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Quelques exemples à suivre dans le Monde pour offrir le Monde à la France
©EyeonEarth / Flickr

Les entrepreneurs parlent aux Français

Certains exemples prouvent que le monde ne nous appartient pas, mais pourrait revenir dans le creux de notre main.

Denis Jacquet

Denis Jacquet

Denis Jacquet est fondateur du Day One Movement. Il a publié Covid: le début de la peur, la fin d'une démocratie aux éditions Eyrolles.  

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Cette semaine je serai bref. Pourtant pas de « pépin » particulier de mon côté ! Simplement quelques rencontres et lectures faites qui m’ont particulièrement touché. Des rencontres et des lectures, qui prouvent que tout est encore possible, mais plus pour très longtemps. Des exemples qui prouvent que la taille n’est pas toujours le facteur du succès, ce qui est rassurant pour la France. Qui prouvent que le monde ne nous appartient pas, mais pourrait revenir dans le creux de notre main.

Le constat est sans appel. Nous reposons sur un Etat endetté et incapable de réforme. Même si cela semble pouvoir changer un peu. Nous reposons à plus de 50% de notre PIB sur une commande publique qui va subir une diète sérieuse. Nous reposons sur 25 grands groupes qui sont superbes et dominants, souvent, mais qui vont avoir de plus en plus de mal à le rester. Nous reposons sur 2 millions d’entreprises dont la majorité ne l’atteindront pas, et qui n’ont pas assez de bras pour manger le chocolat du numérique et de la conquête mondiale. Nous reposons sur une classe politique, ou plutôt souvent sur une « crasse » politique, qui nous donne des leçons sans jamais les avoir apprise à l’école de la vraie vie. Cela fait un sérieux handicap, et si on créait une taxe pour embaucher en Chine ou aux USA, les handicapés économiques, ils toucheraient le jackpot en nous recrutant.

Justement autre partie du constat. Le monde appartient aux USA et à la Chine. Peut être plus encore aux seconds qu’aux premiers. Comment font-ils ?

Tout d’abord rien n’est perdu.

Les USA dominent. Oui. Mais la raquette a des gros trous. Enormes. Qui pourraient bien fabriquer une tombe qu’on imagine mal aujourd’hui, mais qui pourrait amener les « Walking Deads » à tuer ceux qui leur ont volé la vie. En clair, les 65 million de personnes en situation de pauvreté, les 12 million qui ont renoncé à chercher un job et qu’on ne retrouve pas dans les statistiques du chômage parfait mais qui sont bien présents à la soupe populaire et dans les urnes de Trump. Ces walking dead, finiront, pour survivre à chercher à prendre la vie à ceux qui ont nié la leur. Ce facteur de déséquilibre là, peut faire pencher la balance dangereusement, de la réussite vers l’échec. Et si certains travaillent à la fuite vers Mars, peut-être l’ont ils compris plus vite que d’autres.

La Chine va dominer. Oui. Mais la baguette a des fissures. Ces « seconds enfants » qui vont grossir ses rangs et qu’il faudra « caser ». Où ? Dans des jobs industriels qui n’existeront plus ? Dans une agriculture qui sera réduite à la plus simple expression, que l’on « nem » de moins en moins ? Vers des services à la personne dans des villes inhumaines et irrespirables ? Et surtout, la Chine étonne le monde, mais ne le fascine pas. La Chine, au niveau institutionnel est déjà un Cyborg. Froid, dominateur. Puissance de calcul sans conscience. Ni empathie, ni émotion. Sans passion pour l’homme, mais uniquement pour le pouvoir et la puissance. Comme nombre de ses concitoyens, elle crache sur nos mondes qu’elle rêve de conquérir. Mais le reste du monde ne le souhaite pas.

En clair, la technologie est une chose, l’homme en est une autre. Raison pour laquelle nombre d’acteurs rêvent de changer l’homme pour le rendre plus « glaiseux », plus facile à modeler à ses nécessités. De domination commerciale ou politique, selon le côté duquel on se penche.

Alors, oui la France garde une place. Si elle sait se donner les moyens d’une politique qui fasse rêver l’homme, en lui donnant une place de choix. Si elle sait profiter et vendre ses atouts pour donner envie d’y exister et d’y vivre. De s’y développer et exister. Si elle sait faire ce que les USA ne font qu’en apparence et ce que la Chine ne fera jamais.

Cela demande un investissement massif. Humain, financier, et d’imagination.

Pourquoi les USA réussissent ? Car ils y mettent le prix. L’argent. « L’artiche. Le flouse ». Ils prennent tous les risques pour s’offrir tous les paradis et utiliser la fascination qu’ils continuent à exercer culturellement sur le monde pour parvenir à l’imposer au monde. La clé de ce côté c’est la prise de risque, l’investissement sans limite pour s’offrir des sociétés conquérantes qui pensent à raser le monde avant même de gagner le moindre cent.

Pourquoi la Chine réussit t-elle ? Car ils mettent plus que le prix. Ils réinvestissent l’argent que notre stupidité productiviste et « courtermiste » leur a offert, par le truchement (comme disait Coluche) de la stupide politique du prix bas. Nous leur avons offert nos emplois, ils s’offrent nos sociétés. Alors ils investissent et achètent tout, comme vous quand vous avez touché le jackpot au Monopoly et que l’argent n’est plus un problème. Rien que leur projet de la « Silk Road » représente 900 milliards d’investissement pour toucher 70% des populations mondiales et 65% de ses ressources naturelles.

Pourquoi Israël réussit ? Car ils offrent au monde la meilleure recherche qui soit, dans tous les domaines. Pour leur propre sécurité, car entourés d’Etats qui ont toujours rêvé de les « occire » menu. Mais désormais, pour alimenter les plus grandes sociétés au monde, qui se penche sur leur berceau tant il est garni de technologies révolutionnaires dans tous les domaines. Israël, contrairement aux USA et à la Chine est inimitable par une chose impossible ou presque à réussir. Un talent fou issu de la contrainte et de la nécessité. Vitale. Assez difficile à imaginer pour un Français, cadre, bénéficiant de 3 ans de chômage payé par la collectivité en cas de pépin, d’une éducation gratuite et d’une santé à crédit. Le confort n’alimente pas le talent, ou plutôt la prise de risque. On risque plus quand on n'a plus rien à perdre que lorsque qu’on a tout à perdre.

Nous pourrions nous offrir un peu de tout cela.  En y ajoutant notre savoir-faire. Notre patte humaniste.

Un investissement massif tout d’abord. On n'a rien sans argent sur cette terre. Investissement dans les hommes et les technologies. Vite. A l’échelle et avec l’Europe, car la France c’est trop petit pour donner un marché à des futurs champions. Cela ne donne que des expérimentations. Rien de plus. Nécessaire. Pas suffisant.

Des risques. Difficile dans un pays qui a fait du principe de précaution son principe constitutionnel.

Un marché. Le marché européen à minima. Avec un régime de préférence européenne dont nous devons accepter de nous doter, car les Chinois et les USA le font sans hésitation.

Un modèle social. Centré sur l’homme. Des valeurs. La place de chacun, mais sans égalitarisme. Car la valeur ne se partage pas par l’impôt, mais par le partage entre ceux qui la créent.

J’estime qu’il nous reste entre 5 et 8 ans peut-être. Cela passe vite. A nous de jouer.

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