «Je vous annonce qu’il y a des centaines de femmes qui sont prêtes à se sacrifier pour libérer la terre de Palestine, et à sacrifier ce qu’elles ont de plus cher, leurs propres enfants » et encore : « Oui, je suis antisémite. Si ce ne sont pas les dirigeants arabes, nous devrons dévorer les juifs avec nos dents ». Pour ne pas être en reste, le quatrième hôte empêché de l’UOIF, M. Al Qarni a qualifié les juifs de « frères des singes et des porcs » (le Figaro du 30 mars).

De même, jusqu’à présent, tous mes efforts à populariser les prêches sur Al-Jazira du cheikh Qaradawi, qui ne viendra pas non plus au Bourget à la suite de l’intervention de Nicolas Sarkozy auprès de l’émir du Qatar, qui a bien voulu se montrer compréhensif, étaient demeurés vains.

Les Français auraient continué d’ignorer la qualité de la prose de celui qui, dans son ouvrage « le licite et l’illicite » recommande l’extermination physique des homosexuels.

Sur Qatar TV, en février 2006, cet ami du Hamas, déclara que « les opérations martyrs sont autorisées, même s’il se trouve des civils parmi les victimes ». Pour ce qui est des occidentales violées, il ajoutait que celles-ci l’avaient été par ce que «une provocatrice non habillée décemment devait être punie (…) pour qu’elle soit affranchie de la culpabilité, une femme violée doit avoir montré la bonne conduite ». Mme Gisèle Halimi et ses amies féministes ne semblent pas avoir été très émues jusqu’alors de semblables propos.

Ou encore, cette sortie le 28 janvier 2009, toujours sur Al-Jazira, dont bien peu d’antiracistes autoproclamés, hier encore, faisaient grand cas : « Tout au long de l’histoire, Allah a imposé aux juifs les personnes qui les puniraient de leur corruption. Le dernier châtiment a été administré par Hitler – et bien que les juifs aient exagéré les faits  il a réussi à les remettre à leur place. C’est est un châtiment divin. Si Allah veut, la prochaine fois ce sera par la main des musulmans ».

Pour se consoler, le public de l’UOIF pourra toujours applaudir Tariq Ramadan qui vient de considérer que Mohamed Merah « renvoyait la France à son miroir » et que celui-ci avait « fini jihadiste sans réelle conviction après avoir été un citoyen sans réelle dignité ».

Quand une certaine gauche s'aveugle....

Mais convenons-en, ces paroles compréhensives ne sont pas très éloignées du discours de la gauche extrême qui a repris de sa couleur, sitôt les victimes enterrées. Raison pourquoi, très vite, la déraison va retrouver tous ses droits. Bientôt, il sera, à nouveau, impossible de mettre en garde vivement contre le "racisme islamiste" sans être taxé de stigmatisation.

D’ici là, hâtons-nous de dresser un bêtisier dont cette même gauche extrême semble posséder, pour l’heure, sans grand esprit de partage, le quasi-monopole.

Laissons de coté, les trotskistes assumés, qui ne se sont même pas donné le ridicule de feindre une hypocrite compassion. Besancenot regarde depuis trop longtemps avec concupiscence le lumpenprolétariat des cités comme autant de régiments à embrigader pour vouloir se donner le mal de donner le change.

C’est du coté du Front de Gauche, que l’on retrouve, sans surprise, les habituelles pauvretés du parti dédié aux pauvres. Ainsi, un Pierre Laurent, en digne héritier de son stalinien de père, a cru devoir verser quelques larmes sur le sort du géniteur de l’assassin décidé à réclamer des comptes à la France.

Cette France et ses habitants, premiers responsables de son échec scolaire, de ses délits qui le conduisent en prison, et même de son si humiliant RSA qui l’ aurait poussé à ne rien faire s’il n’avait décidé de tuer des soldats et des petits juifs.

Mais, le parti des Verts aura lui aussi respecté son quota de stupidités écœurantes.

Ainsi, comme a su le faire remarquer Olivier Rolin, Cécile Duflot a expliqué de sa petite voix péremptoire que « le terreau » sur lequel a prospéré le criminel « est alimenté par les politiques qui stigmatisent certaines communautés, ce qui donne du crédit au fanatisme religieux ».

Mais le pire est à venir. Dans un article daté du 22 mars, Le Monde écrit, sans grands états d’âmes, que la direction du parti a reçu des courriels très vifs « se demandant pourquoi on n’en faisait pas autant pour des enfants palestiniens qui périssaient lors d’échanges de coups de feu entre Israéliens et palestiniens. »

L’explication arrive : « Le soutien sans faille à la cause palestinienne est en effet un des fondamentaux du parti, réaffirmé à chaque conseil fédéral, et porté sans complexe par la secrétaire nationale Cécile Duflot ».

A ce stade, dois-je rappeler qu’il s’agissait de flétrir l’assassinat de sang-froid de petits écoliers dans une école française ?

Dois-je, également, rappeler que le Front de Gauche et les Verts sont associés aux socialistes dans le cadre d’une union que le candidat du PS couve tendrement du regard et qu’il n’a pas trouvé le moindre mot pour admonester le comportement erratique de ses partenaires ?

Que les médias ne lui en demandent pas raison, nous y sommes habitués, mais que la droite démocratique n’enfonce pas le clou, toute à ses compliments finement stratégiques au tribun Mélenchon, me laisse songeur.

Le juif désigné comme la source de tous les maux ?

Dans ce contexte délétère, la lecture du Figaro  du vendredi 30 mars m’aura également plongé dans un abîme de perplexité. Cette citation du grand rabbin Gilbert Bernheim, dans le cadre de la recension de son dernier opus , et qui, paraît-il , trouverait tout son sens au lendemain de la semaine dramatique : « Il faudrait être ridiculement naïf pour exclure que le juif puisse être désigné comme la source de tous les maux » d’où cette exigence « qui s’impose comme un devoir» et comme «une exception à la neutralité républicaine » : « Au nom des valeurs du judaïsme, j’appelle à ne pas voter pour Mme Le Pen ».

Le mécréant que je suis ne prétends pas porter les valeurs du judaïsme aussi hautement que l’éminent auteur de cette sentence, mais, n’eût-il pas fallu, au nom de ces mêmes valeurs, a fortiori après cette décade tragique et ces propos décadents, quitte, effectivement, à enfreindre les règles de la neutralité républicaine, appeler également à ne pas voter pour MM Artaud, Joly, Mélenchon, et Poutou ?

Comme quoi, les cerveaux les plus structurés ne sont pas les moins exposés à l’hémiplégie morale et politique.

L’islam est-il soluble dans la démocratie ?

Dans un ordre d’idées assez voisin, j’avoue mon inquiétude après avoir entendu Bernard Guetta, pronostiquer lundi que « l’islam était soluble dans la démocratie ». Je suis inquiet, car, généralement, cet homme courtois se trompe.

Ainsi, la semaine dernière il avait privilégié l’hypothèse populiste pour expliquer les massacres du sud-ouest.

C’est lui qui également avait prévu que l’Europe ferait un tabac lors de la consultation sur Maastricht, que la méthode douce initiée il y a cinq ans par les Européens convaincrait les Iraniens de stopper leur projet atomique, que le Hamas, c’était fait, avait implicitement reconnu Israël et ainsi de suite.

A la décharge de l’éditorialiste diplomatique de France Inter, reconnaissons, sans surprise, que son point de vue est aussi celui du Monde, du Quai d’Orsay et, plus généralement, de la gauche bien mal pensante. Seuls, mais c’est un détail sans grande importance, les faits les démentent.

Ainsi, les frères musulmans égyptiens, contrairement à leurs promesses les plus solennelles, ont décidé de présenter leur chef à la future élection présidentielle.

Pour prétendre cependant que les islamistes aujourd’hui au pouvoir ne sont pas si terribles que cela, que jamais la Charia ne serait appliquée (ce qu’elle est déjà largement dans les faits), nos incorrigibles optimistes les opposent aux plus radicaux salafistes.

Ils devraient pourtant se souvenir que, déjà, Lénine avait utilisé le gauchisme pour asseoir la réputation du bolchevisme.

Que le rouge puisse déteindre sur le vert n’étonnera que ceux qui n’ont pas encore compris que les deux couleurs s’accordent harmonieusement.

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